BANGUI, 3 oct 2003 (AFP) - 14h56 - Les magistrats centrafricains ont dénoncé vendredi les exactions dont ils sont victimes et ont exigé des autorités des mesures de protection, a-t-on appris à l'issue de leur assemblée générale à Bangui.
"Depuis (l'assassinat d'un juge) le 19 décembre 2OO2 à ce jour, les magistrats aussi bien à Bangui qu'en province continuent de subir de graves atteintes à leur personne ainsi qu'à leurs biens", ont indiqué les magistrats dans une résolution adoptée après leur assemblée générale du 29 au 30 septembre.
Les magistrats "exigent la mise en place dans un délai raisonnable d'un poste fixe de garde et de surveillance de jour et de nuit, en vue d'assurer la sécurité des palais de justice et des magistrats" et la restitution des véhicules volés pendant le coup d'Etat du 15 mars dernier, selon la résolution.
Ils dénoncent les destructions des habitations des magistrats et du palais de justice, les braquages à domicile et surtout "le vol d'importants dossiers de détournements de deniers publics" et "l'irruption de quatre militaires armés au cabinet du deuxième juge d'instruction en charge d'autres dossiers de même nature, les 28 et 29 septembre 2OO3".
Les magistrats de ce pays d'Afrique centrale de 3,7 millions d'habitants ont estimé que ces actes sont "de nature à humilier, à intimider et à réduire au silence le magistrat et par voie de conséquence le pouvoir judiciaire", a indiqué le texte.
Après l'assassinat d'un juge, l'Amicale des magistrats centrafricains avait saisi le 19 décembre 2002 les pouvoirs publics et exigé que leur sécurité et celles des établissements judiciaires soient assurées.
Dialogue national: débats, résolutions, analyses (septembre-octobre 2003)