Une ONG s'inquiète du manque de personnel médical
dans le nord de la République Centrafricaine
BANGUI, le 28 juillet 2003 Nations Unies (IRIN) - L'ONG humanitaire
italienne Cooperazione Internazionale (COOPI), qui organise des programmes
d'intervention médicale dans le nord de la République Centrafricaine (RCA),
s'est dite préoccupée par la situation dans la majorité des hôpitaux de la
région, où les médecins ne viennent plus travailler depuis octobre 2002, a
indiqué vendredi à IRIN un responsable de l'organisation.
Le représentant de COOPI dans le pays, Massimiliano Pedretti, a indiqué que
seuls les hôpitaux de Ngaoundaye, à 600 km au nord-ouest de la capitale Bangui,
et de Birao, à 1 101 km au nord-est de la capitale, disposaient de médecins
qualifiés.
Il a ajouté que le personnel infirmier dirigeait les hôpitaux de Bozoum, Paoua,
Bossangoa et Bocaranga, tous situés entre 300 km et 510 km au nord de Bangui, et
de Ndele, à 645 km au nord-est de la capitale.
COOPI, a-t-il dit, est sur le point de mener une enquête pour évaluer l'impact
de la pénurie de médecins et d'assistants médicaux. Il a précisé que cette
situation posait un risque sanitaire car les infirmiers ne sont pas qualifiés
pour diriger des hôpitaux.
Comme d'autres secteurs, le secteur médical a été gravement affecté par les
affrontements d'octobre 2002 à mars 2003, qui ont opposé les soldats partisans
de François Bozizé aux troupes gouvernementales. Les combats ont cessé lorsque
M. Bozizé a renversé le président Ange-Félix Patassé le 15 mars dernier, mais
l'insécurité dans le nord a persisté.
Au lendemain du coup d'Etat, les hôpitaux et les infrastructures sanitaires à
travers le pays ont été pillés. Les dispensaires situés à l'est sont restés
isolés de la capitale, entraînant de fortes pénuries de médicaments et d'autres
fournitures médicales.
Afin de réhabiliter le système de santé dans les zones touchées par la guerre,
l’Office humanitaire de la communauté européenne (ECHO) et le Fond européen de
développement ont débloqué 1,78 million d'euros (2,04 millions de dollars des
É.-U.) en mai dernier. Les fonds, répartis entre COOPI, l'Association des
oeuvres médicales des églises en Centrafrique et Oxfam Québec, servent à fournir
des médicaments, à réhabiliter et équiper les centres de santé. Le programme
couvre neuf des 16 provinces du pays.
Début juillet, le gouvernement a commencé à envoyer des responsables
administratifs et militaires dans les provinces afin de rassurer la population,
dont la majorité était jusqu'à récemment restée cachée. Comme le reste de la
population, le personnel médical, y compris les médecins, avait fui les combats
et attendait la restauration de la sécurité avant de retourner à leurs postes de
travail.