Le président Bozizé inaugure mardi le Dialogue national centrafricain

BANGUI, 8 sept 2003 (AFP) - 18h11 - Le chef de l'Etat centrafricain, François Bozizé, inaugurera mardi à Bangui le Dialogue national, auxquels doivent participer 350 délégués jusqu'au 20 septembre, pour tenter de mettre un terme aux crises politico-militaires à répétition qui ébranlent ce pays depuis 1996.

Ces assises de réconciliation devaient initialement se tenir du 11 au 20 septembre dans la capitale centrafricaine. Mais leur ouverture a été avancée à mardi, a annoncé lundi la radio nationale, sans fournir d'explication.

Le général Bozizé, qui s'est emparé du pouvoir le 15 mars dernier à la faveur d'un coup d'Etat, et qui dirige un régime de transition devant s'achever par une élection présidentielle pluraliste en décembre 2004, prononcera un "discours d'orientation" au siège du parlement.

Il s'exprimera devant le Conseil national de transition (CNT, mis en place au lendemain de son coup de force), les membres du gouvernement, du corps diplomatique et les délégués au Dialogue national.

Cette réunion, à laquelle le Bureau des Nations unies en Centrafrique (Bonuca) a apporté sa contribution logistique et délégué une quinzaine d'experts, se déroulera en l'absence probable des deux précédents présidents centrafricains, Ange-Félix Patassé et André Kolingba.

M. Patassé (1993-mars 2003), qui avait initié ce dialogue en décembre 2002, en a été exclu courant août par le CNT.

Sa présence avait été jugée incompatible avec la plainte pour "crimes de guerre" déposée contre lui en février devant la Cour pénale internationale (CPI) par la Fédération internationale des droits de l'Homme.

Son parti, le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), majoritaire au sein de l'Assemblée nationale dissoute, a annoncé qu'il ne participerait pas au Dialogue national dans ces conditions.

Quant au général Kolingba (1981-93), amnistié par les nouvelles autorités pour son coup d'Etat manqué de mai 2001 contre M. Patassé, rien n'indiquait lundi qu'il devait quitter son exil ougandais pour se rendre à Bangui.

Son parti, le Rassemblement démocratique centrafricain (RDC), principale formation d'opposition dans l'ancien Parlement, sera toutefois représenté.

Jusqu'à 350 délégués issus de toutes les couches de la société -partis politiques, armée, confessions religieuses, commerçants, étudiants, associations de femmes, etc- doivent participer au Dialogue national.

Ce dernier sera divisé en six commissions: 1/ Vérité et réconciliation 2/ Politique et diplomatie 3/ Défense nationale et sécurité 4/ Economie et finances 5/ Education, social, culture, jeunesse et sports 6/ Organisation et logistique.

Son organisation a été confiée à un Comité préparatoire présidé par le pasteur Isaac Zokoué, qui avait déjà dirigé la Conférence de réconciliation nationale organisée en 1998 après les trois mutineries militaires de 1996-97.

"Ce dialogue est un rendez-vous attendu par tous les Centrafricains. Nous allons nous pencher sur les causes profondes qui ont plongé le pays dans une guerre larvée permanente", a déclaré lundi à l'AFP le député Charles Massi, membre du CNT, longtemps farouche opposant au président Patassé.

"Qu'est-ce qui dans la Constitution ou le code électoral actuels ont permis de frauder et violer les principes en toute impunité? L'important n'est pas la participation ou non d'un Patassé dont plus personne ne veut, mais les mesures que nous prendrons pour éviter que cela ne se reproduise", a ajouté M. Massi.

Le porte-parole du président Patassé, Prosper N'Douba, a estimé récemment depuis Paris que le Dialogue national sans le président exilé au Togo ne serait qu'"une coquille vide" et une "occasion manquée".

Le ministre centrafricain des Affaires étrangères, Karim Meckassoua, avait de son côté indiqué ne pas croire que la présence de l'ex-président puisse apporter "une contribution sereine et constructive".


L'ouverture du Dialogue national centrafricain avancée à mardi

BANGUI, 8 sept 2003 (AFP) - 16h42 - L'ouverture officielle du Dialogue national centrafricain aura lieu mardi à Bangui, et non jeudi comme initialement prévu, a annoncé lundi la radio nationale centrafricaine.

Le général François Bozizé, au pouvoir depuis le 15 mars, prononcera un "discours d'orientation" pour l'ouverture officielle de ces assises de réconciliation qui doivent réunir quelque 350 délégués jusqu'au 20 septembre dans la capitale centrafricaine.

La radio d'Etat n'a pas précisé les raisons de l'ouverture avancée de ce dialogue dont les autorités avaient initialement fixé les dates du 11 au 20 septembre.

Le Dialogue national est censé mettre un terme aux divisions à l'origine des crises politico-militaires à répétition qui ont déchiré la République centrafricaine (RCA) depuis 1996.

Il avait été initié en décembre 2002 par le président Ange-Félix Patassé, renversé le 15 mars par le général Bozizé, qui en a repris l'idée sous la pression de la communauté internationale et des bailleurs de fonds.

Le président Bozizé prononcera son discours au siège de l'Assemblée nationale centrafricaine, devant le Conseil national de transition (CNT, mis en place au lendemain du coup d'Etat), les membres du gouvernement, les délégués devant participer à ce dialogue et le corps diplomatique.

Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 17