République Centrafricaine

Unité- Dignité- Travail

Dialogue National

 

COMMISSION N°4

Economie et Finances

 

RAPPORT FINAL DES TRAVAUX

 

 

I. DE L’INTRODUCTION ET DE LA METHODOLOGIE

 

Conformément à l’article 7 du décret n° 03.219 du 26 août 2003 portant création du Comité Préparatoire du Dialogue National, et aux termes de référence définis par le bureau du Dialogue National, la commission Economie et Finances a eu pour mission de réfléchir sur les questions économiques et financières suivantes entre autres:

Les travaux de la commission 4 Economie et Finances se sont déroulés du 16 au 25 septembre 2003.

La commission était composée de 78 membres dont 8 femmes ( Liste en Annexe)

Le bureau était composé comme suit :

Président : Joseph PINGAMA

Vice-Président : Louis PAPENIAH

Rapporteur Général : Lucien KINDA

Rapporteur : Maxime KAZAGUI

A la suite des débats qui ont eu lieu sur l’étendue et la diversité des questions assignées à la commission n° 4 " économie et finances ", il a été décidé de scinder cette commission en deux sous-commissions.

La méthodologie de travail adoptée pour les deux sous-commissions consistait à organiser le travail en plusieurs séquences :

  •  
  • Le présent rapport constitue la synthèse des constats relevant les forces et faiblesses de chaque domaine, suivis de quelques approches de solutions et stratégies devant faire partie des résolutions du Dialogue National.

     

  • II. DES ASPECTS GENERAUX DE L’ECONOMIE ET DE LA CONTRIBUTION DES SECTEURS REELS
  • II.1 DU PILOTAGE GENERAL DE L’ECONOMIE NATIONALE

    Depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, se succèdent des plans et des programmes économiques qui ont pour objectif LE DEVELOPPEMENT. Un développement vu aujourd’hui comme un processus par lequel la communauté nationale doit pouvoir assurer l’épanouissement intellectuel et culturel, la bonne santé et le bien-être social de ses membres en exploitant toutes les potentialités économiques et naturelles.

    Le développement doit donc être perçu globalement sous tous ces aspects. En effet, un pays qui réussit en terme de croissance du revenu devrait entreprendre des mesures nécessaires pour convertir l’accroissement de sa richesse en développement humain durable.

    De l’avis des experts, la corrélation entre croissance économique et développement humain ne devient manifeste que sur une longue période.

    CONSTATS

    L’absence de croissance économique en Centrafrique pendant les 27 dernières années (en moyenne -1,6% entre 1975 et 2003) a des conséquences désastreuses sur le développement humain.

    Tous les indicateurs économiques et sociaux démontrent une mauvaise performance générale de l’économie centrafricaine et une dégradation des conditions de vie des populations. Le pays est aujourd’hui classé parmi les 10 pays les plus pauvres au monde en dépit d’immenses ressources naturelles dont il dispose. Même si certains facteurs comme l’enclavement et l’étroitesse du marché intérieur constituent des tendances lourdes qui ont impacté négativement le processus du développement, de graves problèmes de gouvernance et les crises socio-politiques récurrentes qui en résultent, apparaissent comme les causes fondamentales des contre-performances enregistrées et de l’interruption des relations avec les principaux partenaires au développement.

    Depuis l’indépendance, différents plans et programmes économiques ont été conçus et mis en œuvre par des gouvernements successifs. Les résultats décevants obtenus montrent entre autres facteurs :

    1.  
    2. l’absence d’une vision stratégique pour lutter contre la pauvreté et jeter la base d’un développement humain durable ;
    3.  
    4. l’insuffisante crédibilité des autorités de l’Etat et la faiblesse de leur capacité à négocier avec les partenaires au développement en vue de mobiliser les ressources extérieures nécessaires ;
    5.  
    6. la faiblesse de l’autorité de l’Etat, le laxisme et la démission devant certaines responsabilités qui entraînent l’impunité, l’abandon de certaines régions du pays et de certaines ressources aux mains des prédateurs qui ne respectent pas nos lois.
  • RECOMMANDATIONS
  • Recommandations Fortes

  • -Réorganiser et renforcer les capacités techniques et institutionnelles du ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération Internationale, pour les études et le recueil des données statistiques fiables en vue de l’élaboration, la coordination des plans et programmes économiques et la mobilisation effective des ressources nécessaires au développement de l’économie nationale ;

    -Réorganiser et renforcer les capacités techniques et institutionnelles des ministères en charge effective de l’économie nationale pour une bonne mise en œuvre des politiques économiques et des programmes sectoriels (ministère de Finances, ministère de l’Agriculture, ministère des Eaux et Forêts, ministère des Mines, ministère du Tourisme, ministère du Commerce et de l’Industrie) ;

    - Restaurer l’autorité de l’Etat en mettant particulièrement en œuvre des mesures économiques pour l’aménagement du territoire en valorisant les ressources locales tant humaines que naturelles ;

    - Entreprendre la relecture du Cadre Stratégique de Lutte Contre la Pauvreté en vue de prendre en compte les nouvelles préoccupations entre autres la restructuration du milieu rural ;

    - Elaborer un programme d’urgence en accord avec les institutions de Bretton Wood dans le cadre d’une stratégie de sortie de crise et organiser une table ronde des bailleurs de fonds amis de la RCA ;

    - Concevoir et mettre en œuvre une stratégie résolument ambitieuse tenant compte de nos avantages comparatifs, basée sur la diversification de l’Agriculture, sa modernisation, la promotion du secteur privé national et de l’Investissement Direct Etranger

  • II.2 DE LA CONTRIBUTION DES SECTEURS REELS A L’ECONOMIE

    NATIONALE

    L’un des facteurs déterminants sur lequel repose le processus qui mène de la croissance économique au développement humain est la dynamique des activités économiques et les revenus distribués.

    L’économie centrafricaine se caractérise essentiellement par la prédominance du secteur primaire (agriculture, élevage, forêt, chasse, pêche etc) qui représente environ 55% du PIB. Il va sans dire que l’impact de ce secteur reste très important sur l’économie nationale.

    Le secteur secondaire qui représente 15% a un potentiel important de développement si l’on prend en compte l’importance de nos richesses minières.

    Enfin, le secteur tertiaire qui contribue au PIB à hauteur de 30% présente lui aussi un potentiel non négligeable de développement si l’économie nationale arrive à s’intégrer harmonieusement dans une dynamique régionale.

    II.2.1 L’Agriculture

    La première politique agricole connue de la RCA date de 1946. Cette politique qui est restée en vigueur jusqu’au début des années 80 avait privilégié les cultures de rente telles le coton, le café et le tabac. Ce n’est qu’après la grande sécheresse de 1983 qu’on a réellement assisté au développement des cultures vivrières.

    La priorité de la politique agricole demeure toujours d’actualité c’est à dire le privilège donné aux cultures de rentes. Mais le Pays est confronté de nos jours à trois problèmes cruciaux notamment :

     

    Face à ce problème se pose une question essentielle à savoir : faut-il continuer à pratiquer les mêmes cultures de rente en dépit des facteurs négatifs évoqués plus haut ou bien procéder à d’autres choix stratégiques et de politique agricole en privilégiant ce que l’on appelle les nouveaux pôles de croissance constitués par exemple de produits vivriers, de produits agricoles à forte valeur ajoutée et des produits dérivés comme la gomme arabique ?

    En dépit des énormes potentialités dont regorge la RCA, elle n’arrive pas à assurer le minimum de bien-être à ses populations et toutes les bonnes initiatives et structures existantes ont disparu. Une analyse-diagnostic du secteur agricole a été faite et se caractérise par :

    En effet, la production nationale de café n’a jamais atteint 25.000 tonnes. Pourtant, le café centrafricain est réputé pour sa qualité sur le marché international ce qui constitue un acquis.

    La commission suggère que la culture du café ne soit pas abandonnée, mais que l’Etat s’implique davantage dans l’encadrement, en privilégiant la transformation locale. Malgré les tendances à la baisse des cours, cette culture reste une source de revenu pour les planteurs. C’est pourquoi l’Etat devrait optimiser l’utilisation des ressources provenant des redevances du café ainsi que les fonds de compensation Stabex au profit de l’appui au secteur.

    La culture du tabac, jadis pratiquée dans le sud-est (Zémio) est confrontée à d’énormes difficultés liées surtout aux problèmes d’infrastructures et du retrait des principaux partenaires. Sa relance appuyée par des petites unités industrielles, peut contribuer à la réduction de la pauvreté dans les zones de cultures.

    Le coton quant à lui se trouve confronté au problème d’enlèvement des mains des producteurs et la mauvaise gestion de la société SOCOCA. Les dernières campagnes (2001- 2002) n’ont pas été menées à leur terme, la liquidation inachevée de la SOCOCA crée un mécontentement chez les planteurs tandis que la reprise des unités de production par SOCADETEX n’est pas effective. Cette situation fait peser des risques sur les prochaines campagnes.

    Des débats qui ont suivi, on retiendra :

    RECOMMANDATIONS :

    Recommandations Fortes

    A Court Terme

  • A Moyen Terme
  • II.2.2 L’Elevage

    L’élevage figure dans les priorités de la politique économique des différents gouvernements. Mais, quoique structuré et organisé, il demeure peu performant car le pays reste encore tributaire de l’extérieur en produits laitiers et en bétail sur pied.

    Les constats relevés au niveau du secteur sont les suivants :

    Fort de ces constats, les délégués ont formulé un certain nombre de propositions de résolutions :

    Recommandations Fortes

  • en mettant en place une véritable politique du secteur
  • Court Terme
  • (lapin, volaille, porc, cibissi…)
  •  

    Moyen Terme

  • Long Terme
  •  

    II.2.3 Forêt, Faune, Eau, Pêche, Pisciculture

    La commission, en discutant de ces secteurs importants de l’économie a jugé nécessaire de prendre à son compte les résultats et recommandations des récents Etats Généraux et de les enrichir .

    RECOMMANDATIONS :

    Dans leurs interventions, les délégués ont formulé les recommandations suivantes pour compléter celles des Etats Généraux :

    Recommandation Forte

  • Court Terme
  • Moyen Terme
  • II.2.4 Les Mines

    La commission a jugé nécessaire de reprendre à son compte les résultats et recommandations des récents Etats Généraux du secteur minier et de les enrichir .

    Avant de procéder à la formulation de leurs propositions de résolutions, les délégués ont successivement insisté sur les points suivants :

  • - L’Exploitation insuffisante du sous-sol riche
  • Des débats et interventions, il est ressorti les recommandations complémentaires suivantes :

  • Recommandation Forte
  • A Court Terme
  • A Moyen et Long Terme
  •  

    II.2.5 Energie, Hydrocarbures et hydraulique

    Les débats et discussions menés sur ces secteurs ont mis en exergue un contexte particulièrement difficile.

    Les constats ont mis en évidence :

     

    RECOMMANDATIONS :

    Sur la base de ces constats, les commissaires ont formulé un certain nombre de propositions de résolutions ainsi libellées :

    Recommandation Forte

  • A Court Terme
  • A Moyen Terme
  •  

    II.2.6 Commerce, Industrie PME/PMI et Initiatives Privées

    Le secteur du commerce, de l’industrie et des PME/PMI a fait l’objet d’un débat riche dont il ressort les constats suivants :

    RECOMMANDATIONS :

    Recommandation Forte

  • particulièrement ceux relatifs à la tenue d’une comptabilité saine 
  • A Court Terme
  • A Moyen Terme
  • Par ailleurs, d’autres propositions visant à améliorer la performance institutionnelle d’appui à ce secteur ont été faites  à savoir:

    A Court Terme

     

    II.2.7 Tourisme et Artisanat

    La Commission a relevé que le tourisme et l’artisanat centrafricains peuvent être considérés comme des secteurs porteurs de notre économie nationale. Il conviendrait pour le gouvernement de concevoir et mettre en œuvre une véritable politique de développement du tourisme en Centrafrique.

    Les constats et les recommandations qui suivent s’appuient sur le Plan de Développement du Tourisme (PDDT), élaboré de 1998 à 1999 .

    Recommandation Forte

  • A Court Terme
  • A Moyen Terme
  •  

    II.2.8 Les Infrastructures et équipements

    a) Les Mass Média :

    La commission dans ses débats a mis en évidence :

    Propositions de résolutions :

    Recommandation Forte

     

  • A Court Terme
  • Moyen Terme
  •  

    b) Les Télécommunications

    Des constats:

    RECOMMANDATION FORTE

  • A COURT TERME
  • c) Les Transports

    Le diagnostic sur le secteur transport (aérien, routier, fluvial et ferroviaire) a été fait et a permis de mettre en exergue beaucoup plus de faiblesses que de forces.

    CONSTATS :

  • - La faiblesse de la desserte aérienne
  • RECOMMANDATIONS :

    Recommandation Forte

  • Court Terme
  • Moyen et Long Terme
  • II.2.9 L’Habitat et l’Urbanisme

    Les débats relatifs au secteur de l’habitat et de l’urbanisme ont particulièrement mis en évidence le recul de l’autorité de l’Etat et le caractère arriéré des habitations en Centrafrique.

    CONSTATS :

  • RECOMMANDATION FORTE
  •  

  • A COURT TERME
  • A MOYEN TERME
  • II.2.10 Les ONG

    Cette question a permis un large débat orienté sur la place que les ONG occupent dans le processus de développement d’un pays comme la RCA et surtout, le rôle de courroie de transmission auprès des communautés rurales.

    CONSTATS :

    RECOMMANDATIONS :

    A COURT TERME

    - Organiser les états généraux des ONG

  • III. FINANCES PUBLIQUES ET SYSTEME FINANCIER CENTRAFRICAIN

    L’action et les dépenses de l’Etat à travers une saine gestion des finances publiques constitue également l’autre facteur déterminant dans le processus qui mène de la croissance au développement humain.

    La bonne gestion de L’économie réelle et les finances publiques contribuent a la dynamique du système financier.

    la commission a abordé successivement les points suivants :

  • III.1.1 Finances publiques

    Ce premier thème porte essentiellement sur les problèmes :

    Les différentes interventions des participants suite à cet exposé technique laissent apparaître un diagnostic général de graves problèmes structurels auxquels il convient de trouver des mesures d’assainissement.

    CONSTATS :

    L’insuffisance des recettes est confirmée par le faible taux de prélèvement fiscal en République Centrafricaine ne dépassant pas en moyenne 9% du PIB, nettement inférieur au taux de 14% dans la zone CEMAC et le faible taux de recouvrement d’environ 70% en moyenne. Il va sans dire que ces maigres ressources ne peuvent couvrir l’intégralité des dépenses publiques prioritaires. De plus en raison de la déficience des statistiques adéquates, les prévisions budgétaires sont très peu fiables. Les participants ont relevé que depuis des années, la RCA ne gère que des budgets irréalistes avec comme conséquence des déficits chroniques ; ce qui est paradoxal par rapport aux diverses potentialités exploitées.

    La tendance baissière des recettes est étroitement liée à l’instabilité politique caractérisée par des crises militaro-politiques successives, ayant pour conséquence la destruction systématique du tissu économique et industriel, la fuite des capitaux étrangers et l’attentisme de certains opérateurs économiques tant dans la réalisation de nouveaux investissements que dans le règlement des impôts, droits et taxes revenant à l’Etat.

    Les participants ont déploré la prédominance des opérateurs économiques du Moyen Orient dans le secteur réel en amont, caractérisée par l’utilisation de toute forme de pratiques illicites (monopole, fraudes économiques et fiscales, ententes occultes pour rupture de stocks et augmentation des prix de divers produits de première nécessité, non respect du circuit de distribution, etc.) souvent avec la complicité des agents de l’Etat.

    Ils en ont conclu que les grosses pertes de recettes sont imputables, d’une part, aux maux recensés ci-dessus et à l’incivisme fiscal de la plupart des opérateurs économiques, d’autre part.

    Ils ont ensuite émis des appréciations sur les activités positives et/ou négatives du secteur informel notamment dans l’approvisionnement du pays avec quelques produits peu dispendieux, mais par contre, la quasi-totalité échappe au paiement de minimum de droits et taxes. Il y a lieu de trouver des voies et moyens pour les canaliser dans le secteur formel dans leur propre intérêt et celui de l’Etat.

    Quant aux menues recettes inscrites au budget au titre des recettes d’exploitation des services dans quelques Ministères, les délégués ont évoqué les problèmes ci-après relatifs :

    En débattant de ces problèmes, les délégués ont constaté avec amertume les différentes tracasseries et frustrations de la part des agents de la force publique chargés du contrôle routier et ont dénoncé, par la même occasion, ces actes.

    Les délégués ont relevé par ailleurs, que les causes de l’insuffisance des recettes sont aussi imputables aux dispositions des conventions internationales (Organisation Mondiale de Commerce) ou des traités régionaux (CEMAC). Ainsi l’application effective des clauses de la libéralisation dans notre pays s’avère difficilement maîtrisable quand bien même les services de surveillance de la concurrence et de la répression des fraudes existent au Département du Commerce et de l’Industrie.

    Au niveau de la CEMAC, le système préférentiel de taxation des produits à l’intérieur de la Communauté concourt également à la réduction des ressources financières à défaut d’un mécanisme de compensation des pertes de recettes en faveur des pays enclavés. Le fonds de solidarité créé au profit des pays enclavés, prévu à l’article 39 de l’ancien traité, a été supprimé et remplacé par le fonds de développement constitué dorénavant par la contribution égalitaire de tous les Etats membres, qu’ils soient enclavés, insulaires ou côtiers. De plus, la mise en place de ce fonds par les organes dirigeants de la CEMAC tarde à venir.

    Concernant la mauvaise gestion des dépenses publiques, les délégués ont réaffirmé tout d’abord le constat de l’insuffisance des recettes qui ne permet pas déjà au Trésor de couvrir les charges de l’Etat, ne serait ce que les salaires, les pensions, les bourses, etc. En outre, ces recettes font l’objet d’une mauvaise utilisation et sont détournées à d’autres fins sans que les auteurs ne soient sanctionnés administrativement et/ou pénalement.

    Par ailleurs, les délégués ont déploré d’autres cas inadmissibles ci-après :

    Toutes ces anomalies font que l’Etat crée et paie beaucoup plus de mauvaises dépenses que des dépenses régulièrement autorisées ; ce qui se traduit par l’inscription de nombreuses dépenses extrabudgétaires très élevées au compte d’attente " dépenses à régulariser ".

    Il existe véritablement une carence du personnel qualifié dans les services financiers affectant ainsi gravement leurs performances. Cette carence s’explique par un manque de formation mais viennent s’ajouter également des nominations et des promotions laxistes. L’effectif actuel du personnel au Département des Finances renferme bon nombre d’agents, imbus d’un appétit de gain facile, intégrés sans formation préalable dans les corps des finances. Ceci est l’une des causes importantes de la baisse des recettes de l’Etat.

    Il est à déplorer aussi que les Régies financières ne sont pas dotées des matériels roulants et informatiques suffisants pouvant leur permettre de remplir leurs missions de collecte des ressources et de gestion de services.

    Forts de ces errements, les participants ont proposé des actions appropriées sous forme de recommandations en annexe

     

    RECOMMANDATIONS SUR LES FINANCES PUBLIQUES

    RECOMMANDATIONS FORTES

    1.  
    2. L’examen et l’adoption dans les meilleurs délais, des recommandations pertinentes du Rapport Final du 10 janvier 2003 transmis au Gouvernement par le Cabinet Investissement Développement Conseil, de l’étude diagnostic de la gestion des finances publiques en RCA financé par l’Union Européenne ; et la mise en œuvre effective du Plan d’Assainissement préconisé, à savoir :
  • A COURT TERME :
    1.  
    2. L’application des sanctions draconiennes aux opérateurs économiques étrangers et nationaux enfreignant les législations et règlements en matière commerciale, fiscale et morale.
    3.  
    4. La redynamisation des actions des différents services des Ministères chargés du contrôle et de la répression des fraudes économiques et financières.
    5.  
    6. L’étude pour la fiscalisation du commerce de bétail.
    7.  
    8. La saisine de la CEMAC en vue de mener une étude relative à la perte de recettes et le mécanisme de compensation en faveur de la République Centrafricaine, pays enclavé.
    9.  
    10. La mise en exécution effective des conclusions et recommandations issues des rapports des organes de contrôles.
    11. A MOYEN TERME
    12. L’exploitation sous forme directe ou mixte par des structures étatiques compétentes de certaines concessions dans les secteurs tels que Mine et Forêt
    13.  
    14. La formation des opérateurs du secteur informel à l’esprit d’entreprise et leur canalisation progressive dans le secteur formel aux fins de la fiscalisation de leurs activités.
    15.  
    16. L’étude de la possibilité d’assouplir le principe de l’unicité des caisses dans le cadre de la décentralisation.
    17.  
    18. Le renforcement des capacités institutionnelles, techniques et matérielles des organes de contrôles financiers tant internes qu’externes.

    III.1.2 Système financier

    Ce point a porté sur la structure du système bancaire (BEAC et banques locales) et du secteur des assurances.

    1. Après avoir souligné le rôle cardinal de la BEAC dans l’émission de la monnaie de la Zone Franc amarrée depuis lors à la Zone Euro, ainsi que celui de la gestion de la monnaie et du financement de l’économie, la commission a mentionné que seules trois (3) banques à caractère commercial opèrent en République Centrafricaine (BPMC, CBCA et BICA), auxquelles il faut ajouter le Crédit Mutuel de Centrafrique (CMCA).

    2. Les ratios prudentiels de ces banques sont toutefois mitigés au regard de la réglementation communautaire (COBAC), avec une solvabilité quelque peu érodée, une liquidité peu florissante, une faible collecte de ressources essentiellement à court terme ayant pour conséquence un recours permanent au refinancement de l’institut d’émission, un recours permanent de l’Etat aux ressources du système bancaire pour financer ses charges, etc. En se basant sur ces données et eu égard à une faible rentabilité, la situation du système bancaire reste dans son ensemble fragile.

    3. L’analyse des composantes de la masse monétaire jusqu’à fin décembre 2002 fait ressortir la part prépondérante de la monnaie fiduciaire (76%), ainsi que le faible niveau des dépôts, tant à vue (14,4%), qu’à terme (9,6%). Ces chiffres traduisent une structure anachronique et une sous bancarisation de notre économie.

    4. S’agissant de la distribution des crédits, les opérateurs économiques se plaignent souvent du refus ou de la restriction de ceux-ci, alors que ces banques à vocation essentiellement commerciale, ne font que des crédits à court terme. A cela, s’ajoute la non bancabilité des dossiers présentés par ces opérateurs économiques.

    Il est souhaité que d’autres banques spécialisées dans d’autres secteurs (Crédit agricole, Banque des PME, Banque de l’habitat, etc.) soient implantées en tenant compte de l’évolution de la situation économique du pays.

    5. Le mutualisme et la micro-finance étant les nouvelles formes de financement décentralisé, il y a lieu de les développer dans le milieu rural. Pour cela, la création d’un Fonds National de Garantie s’impose.

    Aussi, la Bourse des Valeurs Mobilières de la CEMAC un moyen de mobiliser l’épargne en vue du financement de l’économie et qu’il serait souhaitable que les opérateurs économiques soient largement informés des mécanismes de cette nouvelle structure

    6. dans le domaine des assurances, La Commission a noté l’étroitesse du marché, le portefeuille élevé de mauvais risques et la régression de l’assurance automobile.

    RECOMMANDATIONS SUR LE SYSTEME FINANCIER

  • A COURT TERME
    1.  
    2. La mise en place d’une véritable politique d’assurance et la sensibilisation des citoyens par le Gouvernement en vue de s’acquitter de leurs primes d’assurance pour se protéger contre tous risques éventuels.
    3.  
    4. la sensibilisation des opérateurs économiques sur les avantages du nouvel instrument de politique économique la BVMAC et l’amélioration de la compétitivité de leur entreprise
    5. A MOYEN TERME
    6. La mise en place d’une politique rigoureuse d’assainissement du secteur bancaire et de mobilisation de l’épargne nationale.
    7.  
    8. L’étude de faisabilité pour la création des banques additionnelles à caractère spécialisé autre que la banque commerciale (crédit agricole, banques des PME, Banque de l’habitat etc…).
    9.  
    10. Le développement dans le milieu rural d’autres systèmes de financement décentralisé tels que la micro finance et autres structures de financement à caractère mutuel à travers la création d’un fonds national de garantie (FNG).
    11.  
    12. La limitation du recours quasi-permanent par l’Etat aux ressources des banques locales pour le financement de ses charges, eu égard à la fragilité du système bancaire centrafricain.
    13.  
    14. L’amélioration de la qualité des dossiers de crédits soumis par les opérateurs économiques en vue de satisfaire aux exigences des banques, relatives à l’octroi des crédits par la création d’une structure d’assistance et conseils.
    15.  
    16. Mise en place d’un fonds de garantie alimenté par la taxe sur le crédit, une partie des frais de dossiers perçus par les banques et par des concours extérieurs

     

    III.1.3 Dettes publiques

    1. Cette question a suscité le sentiment d’inquiétude des délégués eu égard au montant global du stock de la dette centrafricaine recensé et évalué à 618,3 milliards à fin août 2003, se décomposant ainsi qu’il suit :

  • (hors arriérés de salaires, bourses, pensions, fournisseurs et autres):.38,3 milliards
  • 2. Il convient de souligner que l’Etat a accumulé d’importants arriérés extérieurs (121,2 milliards) et intérieurs* (137,08 milliards y compris Salaires : 63,61 milliards, Pensions : 8,65 milliards, Bourses : 1,37 milliards, Reliquat DVA : 810 millions, Frais de vacation : 302 millions, Dettes alimentaires : 224 millions, Saisies arrêts non compris salaires gelés : 17 millions, Fournisseurs : 30 milliards, OCSS : 24 milliards, BEAC et banques commerciales : 8,1 milliards).

    3. Il a été observé que cette situation latente reste comme une épée de Damoclès suspendue sur la tête de l’Etat. Cette accumulation d’arriérés résulte de l’inadéquation entre les recettes et les dépenses, entraînant ainsi un pesant déficit de trésorerie. Ayant pris bonne note des chiffres énoncés, les délégués des syndicalistes ont dénoncé les solutions arbitraires envisagées par l’ancien régime pour résoudre ce problème social du règlement des arriérés des salaires. La commission en a pris acte.

    Face aux propositions relatives à la titrisation des arriérés de salaires et la cession de certains actifs publics en compensation des créances des fournisseurs et salariés de l’Etat, les délégués des syndicats ont fait une contre proposition demandant la tenue d’une table-ronde gouvernement-syndicats pour négocier ce problème capital.

    Un délégué a proposé l’annulation totale ou partielle des arriérés accumulés sur le plan intérieur ; cette proposition n’a pas été retenue par l’ensemble des délégués et a été ensuite retirée. D’autres solutions proposées tendant soit à créer ou à augmenter des taxes sur les produits jugés nocifs ou non indispensables pourraient être affectées à l’apurement de ces arriérés. En raison de l’incidence de cette proposition sur les prix (inflation), il est souhaitable qu’une étude préalable soit menée pour décider en toute connaissance de cause.

    4. Les dettes extérieures ont fait l’objet d’un échange de vue entre les participants. Une idée de proposition tendant à privilégier le règlement de la dette intérieure au détriment de la dette extérieure a été avancée. Le Président de la Commission a souligné que notre pays a déployé beaucoup d’efforts pour l’apurement des arriérés extérieurs envers les bailleurs de fonds multilatéraux pour permettre à ceux-ci de le soutenir dans son programme de développement ; cette proposition de suspension des paiements risquerait de compromettre nos relations de coopération multilatérale et bilatérale.

    Convaincus du lourd endettement du pays, les participants ont proposé des actions appropriées sous forme de recommandations en annexe 3.

  • RECOMMANDATIONS SUR Lì¥Á 9  ð¿  ‡í
    1.  
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    3.  
    4.  .B Ÿ¥ Ÿ¥ 'é _ ÿÿ ÿÿ ÿÿ l ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜  ¬ ¶N ¶N ¶N 8 îN , ì¥Á 9  ð¿   ‡í
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    6.  .B Ÿ¥ Ÿ¥ 'é _ ÿÿ ÿÿ ÿÿ l ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜  ¬ ¶N ¶N ¶N 8 îN , de rendre la charge de la dette extérieure soutenable.
    7.  
    8. La tenue d’une table-ronde Gouvernement-Fournisseurs pour rechercher les voies et moyens acceptables en vue de régler définitivement l’épineux problème des arriérés des fournisseurs.
    9.  
    10. L’étude de faisabilité relative à la possibilité de créer ou d’augmenter des taxes sur les produits jugés nocifs ou non indispensables aux fins de l’apurement de tous les arriérés de l’Etat.

    DIVERS

    Les participants ont échangé leurs points de vue sur la mauvaise gestion de l’aide publique (dons japonais), la coopération économique et financière avec les partenaires au développement, le non suivi et la non vulgarisation des accords économiques et financiers à caractère bilatéral ou multilatéral et la création de la Caisse Autonome des Pensions.

    RECOMMANDATIONS SUR LES DIVERS

    A COURT ET MOYEN TERME

    1.  
    2. L’accélération par le Gouvernement de la création de la caisse autonome de pensions.
    3.  
    4. La mise en place d’un système de gestion efficace de l’aide publique par le Gouvernement et en assurer le suivi ainsi que le contrôle.
    5.  
    6. La mise en place d’un organe de suivi régulier et de vulgarisation des accords économiques et financiers à caractère bilatéral ou multilatéral.

     

    IV - QUESTIONS TRANSVERSALES

    Pour finir ses débats, la commission a examiné des questions qui étaient ressorties lors des travaux de manière transversale mettant en relief les responsabilités politiques, institutionnelles ainsi que la responsabilité des citoyens centrafricains eux mêmes et des opérateurs économiques dans le délabrement de notre économie. La commission a suggéré que ces points fassent l’objet de résolutions fortes du Dialogue National.

    Ce sont :

    1 - Les responsabilités aux niveaux politique, administratif et institutionnel dans le déclin de l’économie centrafricaine

    2 - Les détournements, la corruption et les malversations par les responsables politiques, les cadres et les dirigeants des entités économiques et associatives

    3 - La mauvaise gestion des dossiers par les responsables des ministères, fondée parfois sur la jalousie, la mauvaise foi et la pratique du blocage des dossiers, …

    4 - Les responsabilités individuelles du citoyen centrafricain lui même dans le recul de l’économie centrafricaine

    5 - Le manque de stratégies efficaces pour la mobilisation et l’absorption des financements alloués à la RCA

    6 - La nécessité de prendre des mesures énergiques contre les vols, vandalismes et destructions du patrimoine de l’Etat ainsi que des biens privés

    7 - La paix, comme outil de développement économique, nationalisme et amour de son pays, responsabilité ;

    8 - La nécessité de promouvoir l’éthique , la morale et surtout la rigueur dans la gestion de notre économie

    9 - La question de la Sécurité, indispensable au développement économique

    10 - L’audit des recettes affectées dans tous les secteurs d’activités (fonds routiers, miniers et forestiers …)

    11 - Le moratoire sur les arriérés de salaires, comme un signal fort de toute la nation

    12 - Les défis de la lutte contre la pandémie du VIH/SIDA et de la lutte contre la pauvreté pour soutenir la croissance et le développement économiques

    13 - La nécessité d’utiliser les cadres centrafricains compétents et nationalistes dans les organismes internationaux d’appui à l’économie centrafricaine (cas de la BEAC et BDEAC)

    14 - Le code de solidarité pour renforcer l’unité nationale et la paix

    15 - La promotion de la culture du travail et de l’intérêt national à tous les niveaux

    16 - La mise en œuvre d’un mécanisme de concertation Etats - opérateurs

    économiques

    17 - La faiblesse de la circulation vers les populations des informations sur les

    activités, projets, et opportunités existants dans les Organismes internationaux,

    notamment le système des Nations Unies

    18 - La nécessité pour le gouvernement de se pencher sur le statut, la protection et

    la promotion des personnes handicapées

    19 - La Nécessité d’organiser un séminaire national sur l’environnement et le développement durable afin de lancer une stratégie dans ces domaines pour le pays

    20 - L’Urgente et impérieuse nécessité de réduire le train de vie de l’Etat comme un signal fort à l’endroit du peuple et de la Communauté Internationale( fonds spéciaux, caisses d’Avance, voyages officielles, voitures de luxe et autres émoluments…) .

    Actualité Centrafrique de sangonet - spécial Dialigue National (sept-octobre 2003)