BANGUI, 27 août 2003 (AFP) - 14h19 - Le chef de l'Etat centrafricain, le général François Bozizé, a fixé les dates du Dialogue national centrafricain du 11 au 20 septembre, a-t-on appris mercredi à Bangui de source officielle.
Ces assises de réconciliation sont censées mettre un terme aux divisions à l'origine des crises politico-militaires à répétition qui ont déchiré la République centrafricaine (RCA) depuis 1996, conduisant à la ruine ce pays enclavé d'Afrique centrale.
Elles réuniront à Bangui jusqu'à 350 délégués de toutes les couches de la société: partis politiques, armée, confessions religieuses, commerçants, étudiants, associations de femmes, etc., selon un décret signé mardi soir par le président Bozizé.
"Le Dialogue national se déroulera du 11 au 20 septembre. Les participants, dont le nombre ne saurait être supérieur à 350, sont désignés et convoqués par le Comité préparatoire", indique ce décret.
Ce dialogue avait été initié en décembre 2002 par le président Ange-Félix Patassé (1993-mars 2003), alors confronté à la rébellion de son ancien chef d'état-major, le général Bozizé, qui l'a finalement renversé par les armes le 15 mars dernier.
Le général Bozizé, porté à la tête d'un régime de transition, a relancé le processus devant conduire à ce dialogue, à la demande de la communauté internationale et des bailleurs de fonds.
La fixation du calendrier de ce dialogue intervient au lendemain de l'annonce par la justice centrafricaine du lancement d'un mandat d'arrêt international contre le président Patassé, pour "assassinats", "viols", "atteinte à la sûreté de l'Etat" et "détournement de deniers publics".
Le porte-parole de M. Patassé, Prosper N'Douba avait réagi mardi à cette annonce en dénonçant depuis Paris une manoeuvre destinée à empêcher le président déchu de rentrer à Bangui pour participer au Dialogue national.
Le Conseil national de transition (CNT) centrafricain, organe législatif de transition mis en place par M. Bozizé, a voté le 11 août contre la participation à ce dialogue de M. Patassé, exilé au Togo.
Le CNT avait jugé cette participation incompatible avec la plainte pour "crimes de guerre" contre M. Patassé, déposée en février par la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) auprès de la Cour pénale internationale (CPI).
Il ne s'était en revanche pas opposé à la participation de l'ancien président André Kolingba (1981-93), auteur en mai 2002 d'une tentative de putsch contre M. Patassé, amnistiée par le régime Bozizé.
Le général Bozizé a nommé mardi soir les 11 membres du bureau du Comité préparatoire au Dialogue national, présidé par le Pasteur Isaac Zokoué, qui avait dirigé la Conférence de réconciliation nationale organisée en 1998 après les trois mutineries militaires de 1996-97.
Ce Comité préparatoire s'appuiera sur six commissions: 1-Vérité et réconciliation; 2-Politique et diplomatie; 3-Défense nationale et sécurité; 4-Economie et finances; 5-Education, social, culture, jeunesse et sports; 6-Organisation et logistique.
Il sera composé de 40 membres, représentant toutes les couches de la Nation centrafricaine, de la présidence de la République aux retraités, qui seront nommés d'ici le 30 août, et siègera jusqu'au 10 septembre, précise le décret présidentiel.