UNE
TROISIEME MI-TEMPS
S’IMPOSE
Fervent supporteur de tempête Mocaf le pays dans l’âme et devant l’éternel ; c’est avec un réel plaisir que j’utilise cette règle footballistique appelée « Etra-time » pour expliquer la nécessité de la prolongation et de la réforme de la période dite « consensuelle ».
J’imagine déjà le tollé que va
susciter cette interrogation. Je vois déjà exploser tel un volcan les réactions
des fixationnistes de janvier 2005 ; et pourtant l’interrogation est légitime,
elle est même cruciale car d’elle dépend l’existence et la survie du
Centrafrique comme pays et nation.
Au terme de neuf années et cinq mois
de pouvoir Patasso-mlpciste, l’état du pays intégral du pays était globalement
NUL ; même si certains acquis ont été inoculés de manière définitive aux
Hommes centrafricains, je parle du frottement d’idées et de l’exercice
contradictoire, berceau de Novation par définition.
Dans cette déconfiture
centrafricaine dont le paroxysme fut atteint le 28 Mai 2001 ; une
coalition politico-militaire aux ramifications complexes vit le jour après
Novembre 2001 et au terme d’une guérilla qui dura seize mois dont le bilan
humain et économique est extrêmement élevé, Patassé reprit les chemins de Lomé
et Ndouba de la lutte sous-marine.
Je ne sais pas si la plate-forme
consensuelle telle que nous la connaissons aujourd’hui a été conçu sur les
bords de la seine à l’époque où naquirent le Frud et le CPC, ou si c’était une
approche politique de la part des tombeurs de Patassé dans le but d’obtenir une
onction populaire, je dirai une onction morale de leur forfait.
Loin de vouloir faire le procès du principe consensuel ;
je constate tout simplement que tout le
monde s’est aligné dans cette machine.
Tout ce que le pays compte de
cadres, d’hommes politiques, d’hommes de culte, de journalistes ; à
l’exception d’un résidu Patassiste qui ne représente qu’eux mêmes ; la
pléthore homogène et représentative de l’ensemble de la nation est là. Et
pourtant le bilan est simple : TOUT VA MAL.
Ce n’est pas être antipatriote que
de le dire, mais tout va vraiment très mal au pays et seul les spécialistes de
l’Art de l’Esquive diront le contraire.
C’était utopique que de penser que
les séquelles de la calamité sortie des urnes en Septembre 1993 allaient être
bannie en deux ans.
C’était aussi fuyant que de faire
croire que les retards cumulés depuis 1960 jusqu’à nos jours pouvaient être retournés en deux ans.
C’est un fait dont je suis hautement
conscient. Mais vu le degré de représentativité ; on était en droit
d’attendre beaucoup que cet immobilisme cruel qui prévaut à bangui.
Dès les lendemains de la chute de
Patassé comme un fruit mûr que le léger coup de vent a fait tomber, tout le
monde s’est mis à l’esprit de s’installer au palais de la renaissance ;
Sarkozy n’a t’il pas dit : « je ne pense pas à ça (2007)
seulement en me rasant » ?
Cette fixation qui est née le
lendemain même de la prise de Bangui par les hommes Bozizé et de Mbaye est à l’origine de la situation actuelle.
Tout le monde se souvient encore
comment Ngoupandé squattait les plateaux
TV et radios en expert de la situation centrafricaine après le 15 Mars
2003. Tout le monde se souvient encore des messes parisiennes de Massi. Tout le
monde se souvient encore de l’axe N’djamena/Brazza/ Kampala de Kolingba. Tout
le monde se souvient encore de ces propos de Dacko : « nous
avons milité pour la chute de Patassé ». et que dire de cette réplique
Bozizéenne le jour où les délégués du dialogue national ont voulu prendre une
résolution l’empêchant de se présenter aux élections présidentielles.
Le dialogue national, parlons-en.
J’ai toujours été de ceux qui ont plaidé pour le devoir de mémoire et de
Justice, ainsi j’ai accueilli avec enthousiasme l’idée du DN exclusif ; mais
j’ai dû déchanter dès le départ, le jour où j’ai su que Patassé ne devrai pas y
participer. Pourquoi tous les autres et pas lui ? qui se sentirait-il menacer par la
vérité de Patassé ? Ce spectacle qui ressemble au remake Sassou/Kolelas a fini par
enterrer le peu d’espoir que je plaçais en la chose. Ainsi cette vision
fataliste me donnera raison quelques mois plus tard lorsque nous assisterons à
ce spectacle de perroquets nous relisons des refrains d’une autre
dimension ; et pourtant la vérité est là ; simple et vraie, il suffit
d’avoir le courage de ‘affronter. Au lieu de cela, nous avons assisté à des
retrouvailles de liquidateurs et de vendeurs d’illusions.
Aucune vérité n’est sortie de cette
messe, aucun plan réaliste et réalisable de sortie de crise à court terme n’a
été conçu, et dans cette tragédie, tout le monde n’avait en tête que janvier
2005, ramant à contre courant des préoccupations réelles de nos compatriotes et
ne notre pays.
Les vérités du terrain sont là,
récalcitrantes et vraies, nos compatriotes broient du noir. De zéro mois en
Mars 2003, les retards cumulés de salaires sont aujourd’hui à six mois pour les
libérateurs et près d’une quarantaine de mois si on y ajoute Patassé et
Kolingba.
Faire de janvier 2005 comme point de
rupture de la société centrafricaine
avec la misère, c’est versé dans la cécité totale et condamner ce même peuple à
un destin médiocre. Pourquoi ?
En ne s’attaquant pas aux causes,
même pas les effets ; de 93 à 2003, le pouvoir Patasso-mlpciste n’a pu
corriger les tares héritées du régime Kolingbo-rdciste.
La libération intégrale et intégrée
de notre pays passe par une réforme
structurelle et infrastructurelle de notre pays. Or nous assistons depuis plus d’un an à l’exercice d’une bande
de pseudo libérateurs qui ont pensé que seul le problème du paiement régulier
des salaires est le mal du Centrafrique, oubliant l’essentiel : la réforme
de notre espace politique, économique et social.
Or la légitimité populaire n’est pas
une garantie pour le succès et le développement, septembre 93 et mars 2003 sont
des exemples purement centrafricains et témoignent contre cette fixation, je ne
veux pas dire par là qu’il faudrait à tout jamais bannir l’exercice de
l’universalité des voix de notre système politique ; mais il est plus
urgent aujourd’hui de trouver un début de solutionnement à aux problème qui
minent notre quotidien que de fuir vers Janvier 2005 qui ne changera pas
grand-chose dans la situation actuelle, je prends les paris.
ces sept domaines fondamentaux
devraient être ceux que poursuivaient la
libération, or nous assistons depuis Mars 2003 à un immobilisme cruel et
criminel ; et certains de ces hommes dans l’optique de rester à la
mangeoire après Janvier 2005 commencent à parler en Agora de gouvernement
d’union nationale après Janvier 2005, franchement, mais quel plaisir tirent ils
à gouverner un peuple réduit à rien et qui risque de disparaître à cause du
poids énorme de la misère qui pèse sur lui ?
au football, lorsque deux équipes sont
à égalité à la fin du temps réglementaire, un temps est ajouté à la durée fixée
du match pour permettre aux deux équipes de se départager.
Cette règle footballistique
s’applique dans toute sa rigueur à la transition consensuelle. Les quatorze
mois post Patasso-mlpciste sont à égalité avec
les neuf ans et cinq connus avec le satrape aux nœuds pap.
Donc à mon avis, il faudrait avoir
le courage de poser la question, sans pour autant faire de ce la comme une fixation ou la
solution à tous nos maux ; la souris qu’a accouché la transition doit être
transformée en brebis à défaut du bœuf.
Mais pour réussir cette
transformation, il faudrait une prolongation. Mais elle n’est pas la garantie
suffisante, il faudrait que les hommes acceptent leurs torts et et corrigent leurs
défauts. Une réforme politique s’impose avec brutalité, et avec elle,
l’approche morale de la chose centrafricaine. C’est seulement au sortir de cet
exercice que quelque chose de bon sortira du pays.
Les centrafricains sont à mon avis
un peuple rétrograde pour deux raisons essentielles :
trop de choses négatives se sont passés
dans notre depuis l’indépendance nominative jusqu’à ce jour. Et là où le bat
blesse, c’est qu’aucune vérité n’y est sortie, aucune clarté qui puisse
éclairer la masse et permettre aux uns et aux autres de faire table rase et de
naviguer en esprit libre. C’est pourquoi le centrafricain y est attaché de
façon volontaire et/ou involontaire.
Tous ceux qui conduisent le savent,
le rétroviseur est un élément important dans la conduite, tout comme les fesses
dont on connaît l’importance lorsque l’on veut s’assoire.
Une conduite sans rétroviseur est
hasardeuse et à la merci de l’inconnu. Les yeux ne sont jamais rivés en
permanence sur le rétroviseur, mais de temps en temps pour une appréciation
objective et complète de la conduite ; or nos esprits sont voilés par ce
passé sombre qu’aucuns de nos administrateurs-gouvernants n’ont eu le courage
de changer.
Qui aurait pris le risque de prendre
les paris il y’a un an comme quoi le Paris Saint Germain jouerait les premiers
rôles cette années en ligue I du championnat français de football.
Et pourtant les résultats sont là,
l’arrivée de Vahid, les transferts, une réforme managerale, et nous voyons ce
qu’a produit le PSG cette année. Tout cela parce que les dirigeants se sont
remis en cause et après analyse/critique, ils ont pris les décisions qui
s’imposaient.
Nous devrons, tous ensemble, bâtir
cette société de vérité historique, politique, spirituelle, économique et
sociale ; je crois que cela est possible et c’est notre devoir pour nous,
face à l’histoire et au monde.