BANGUI, 1O déc 2003 (AFP) - 19h30 - Deux membres du gouvernement centrafricain ont assisté mercredi à Bangui aux obsèques des trois jeunes sommairement exécutés la semaine dernière par des membres des forces de l'ordre au quartier Cattin dans le sud de Bangui, a constaté un journaliste de l'AFP.
La ministre des Affaires Sociales, Léa Doumta, et son collègue de la Communication, le lieutenant-colonel Parfait M'bay, représentaient le gouvernement à ces obsèques auxquelles ont assisté plus d'un millier de personnes à Cattin.
Le premier ministre Abel Goumba avait condamné avec force ces exécutions sommaires qu'il avait qualifiées "d'acte ignoble et indigne d'un Etat de droit".
Lors de ces obsèques, la ministre des Affaires sociales a annoncé que l'officier, un lieutenant qui dirigeait l'opération ayant abouti à l'exécution de ces trois jeunes gens, avait été retrogradé soldat de 2è classe par le président de la République et ministre de la Défense, le général François Bozizé.
Dans la nuit du 2 au 3 décembre, à la suite d'un braquage, plusieurs jeunes gens membres du comité d'autodéfense du quartier Cattin avaient été arrêtés par des agents des forces de l'ordre. Certains avaient été relâchés mais trois d'entre eux avaient été exécutés sommairement le 3 décembre.
Les habitants du quartier Cattin ont manifesté leur colère mercredi et jeudi devant les locaux de la gendarmerie. Ils ont également marché vendredi jusqu'au Bureau de l'Organisation des Nations-unies pour la Centrafrique (Bonuca) pour réclamer justice.
BANGUI, 9 déc 2003 (AFP) - 15h20 - Le Rassemblement démocratique centrafricain (RDC), parti de l'ancien président André Kolingba (1981-1993), a affirmé que l'un des trois jeunes gens abattus sommairement la semaine dernière par les forces de l'ordre appartenait à ce parti et qualifié ces actes de "crime inqualifiable".
"Une des trois victimes, Serge Koaba, étant cadre de la jeunesse du RDC dans le 5ème arrondissement et employé au secrétariat général de notre parti, le RDC est directement touché par ce crime inqualifiable", affirme une déclaration mardi du vice-président du RDC, Louis-Pierre Gamba.
"Les militaires relevant de la SERD (section d'enquête, de recherche et de documentation, police politique), qui ont dirigé l'opération et qui sont impliqués dans les exécutions extrajudiciaires des trois braves compatriotes, sont bien connus de la population de Bangui. Et leurs noms reviennent dans la plupart des actes de provocation, d'intimidation, de racket, d'arrestation arbitraire ou de crime sur les Centrafricains ou étrangers", affirme le communiqué du RDC.
Le RDC "joint sa voix à celles de tous les partis qui réclament: réparation pour les victimes et leurs parents; la fin de l'impunité dont les auteurs de tels crimes ont bénéficiée jusqu'à présent; leur traduction en justice", ajoute encore le communiqué.
A la suite d'un braquage, plusieurs jeunes gens membres du comité d'autodéfense d'un quartier au sud de Bangui avaient été arrêtés par des agents des forces de l'ordre. Certains avaient été relâchés mais trois d'entre eux avaient été exécutés sommairement le 3 décembre.
A la suite de ces exécutions, le premier ministre Abel Goumba avait condamné "avec force cet acte ignoble et indigne d'un Etat de droit".