Premier entretien entre Jacques Chirac et François
Bozizé à New York
BANGUI, 24 sept 2003 (AFP) - 16h23 - Le président centrafricain autoproclamé
François Bozizé s'est entretenu pour la première fois mardi à New York avec le chef de
l'Etat français, Jacques Chirac, lors de la 58e Assemblée générale des Nations unies,
a-t-on appris mercredi de source officielle à Bangui.
La radio nationale a qualifié la rencontre de "succès diplomatique" à l'actif
du ministre centrafricain des Affaires Etrangères, Karim Meckassoua, qui a assisté à
l'entretien.
Cette rencontre intervient après la reconnaissance du nouveau régime à Bangui par la
Communauté économique de l'Afrique centrale (Cémac) et la Communauté des Etats
sahélo-sahariens (Comessa ou Cen-Sad).
La radio nationale n'a pas donné d'autres précisions sur cet entretien d'une heure, le
premier entre les deux présidents depuis la prise du pouvoir par le général Bozizé
lors d'un coup d'Etat le 15 mars dernier.
Le 28 juillet dernier, le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de
Villepin, avait effectué une brève visite à Bangui au cours de laquelle il avait
réaffirmé l'attachement de la France à la Centrafrique.
Il avait promis le soutien de Paris aux efforts déployés par les nouvelles autorités de
Bangui, pour assainir les finances publiques, garantir la sécurité, et favoriser la
réconciliation nationale.
Par ailleurs, Dominique de Villepin avait annoncé que la France comptait équiper d'ici
l'année prochaine une trentaine de brigades de la gendarmerie centrafricaine, et doter de
moyens militaires, d'ici fin 2OO3, trois groupements d'intervention rapide dans un souci
d'aider à garantir la sécurité et la stabilité de ce pays pauvre et enclavé d'Afrique
centrale.
La semaine dernière, une délégation militaire française est venue annoncer aux
nouvelles autorités la concrétisation de cette aide militaire.
La France reste l'unique pays qui apporte jusqu'à ce jour son soutien financier à la
force de la Cémac, composée de 38O hommes, déployée en Centrafrique depuis décembre
2OO2, sous le régime de l'ancien président Ange-Félix Patassé.
Un contingent militaire français de 3OO hommes est également stationné à Bangui en
appui à la force Cémac depuis le coup d'Etat.
La Centrafrique a été depuis des années une place forte de la présence française en
Afrique francophone. Paris y disposait de deux bases militaires à Bangui et à Bouar
(nord-ouest de Bangui) jusqu'à la fin des années 90.