BANGUI, 23 sept 2003 (AFP) - 20h02 - Le président François Bozizé a dénoncé des tentatives de déstabilisation de la Centrafrique par "les putschistes du 28 mai 2OO1", et "certains Patassistes", a annoncé mardi à Bangui le ministre Zarambaud Assingambi, chargé du Secrétariat général du gouvernement.
"Les putschistes du 28 mai 2OO1 et certains Patassistes voulaient créer des troubles avant le 12 septembre 2OO3", a déclaré le général Bozizé, cité par M.Zarambaud Assingambi.
Ce dernier faisait le compte-rendu d'un Conseil des ministres tenu avant le départ du chef de l'Etat, dimanche pour New York.
La tentative de coup de mai 2001 a été revendiquée par l'ancien président André Kolingba dont le général Bozizé a annoncé l'imminent retour en Centrafrique. M. Bozizé a renversé en mars le président Ange-Félix Patassé.
Le 12 septembre était la "date de présentation du 3ème et dernier rapport du gouvernement à l'Union européenne et aux ACP" (Afrique, Caraïbes, Pacifique), et ces troubles auraient eu pour objet "de faire échouer les consultations Centrafrique/Union européenne", a ajouté le général Bozizé.
Il s'agissait également, a-t-il dit en substance, de nuire au Dialogue national, entamé il y a une dizaine de jours, et qui vise à mettre un terme aux crises politico-militaires qui déchirent ce pays pauvre et enclavé d'Afrique centrale depuis 1996.
"Nous n'avons pas peur", a déclaré le président Bozizé, tout en déplorant "qu'au moment où il tend la main à tout le monde pour renforcer la paix, certains s'entêtent à vouloir, coûte que coûte, créer des troubles".
Le général Bozizé s'est déclaré "convaincu que le peuple centrafricain saura les en empêcher".
Au cours de ce Conseil, le président centrafricain a également fait état de la tenue à Bangui de "réunions clandestines à caractère militaire et subversif", auxquelles participent des militaires.
"Les militaires qui participent à de telles réunions (...) doivent savoir qu'ils sont en violation de leur statut et des lois de la République. Par conséquent, ils doivent s'attendre à assumer les conséquences de leurs actes sans s'abriter derrière une prétendue chasse aux sorcières", a-t-il dit.
Depuis le début du Dialogue national, la capitale centrafricaine vit sous un dispositif de sécurité qui finit par indisposer ses habitants. Des patrouilles (armée, gendarmerie, police) effectuent des contrôles et des fouilles renforcés.
Des messages radiodiffusés de l'armée rappellent sans cesse que le couvre-feu est toujours en vigueur de minuit à cinq heures du matin. Selon ces messages, "tout individu surpris pendant les horaires du couvre-feu sera considéré comme suspect et traité comme tel".