BANGUI, 7 oct 2003 (AFP) - 18h30 - La décision de conserver Ange-Felix Patassé, le président centrafricain déchu, à la tête du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) doit revenir au congrès du parti et non à son bureau executif, a estimé mardi le premier vice-président du mouvement lors d'un entretien avec un journaliste de l'AFP à Bangui.
M. Patassé "a commis des erreurs politiques certes, mais c'est au congrès de décider s'il mérite ou non la présidence du parti" en décembre prochain, a indiqué à l'AFP Hugues Dobozendi, N°2 du MLPC.
"Il n'appartient pas au bureau exécutif du MLPC de prendre une décision d'exclusion du président Patassé, parce que c'est le congrès, instance suprême, qui l'a désigné à la présidence du parti", a-t-il poursuivi.
"Au nom du MLPC, et plus précisément du bureau exécutif", M. Dobozendi avait demandé lundi "pardon au peuple centrafricain" devant les 350 délégués du Dialogue national de réconciliation qui se tient depuis le 15 septembre dans la capitale centrafricaine.
Il avait demandé pardon "pour les pertes en vies humaines, les dégâts matériels, viols et autres exactions" commis sous le régime Patassé entre 1993 et mars 2003, date de son renversement par le général François Bozizé.
Le premier vice-président du MLPC a qualifié de "calamiteuses les relations entre le président Patassé, réélu en 1999, et le bureau de son parti, tout en soulignant que M. Patassé "a encore des militants acquis à sa cause".
"Il en a toujours fait à sa tête, et c'était un style de commandement très autoritaire du fait de la concentration des pouvoirs entre ses seules mains. C'était un super homme. Il appartiendra au parti de dire si le MLPC va continuer à jouer au sapeur-pompier", a conclu M. Dobozendi.
M. Patassé vit exilé depuis mars au Togo, où il se revendique toujours le seul représentant constitutionnel de la Centrafrique, pays d'Afrique centrale de 3,7 millions d'habitants
M. Patassé a été renversé le 15 mars dernier par son ancien chef d'état-major devenu l'actuel président, le général François Bozizé.