Le professeur Abel Goumba, premier ministre centrafricain, est démis de ses fonctions par décret présidentiel diffusé ce jeudi 11 décembre 2003. Il pourrait être appelé à assumer d'autres fonctions au haut sommet de l'Etat. Selon des sources officieuses, il occuperait le poste de vice-président de la République.
A compte de ce jour, le gouvernement qu'il dirigeait jusqu'alors est dissout. Un nouveau premier ministre sera désigné dans les heures qui suivent. Les observateurs à Bangui qui ne s'étonnent guère plus, car le bruit circulait depuis quelques semaines, ont le regard tourné vers un membre de la société civile extérieure de Bangui, sinon vers l'un des ministres sortants.
Lé décret:
REPUBLIQUE
CENTRAFRICAINE
Unité
- Dignité - Travail
PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE
DECRET N° 03.326
RAPPORTANT LES
DISPOSITIONS DU DECRET N° 03.001
DU 23 MARS 2003 PORTANT NOMINATION
DU PREMIER MINISTRE, CHEF DU
GOUVERNEMENT
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L' ETAT,
____________________
Vu
l'Acte constitutionnel N° 1 du 15 Mars 2003;
Vu
L'Acte constitutionnel N° 2 du 15 Mars 2003, portant
organisation des Pouvoirs de l'Etat;
DECRETE
Art 1er
: Sont et demeurent rapportées les dispositions du Décret n°
03.001 du 23 Mars 2003 portant
nomination du Premier Ministre, Chef du Gouvernement.
Art 2
: Le Présent Décret, qui abroge toutes
dispositions antérieurers contraires et qui prend effet à compter de la date de sa
signature, sera enregistré et publié au Journal Officiel.
Fait à Bangui, le 08 Décembre 2003
Signé
LE GENERAL DE DIVIDSION
FRANCOIS BOZIZE
BANGUI, 11 déc 2003 (AFP) - 13h22 - Le premier ministre centrafricain Abel Goumba a été démis jeudi de ses fonctions par décret présidentiel, a annoncé à la radio nationale le porte-parole du gouvernement, le lieutenant-colonel Parfait M'Baye.
"Le premier ministre Abel Goumba est démis de ses fonctions" en vertu d'un décret du président, le général François Bozizé, a déclaré M. M'Baye.
Opposant historique aux différents régimes qui se sont succédé à Bangui depuis plus de 40 ans, le professeur Goumba avait accepté de prendre la tête du premier gouvernement consécutif au renversement, le 15 mars dernier, du président élu Ange-Félix Patassé par le président autoproclamé Bozizé.
Cette démission du premier ministre intervient à la veille du 12 décembre, jour où le gouvernement devait présenter devant le Conseil national de transition (CNT) son programme actualisé de politique générale.
Le CNT, qui fait office de parlement depuis le coup d'Etat, avait rejeté précédemment le programme initial présenté par le gouvernement pour la période de transition jusqu'au retour à l'ordre constitutionnel prévu pour fin 2004-début 2005.
Le CNT avait recommandé au gouvernement l'actualisation de ce programme et insisté sur la définition "d'un programme d'urgence, clair et précis, indiquant les objectifs à atteindre d'ici la fin de la transition, les différentes étapes et les moyens à mettre en oeuvre avec un chronogramme permettant d'en suivre l'exécution".
Un remaniement ministériel était au minimum attendu depuis plusieurs semaines en Centrafrique.