Cinq soldats centrafricains coupables de viol condamnés et lutte contre l'insécurité
Cinq ans ferme pour cinq soldats centrafricains coupables de
viol
BANGUI, 10 jan 2004 (AFP) -
11h55 - Cinq soldats centrafricains ont été condamnés vendredi chacun à cinq
ans de prison ferme par le Tribunal militaire permanent de Centrafrique pour le
viol d'une jeune femme le 28 octobre dernier, a annoncé samedi la radio
nationale.
Le ministère public avait requis 10 ans de réclusion contre les violeurs, membres d'une patrouille de la SERD (Section d'enquête, de recherche et d'investigation, police politique) qui avaient arrêté la jeune femme sans motif valable avant de la conduire dans leurs locaux et pour cinq d'entre eux d'abuser d'elle.
L'officier qui commandait la troupe la nuit de l'incident a été condamné à deux ans d'emprisonnement ferme, pour "arrestation et détention arbitraires".
Un autre soldat a été condamné à 12 mois de prison avec sursis, pour "non dénonciation du crime de viol", et trois de ses camarades ont été acquittés, pour "absence d'infraction".
Dès qu'il avait été informé de cette affaire, le président François Bozizé, avait en sa qualité de ministre de la Défense, immédiatement réagi: il s'était personnellement rendu à la SERD avec la victime et fait arrêter ses agresseurs avant de les dégrader et de les radier de l'armée.
Le comportement des "libérateurs" - nom donné aux soldats ayant accompagné François Bozizé dans sa prise de pouvoir le 15 mars dernier - a récemment provoqué l'exaspération de la population de Bangui et a été dénoncé par certaines associations centrafricaines de défense des droits de l'Homme.
Le président Bozizé a ces derniers temps radié et ordonné le défèrement devant la justice de plusieurs militaires coupables d'exactions.
Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, s'est déclaré le 8 janvier "gravement préoccupé par la recrudescence des actes de viols, de braquages et d'atteintes au droit à la vie perpétrés dans l'arrière pays (centrafricain) et à Bangui", dans un rapport-bilan de la situation des six derniers mois de 2003 en Centrafrique.
"La maîtrise de la situation sécuritaire demeure un préalable incontournable au fonctionnement normal de l'Etat, au bon déroulement de la transition et à l'organisation des prochaines consultations électorales", a souligné le secrétaire général.
BANGUI, 10 jan 2004 (AFP) - 12h28 - L'archevêque de Bangui, Mgr Paulin Pomodimo, a estimé lors de la présentation des voeux du clergé, au président François Bozizé que des progrès notables avait été faits pour endiguer l'insécurité généralisée en Centrafrique, tout en rappelant que des violences persistaient en province.
"L'insécurité généralisée qui s'est abattue sur la population centrafricaine, a été progressivement maîtrisée, même si aujourd'hui encore, sur nos routes à l'intérieur du pays, des pratiques humiliantes sont perpétrées contre la population, par les hommes en tenue", a déclaré Mgr Pomodimo dans un court message diffusé vendredi soir à la radio et à la télévision.
"Les témoignages des évêques venus des provinces, font état des bandes armées qui continuent de sévir et d'écumer la partie septentrionnale de notre pays", a-t-il ajouté.
Fin décembre, lors des obsèques de l'ex-président David Dacko, Mgr Pomodimo avait, dans des termes durs, dénoncé les exactions des forces de sécurité.
Alors que les autorité ont annoncé dans la semaine ne pas être en mesure de payer à échéance les salaires des fonctionnaires, l'archevêque de Bangui a également souligné "qu'il ne peut y avoir de paix sociale, si les fonctionnaires attendent indéfiniment leurs émoluments".
Mgr Pomodimo, qui est aussi président de la conférence épiscopale de Centrafrique, a appelé par ailleurs le président François Bozizé "à appliquer dans les faits, les recommandations issues du dialogue national", tenu à Bangui du 15 septembre au 27 octobre dernier.
La présentation des voeux de l'épiscopat précède souvent, de quelques