BANGUI, 18 sept 2003 (AFP) - 14h38 - Les quelque 40.000 réfugiés ayant gagné le sud du Tchad depuis le début de l'année pour fuir les combats en Centrafrique veulent rentrer au pays mais sont inquiets pour leur sécurité, a déclaré mercredi soir à la télévision la ministre centrafricaine des Affaires sociales, Léa Koyassoum Doumta.
"Ils ont envie de rentrer, mais ils expriment des inquiétudes en raison de l'insécurité à la frontière entre le Tchad et la Centrafrique, ainsi que dans les régions nord de la Centrafrique", a déclaré Mme Doumta, également présidente du comité de rapatriement des réfugiés centrafricains, à l'issue d'une mission au Tchad.
La ministre des Affaires sociales et le vice-président de ce comité, Parfait M'baye, ministre de la Communication et de la Réconciliation, se sont rendus du 13 au 15 septembre à N'djaména et dans trois localités de ce pays pauvre d'Afrique centrale, Moundou, Goré, et Sahr, où ils ont rencontré les réfugiés des camps de Sido, Maro, et Damnandji.
"Nous allons rendre compte de notre mission, et voir l'éventualité de leur retour", a indiqué Mme Doumta. "Mais la décision sera prise en commun accord avec les autorités tchadiennes", a-t-elle ajouté.
Au moins 4O.OOO réfugiés, en majorité des femmes et des enfants, fuyant les combats entre partisans et adversaires de François Bozizé en février et mars derniers dans le nord de la Centrafrique, s'étaient installés dans le sud du Tchad, pays frontalier. Parmi ces réfugiés se trouvent également des Tchadiens, établis de longue date en Centrafrique.
A la suite du coup d'Etat du général Bozizé le 15 mars dernier, les nouvelles autorités centrafricaines avaient organisé en juin, avec le concours du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR), le rapatriement de près de 3.OOO réfugiés centrafricains.
Installés en République démocratique du Congo et au Congo-Brazzaville, ils étaient pour la plupart membres de l'ethnie yakoma dont est issu l'ancien président André Kolingba.
A la faveur de la loi d'amnistie du 23 avril dernier, plus d'un millier d'autres réfugiés centrafricains, civils et militaires yakoma ayant fui Bangui après le coup d'Etat manqué du 28 mai 2OO1, revendiqué par André Kolingba, sont rentrés dans leur pays.
Par ailleurs, plus d'une centaine d'autres vivant en France ont également regagné le pays après plusieurs années d'exil.