BANGUI, 4 février 2004 (AFP) - 11h19 - Un opposant de l'ancien régime centrafricain du président Patassé, Charles Massi, président du Forum démocratique pour la modernité (Fodem), a dénoncé mercredi la mauvaise gestion des biens publics et s'est désolidarisé d'un ministre, membre de son parti, accusé de malversations, dans un communiqué remis à l'AFP à Bangui.
"La mauvaise gestion des biens publics, en plus de l'impunité, n'a malheureusement pas pris fin avec le changement du 15 mars 2003", date du coup d'Etat qui a porté au pouvoir l'actuel président centrafricain, le général François Bozizé, note M. Massi.
"En plus des dysfonctionnements dans la gestion des affaires publiques, des opérateurs économiques véreux dans les secteurs des services minier et forestier (...) et des prédateurs du régime déchu de (l'ex-président Ange-Félix) Patassé hâtivement reconvertis dans le soutien électoral au nouveau régime, continuent de bénéficier d'une grande mansuétude", poursuit-il.
M. Massi se désolidarise également du ministre de la Reconstruction des édifices publics, de l'Urbanisme et du logement, membre du Fodem, accusé par la presse nationale de malversations financières.
"Si le bureau politique du Fodem et le commandant Charles Massi, reconnaissent avoir proposé le 30 mars 2003 au Premier ministre Abel Goumba, la candidature de M. Abraham Ngoto Bouloum, cadre du Fodem, pour entrer dans le gouvernement (de transition), ils déclinent toute responsabilité dans la gestion d'un cadre devenu ministre", précise le communiqué.
"Le bureau politique récuse, qu'à l'avenir, le nom du Fodem et celui de son président soient associés au dysfonctionnement dans la gestion d'un ministère", poursuit Charles Massi dans son communiqué.
Ancien ministre du premier gouvernement Patassé en 1993, passé dans l'opposition avec la création du Fodem fin 1997, Charles Massi, commandant-pharmacien de l'armée centrafricaine, était devenu député, avant d'être condamné à mort par contumace par la cour criminelle de Bangui en octobre 2002.
Exilé en France depuis mai 2001, il était rentré en Centrafrique fin mars 2003, peu après le renversement de M. Patassé.