BANGUI, 4 déc 2003 (AFP) - 18h23 - Les corps de trois jeunes gens, qui avaient été emmenés par les forces de l'ordre dans la nuit de mardi à mercredi, ont été retrouvés mercredi soir criblés de balles, a-t-on appris jeudi de source hospitalière et auprès de leurs proches.
"Les corps sauvagement criblés de balles ont été mutilés et portent notamment des traces de brûlures à certains endroits", a affirmé à l'AFP l'un des proches des victimes.
Ces jeunes gens appartenaient au comité d'autodéfense d'un quartier du sud de Bangui. Ils avaient été arrêtés, avec un quatrième, à la suite d'un échange de tirs d'armes automatiques entre les membres de leur comité et des braqueurs, dans la nuit de mardi à mercredi, a-t-on indiqué de même source.
Les quatre jeunes gens arrêtés ont été théoriquement conduits à la gendarmerie où les habitants mécontents sont venus réclamer leur libération. Mais les recherches engagées pour les retrouver sont demeurées vaines.
Mercredi soir, un coup de fil anonyme a signalé à un proche des disparus la présence, dans un cimetière au nord de la ville, de trois cadavres qui se sont avérés être ceux des jeunes gens recherchés.
Le quatrième jeune homme a eu la vie sauve grâce à des éléments de l'Office central de répression du banditisme (ORCB) qui l'ont récupéré à temps, a-t-on indiqué de ère, sans autre précision.
Aucune déclaration officielle n'a encore été faite sur cette affaire et, de source judiciaire, on attend un complément d'enquête avant de se prononcer.
De leur côté, les proches des victimes attribuent ces exécutions sommaires à la Section d'enquête de recherche et de documentation (SERD, police politique), dont certains éléments avaient été récemment sanctionnés après s'être rendus coupables du viol collectif d'une jeune femme fin octobre.
En raison de l'insécurité qui persiste dans certains quartiers de Bangui, les habitants ont créé des groupes d'autodéfense.