- Bozizé "ouvert" à une présence permanente de militaires français en RCA
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Départ du ministre française de la Défense de Bangui pour Bamako
BANGUI, 30 déc 2003 (AFP) - 14h50 - Le président centrafricain, François Bozizé, ne "verrait pas d'inconvénient" à l'installation permanente de militaires français dans son pays, a-t-il indiqué mardi à Bangui lors de la visite du ministre français de la Défense, tout en soulignant que cela "dépendait de la France".
"Nous sommes ouverts" à cette éventualité, a déclaré le président qui était interrogé par la presse après sa rencontre avec le ministre français, Michèle Alliot-Marie.
Les forces françaises déployées en Centrafrique sont là "pour apporter un soutien et non pas pour se substituer à des militaires centrafricains", a déclaré de son côté Mme Alliot-Marie, lors d'une conférence de presse séparée à laquelle n'a pas assisté M. Bozizé.
"Il y a des besoins de sécurisation et de formation que nous assurons", a-t-elle indiqué, soulignant que "la stabilisation et le développement de la République centrafricaine dépend largement de la situation sécuritaire" de ce pays pauvre et enclavé d'Afrique centrale.
Il s'agit de "permettre à l'armée centrafricaine de pouvoir répondre dans la durée à ses propres besoins" et non "d'une substitution. Nous n'avons pas à nous substituer à l'armée centrafricaine", a-t-elle répété.
M. Bozizé a dit attendre de la France qu'elle soit "notre avocat auprès de l'Union européenne et des institutions de Bretton Woods pour (...) qu'ils nous soutiennent en vue de la remise à niveau des forces de défense et de sécurité" centrafricaines.
"J'ai discuté avec le président Bozizé du calendrier et des étapes du calendrier électoral" en vue des élections générales de 2005, a également déclaré la ministre, estimant que "ce qui est essentiel est que ces élections puissent se dérouler à la date prévue".
La 350 hommes de la force de paix Cémac (Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale), financée par la France, et les soldats français soutiendront l'armée centrafricaine pour que les élections soient totalement démocratiques, a affirmé le ministre français.
La France a déployé en mars dernier, à la suite du coup d'Etat qui a porté le général Bozizé au pouvoir, un contingent de 200 hommes en Centrafrique. Ils ont pour mission de soutenir la force Cémac, de sécuriser l'aéroport et de former trois bataillons dans le cadre de la restructuration de l'armée centrafricaine.
BANGUI, 30 déc 2003 (AFP) - 14h49 - Le ministre français de la Défense, Mme Michèle Alliot-Marie, a quitté Bangui mardi vers 14h30 locales (13h30 GMT), après une visite d'une demi-journée en Centrafrique, à destination de Bamako, a constaté une journaliste de l'AFP.
Mme Alliot-Marie s'est entretenu en fin de matinée par le président centrafricain et ministre de la Défense en titre, François Bozizé, arrivé au pouvoir le 15 mars dernier après avoir renversé Ange-Félix Patassé lors d'un coup d'Etat.
Auparavant, Mme Alliot-Marie avait assisté au camp Kassaï, principale caserne de la capitale centrafricaine, dans l'est de la ville, à une démonstration du premier bataillon des Forces armées centrafricaines (FACA), formé par des soldats ine.
Peu avant son départ, elle a également rendu visite, à Boali, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest (bien une cinquantaine de km au nord-ouest) de Bangui, au contingent de 200 soldats français déployés dans ce pays pauvre et enclavé d'Afrique centrale de 3,8 millions d'habitants.
Ce contingent a pour mission le soutien de la Force de paix Cémac (Communauté économique des Etats d'Afrique centrale), la sécurisation de l'aéroport et la formation opérationnelle des trois bataillons que la France s'est engagée à former dans le cadre de la restructuration de l'armée centrafricaine.
Mme Alliot-Marie a quitté Bangui à destination de Bamako pour une brève escale, avant de se rendre en Côte d'Ivoire, où elle passera le réveillon du Nouvel An avec les troupes françaises qui y sont déployées.
La France a engagé depuis septembre 2002 près de 4.000 soldats en Côte d'Ivoire dans le cadre de l'Opération Licorne.
Avant le réveillon, la ministre doit rencontrer mercredi à Abidjan le président ivoirien Laurent Gbagbo ainsi que son homologue de Côte d'Ivoire, René Amani.