Collectif des Centrafricains en France
Association loi 1901 J.O N°152 du 30.06.1984
COMPTE-RENDU DE SYNTHESE
DE LA JOURNEE DECHANGES DU CCF DU SAMEDI 17 AVRIL 2004
Un an après linstauration de la transition consensuelle en
République Centrafricaine : quel bilan social, économique et
politique peut-on en tirer ?
A linitiative du Collectif des
Centrafricains en France, plusieurs partis politiques
centrafricains représentés sur le territoire français ont
accepté de sasseoir autour dune table pour analyser,
débattre et échanger publiquement leur point de vue sur le
thème « Un an après linstauration de la transition
consensuelle en République Centrafricaine : quel bilan social,
économique et politique peut-on en tirer ? »
Un deuxième point était inscrit à lordre du jour : «
Informations et analyses des travaux du Conseil National de
Transition et du Dialogue National par les représentants des
Centrafricains de létranger au CNT ».
Convoquée pour 14 heures, la journée déchanges qui
sest déroulée à lEUROSITE Plaine Saint Denis
(région Parisienne) a débuté à 14 heures 30.
Après un message de bienvenue, le président du Bureau Exécutif
du CCF a invité les compatriotes à observer scrupuleusement le
principe dun débat contradictoire, mais serein, franc et
loyal dans le respect réciproque.
Malgré cette mise au point, deux compatriotes ont tenté
dinterdire au représentant du MLPC dapporter sa
contribution à cette journée, par des interventions
intempestives, des blocages de procédure, des menaces qui ont
suscité lindignation générale et légitime de la salle.
Il a fallu une bonne dose de patience, de tolérance pour tenter
de les convaincre de la nécessité dun débat
contradictoire. Nayant pu ramener ces deux compatriotes à
la raison, ils ont été priés de quitter la séance pour
permettre le bon déroulement de la Journée.
Finalement la journée a commencé aux alentours de 16 heures et
sest déroulée normalement.
Les partis politiques ci-dessous ont été représentés :
Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain ( MLPC) par Lin
BANOUKEPA
Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) par Simplice
ZINGAS
Front Patriotique pour le Progrès (FPP) par Simon-Pierre KOYT
Parti de lUnité Nationale (PUN) par Max NGOUABAUD
Forum pour la Démocratie (FODEM) par Jean-Charles BANDIO-BHO
Mouvement pour la Démocratie, lIndépendance et le
Progrès Social (MDI-PS) par Jean-Paul ENZA
Organisation politique, le Comité dAction pour la
Conquête de la Démocratie en Centrafrique (CACDCA) a été
représenté par François PASSEMA-ENDJIAGO.
Ont aussi participé à la journée à titre personnel
(cest-à-dire sans prise de paroles au nom de leurs partis)
le représentant du Mouvement pour lEvolution Sociale en
Afrique Noire (MESAN), Naïsse PAMBA, et le représentant de
lAlliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP),
Alphonse PELOFE.
1) Sur lintervention des représentants
des partis politiques par rapport au bilan du régime issu du
changement du 15 Mars 2003
Des diverses interventions des organisations politiques
représentées, trois tendances se dégagent :
Celle qui constate un bilan négatif un an après
linstauration du régime de la transition consensuelle :
rien a changé si ce nest le fait que le Général BOZIZE a
remplacé PATASSE à la présidence de la République, Abel
GOUMBA et Célestin GAOMBALET ont successivement remplacé Martin
ZIGUELE à la Primature. Le régime de la transition est au pied
du mur, les salaires subissent de nouveaux arriérés de paiement
et sont mêmes amputés de 30%, le budget national de
lannée en cours et un programme durgence de relance
socio-économique sont absents
Celle qui affirme quil est hasardeux de faire un bilan
alors que la feuille de route est en cours de réalisation et
tout est à reconstruire : si le régime de la transition a
échoué, cest léchec de tout le monde.
Enfin celle qui constate un bilan positif : la chasse aux
fonctionnaires véreux entamée sous la primature du Professeur
Abel GOUMBA suit son cours avec détermination, les négociations
positives avec la CEMAC, la Chine, le FMI et lUnion
Européenne ont abouti à linjection de plusieurs milliards
de FCFA dans léconomie nationale
2) Sur lintervention des représentants
des centrafricains de létranger au Conseil National de
Transition
Pour des raisons durgence professionnelle et donc
indépendantes de sa volonté, le Professeur Raymond Max
SIOPATHIS, lun des représentants des Centrafricains de
létranger au CNT na pu être présent.
De lintervention liminaire de Monsieur Laurent NGAIBONA, on
peut retenir que le choix des représentants des Centrafricains
en France au Conseil National de Transition est lié au fait que,
dune part, ces derniers sétaient impliqués
activement au sein de la Coordination des Patriotes
Centrafricains (CPC), organisation créée à Paris le 7
décembre 2002 pour le renversement par tous moyens, y compris
militaire du régime précédent. Dautre part, pour des
raisons économiques, Monsieur Laurent NGAIBONA et le Professeur
Raymond Max SIOPATHIS nont pu participer aux différentes
sessions du Conseil et encore moins du Dialogue National. Ce qui
fait quil nest pas en mesure de présenter une
synthèse ou danalyser les travaux du CNT et du Dialogue
national. Enfin, les membres du CNT ne sont pas des députés,
mais ils assistent par leurs avis, recommandations, etc. le Chef
de lEtat et le gouvernement dans les prises de décision
sur des questions nationales importantes.
3) Sur les échanges entre le public et les
différents intervenants
Des séries de questions posées par le public et des réponses
apportées par les intervenants, nous pouvons relever les points
suivants :
La préoccupation des uns et des autres quant à
linsécurité qui règne encore sur la quasi-totalité du
territoire national et qui bouche lhorizon des
élections transparentes, libres, crédibles et loyales
La question de la gestion consensuelle et de la bonne gouvernance
qui semble être maintenant très loin des préoccupations des
principaux responsables du régime de la transition
La possible candidature du Général BOZIZE à lélection
présidentielle et ses conséquences militaires et politiques
Les positionnements obscurs des différentes composantes
politiques du régime de la transition consensuelle : « un pied
dedans, un pied dehors »
Le pétrole à cheval entre le Tchad et la RCA déjà exploité
par le premier : le gouvernement centrafricain na pas une
position claire et résolue sur ce problème épineux
Les questionnements internes sur le renouvellement des instances
dirigeantes et le fonctionnement des partis politiques tels que :
le MLPC et le RDC.
La séance a pris fin à 19 heures après un pot damitié.
4) En guise de Conclusion
La tenue et la réussite de cette Journée est une victoire
incontestable sur les divisions, la haine, les querelles
entretenues par les ennemis du peuple centrafricain, et appellent
de la part du Collectif des Centrafricains en France ainsi que
des organisations politiques ou associatives linitiation
dautres échanges et débats de même nature. Tel est
dailleurs le vu manifesté par le public venu très
nombreux participé à cette journée.
La journée aurait gagné en qualité si les intervenants et le
public avaient eu le temps daborder avec une profondeur de
vue certains aspects brûlants de la situation nationale, pour en
dégager les perspectives de lutte :
· linsécurité qui bouche
lhorizon des élections transparentes, libres et crédibles
· la question de la souveraineté
nationale qui conduit à se demander si la paix sera maintenue de
façon permanente et durable après la fin de la transition
· lassainissement des finances
publiques et laugmentation de la masse salariale
· le système sanitaire et éducatif
complètement délabré
· la réhabilitation et la
restructuration des forces armées centrafricaines composées de
toutes les ethnies sans exclusive, etc.
La forte participation des formations politiques et des
compatriotes témoignent de la volonté inébranlable de trouver
ensemble les voies et moyens de sortir la République
Centrafricaine de la misère inadmissible dans laquelle elle est
plongée depuis des décennies.
Pour le Bureau Exécutif du CCF
Le Sécrétaire Général
André DOUNGOUMA-FOKY