Le Collectif des Centrafricains en France (CCF) se réorganise : état des lieux, perspectives
Compte rendu de synthèse de la Réunion du Collectif des Centrafricains en France - CCF - du 08 février 2004
Le 08 février 2004 s’est tenue au Centre
International de Séjour de Paris, sis au 17, boulevard Kellerman Paris 11ème
une réunion d’information du CCF.
Trois points étaient inscrits à l’ordre du jour :
- Etat des lieux du CCF et perspectives 2004
- Informations et Echanges sur la situation politique en Centrafrique
- Divers
La séance s’est déroulée sous la direction du président du Bureau Exécutif du
CCF, Sylvain DEMANGHO.
1 - Etat des lieux du CCF et perspectives 2004
Le président, après avoir rappelé l’historique, les objectifs et les enjeux du
CCF, a présenté la situation générale de l’organisation depuis l’année 1997.
1.1 - Situation interne
Les graves évènements militaires et politiques qui ont commencé en Centrafrique
à partir des années 1996/1997 avec les successives mutineries d’une partie de
l’armée ont provoqué au sein du CCF un important clivage entre les partisans de
l’option militaire et politique pour faire partir le Président PATASSE afin
d’accéder au pouvoir et ceux qui préconisent l’action non violente, démocratique
et populaire pour tout changement ou accession au pouvoir.
Ce clivage qui atteindra son apogée en 1997 va avoir pour conséquence immédiate
un blocage total du Bureau Exécutif. Lequel a finalement été obligé de
démissionner pour être remplacé par un nouveau bureau élu le 27 juillet 1997.
Cependant, malgré la volonté de la nouvelle direction de relancer les activités,
le CCF va continuer à subir les contrecoups des évènements militaires et
politiques en cours en Centrafrique par une division et démobilisation de sa
base. C’est dans ce contexte que le Président du Bureau Exécutif, Yves DESSANDE,
va démissionner de son poste en 1999 pour rentrer au pays. A la suite de cette
démission, et conformément aux dispositions statutaires, le Vice-président
Sylvain DEMANGHO va le remplacer au poste de Président et tenter une
re-mobilisation du Bureau pour faire fonctionner l’organisation.
Malheureusement, d’autres départs vont être enregistrés : les démissions de
faite de la Déléguée aux affaires sociales et culturelles, Solange DJOUMALI
KONGO SIENNE et de la trésorière, RKIA PASSEMA qui ne venaient plus aux réunions
; et le décès du Secrétaire Général Oscar OUANGO.
Ainsi, depuis le décès du Secrétaire Général Oscar OUANGO, le Bureau Exécutif du
CCF n’a plus qu’un seul membre, en l’occurrence le Président.
1.2 - les activités menées
Malgré les difficultés de fonctionnement du Bureau Exécutif, quelques actions de
solidarité en direction des compatriotes ainsi que l’organisation de
manifestations ou de prises de position par rapport à la situation sociale et
politique en Centrafrique ont été réalisées.
Journée BOGANDA, organisée à la Bourse du travail de Paris (25 mars 2000)
Rencontres de concertation par rapport à la détérioration de la situation
militaro-politique avec l’entrée en rébellion ouverte du Général BOZIZE
(novembre 2002)
Communiqué de presse du CCF condamnant les atteintes aux droits humains en
Centrafrique par les forces étrangères et demandant la démission du Président
PATASSE (9 novembre 2002).
Organisation d’une manifestation de protestation publique à proximité de
l’ambassade Centrafricaine à Paris avec comme mot d’ordre : la condamnation des
tueries, des viols, des vols, etc. commis sur les populations centrafricaines
par les forces étrangères, la démission de PATASSE et sa traduction ainsi que
ses complices devant la Cour Pénale Internationale (30 novembre 2002).
Communiqué de presse du CCF saluant le changement de régime du 15 mars 2003
et apportant un soutien « responsable et vigilant » aux nouvelles autorités
nationales (avril 2003)
Organisation avec d’autres associations centrafricaines de la rencontre de
concertation relative à la représentativité des Centrafricains de l’étranger au
sein des institutions en Centrafrique (25 octobre 2003).
1.3 - les perspectives 2004 du CCF
Après un important échange sur les motifs du blocage du CCF et surtout des
enjeux qui entourent cette organisation historique de combat citoyen et militant
pour la démocratie pluraliste en Centrafrique, il a été décidé de renforcer le
Bureau Exécutif par la désignation de nouveaux membres aux postes vacants.
Suite aux votes à la majorité simple, le Bureau Exécutif du CCF se compose
désormais comme suit :
Sylvain DEMANGHO, Président
Abel MAGBOTIADE, Vice-président
André FOKY-DOUNGOUMA, Secrétaire Général
Ambroise POUNOUMALE, Trésorier Général
Nestor ADOUM ISSA, Délégué aux affaires culturelles et sociales
La mission de ce Bureau est de travailler pour un renforcement de la base du CCF
en s’appuyant fermement sur les statuts, de relancer les activités militantes et
de procéder dans un délai raisonnable à la mise en place d’un nouveau Bureau
Exécutif.
Quelques pistes d’action ont été arrêtées :
Re-mobiliser les compatriotes autour des idéaux du CCF en insistant sur leur
adhésion effective conformément aux statuts (plus question de laisser la porte
ouverte à tous ceux qui ne sont pas adhérents et qui souvent se donnent le droit
de parler ou d’agir au nom du CCF) ;
Continuer à impliquer le CCF dans le travail pour la création d’un organe
représentatif des Centrafricains de l’étranger
Instituer des antennes ou relais du CCF dans les grandes villes de France
Travailler pour la révision de la liste électorale au niveau de l’ambassade
et pour la mise en place d’un bureau de votes en France permettant aux
compatriotes de participer aux élections de 2004/2005.
2 - Informations et Echanges sur la situation politique en Centrafrique
Un tour d’horizon de la situation politique nationale a été fait, parfois en
sango par certains intervenants qui l’ont souhaité.
Il apparaît aujourd’hui que la transition politique dite consensuelle instaurée
après le changement de régime du 15 mars 2003 est entrée dans une phase
difficile avec des prises de position de distanciation de plus en plus ouvertes
de certains leaders et partis politiques.
Les problèmes d’arriérés de salaires et d’insécurité dont souffrait le pays sous
le précédent régime ne sont pas toujours réglés.
La géostratégie de la sous région avec la forte présence militaire tchadienne en
Centrafrique, les enjeux pétroliers du Nord/Est et le manque de clarté dans la
posture du Général BOZIZE sur la question de sa candidature à l’élection
présidentielle pose de réels problèmes quant à l’avenir du pays.
Face à ces quelques points de la situation politique nationale, il a été
recommandé de rester vigilant. En effet, le CCF doit participer activement aux
débats et prises de position concernant la démocratie en Centrafrique.
Cependant, l’organisation doit garder son esprit militant, son ouverture à
toutes les sensibilités politiques et son indépendance.
Enfin, pour permettre à la communauté d’échanger sur la situation nationale, il
a été préconisée l’organisation d’une Rencontre-débat sur le bilan du régime
dite de transition consensuelle instaurée après le 15 mars 2003.
La date du 13 mars 2004 a été retenue pour cette rencontre.
3 - Divers
Marcel DIKI KIDIRI, président de l’association Yanga Ti Sango Ti Be Africa a
informé l’assemblée de la finalisation prochaine du projet d’ « Espace
informatique/bureautique en Sango ».
Le taux de cotisation des membres du CCF sera fixé prochainement par le bureau.
L’ordre du jour étant épuisé, le président a levé la séance.
Pour le Bureau Exécutif du CCF
André FOKY DOUNGOUMA
Secrétaire Général