La nation bénéficiera d'un projet d'alimentation en
eau du CICR d'une valeur de 2,2 millions de dollars
BANGUI, le 31 juillet 2003 Nations Unies (IRIN)
- Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en République Centrafricaine
(RCA) a reçu 1,2 milliard de francs CFA (2,2 millions de dollars des É.-U.) de
son siège, à Genève, pour mettre en place un programme d'approvisionnement en
eau potable, dans huit régions du pays, a indiqué jeudi à IRIN le délégué du
CICR, François Jacot.
Le programme devrait commencer fin août et s'achever en décembre.
En plus de la capitale Bangui, a expliqué M. Jacot, les autres régions ciblées
par le programme se situent dans l'Est et le centre-ouest du pays, où la
compagnie publique des eaux, la Société de distribution des eaux en Centrafrique
(SODECA) a cessé de distribuer l'eau à cause de la guerre ou du manque de
produits chimiques de traitement des eaux.
"L'objectif est d'éviter que les habitants des grandes villes souffrent de la
pénurie d'agents chimiques de traitement des eaux," a précisé M. Jacot.
Il a ajouté que le CICR lancerait un autre programme, à une date ultérieure,
destiné aux villages.
L'équipement et autres fournitures appartenant à la SODECA ont été pillés lors
des affrontements qui ont opposé les troupes du gouvernement et des rebelles
entre octobre 2002 et mars 2003. La guerre, et l'insécurité ayant persisté dans
tout le pays depuis le coup d'Etat du 15 mars qui a permis à François Bozizé de
renverser le président Ange-Félix Patassé, ont affecté l'approvisionnement en
eau potable dans de nombreuses régions.
Dans la plupart des régions, les hôpitaux manquent d'eau propre. Les populations
ont dû avoir recours à l'eau des puits, les rendant vulnérables aux maladies
d'origine hydrique. Les autorités sanitaires de Bambari, à 385 km à l'Est de
Bangui, ont annoncé en mai que les cas de diarrhée et de typhoïde avaient
augmenté en raison de la pénurie en eau propre.
M. Jacot a fait savoir que le programme du CICR inclurait aussi une intervention
médicale d'urgence dans le Nord, où la majorité des hostilités ont eu lieu et
ont déstabilisé le système sanitaire. Tandis que l'ONG italienne Cooperazione
Internazionale (COOPI) distribuera des médicaments, a dit M. Jacot, le CICR se
chargera de rééquiper les principaux hôpitaux des provinces d'Ouham et de Pende,
avec du matériel allant de matelas à des congélateurs pour stocker les vaccins.
Le CICR évaluera aussi les autres besoins des hôpitaux, a ajouté M. Jacot. Il a
indiqué que le programme s'occupera des membres des familles séparées à cause
des combats, en commençant par ceux qui font partie des 41 000 réfugiés
centrafricains installés au sud du Tchad, où 80 enfants non accompagnés ont déjà
été identifiés.
"Nous estimons à plusieurs centaines le nombre d'enfants qui ont besoin d'être
réunis avec leurs familles," a-t-il conclu.