BANGUI, 1er février 2004 (AFP) - 13h35 - Une mission d'évaluation conjointe Fonds monétaire international (FMI)-Banque mondiale (BM) en Centrafrique s'est terminée samedi par un constat du retour de la stabilité dans le pays mais aussi de l'absence d'une activité économique forte, a indiqué l'un de ses membres dimanche à la radio nationale.
"La situation économique et financière est très grave parce qu'il y a eu toute une longue série de difficultés", a déclaré l'expert du FMI, Mark Lewis, "mais la stabilité revient en Centrafrique, même si on ne voit pas encore une activité économique forte".
Il a souligné que "les soucis de la mission sont assez importants, puisque les autorités doivent faire face à certains problèmes, notamment la faiblesse des recettes, la maîtrise des dépenses, et combattre également la corruption, qui est un problème majeur ici, et paraît difficile à résoudre".
M. Lewis a relevé "la volonté des autorités de lutter contre la corruption", et les a invitées à diminuer le nombre des barrages routiers, car "ils augmentent les prix aux consommateurs, et freinent l'activité économique".
Ces barrages, théoriquement destinés au contrôle des véhicules, sont souvent utilisés par les forces de l'ordre pour racketter les chauffeurs-routiers.
"Une réunion du conseil d'administration du FMI et de la Banque mondiale se tiendra à notre retour à Washington sur les discussions que la mission a eues avec les autorités centrafricaines au sujet d'un programme post-conflit, et pour envisager une prochaine mission au mois d'avril ou de mai", a poursuivi l'expert du FMI.
Au cours de cette mission, les experts du FMI, de la BM, ainsi que de la Banque africaine de développement (BAD, venus en observateurs), ont rencontré le président centrafricain François Bozizé, qui a pris le pouvoir le 15 mars 2003 au cours d'un coup d'Etat, le gouvernement de transition, les opérateurs économiques, la société civile, et certains hommes politiques.
Le 10 octobre 2001, la RCA avait signé avec le FMI un accord intérimaire d'une durée maximum de six mois, dont la bonne application devait conditionner la mise en place d'un programme triennal négocié au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC).
Le passage du dossier de la RCA, prévu le 18 septembre 2002 devant le conseil d'administration du FMI en vue de la conclusion de cet accord, avait été ensuite déprogrammé sans qu'une nouvelle date soit annoncée.