BANGUI, 25 fév 2004 (AFP) - 15h38 - Une coalition de dix formations politiques centrafricaines, membres de l'ancienne opposition au régime déchu d'Ange-Félix Patassé, ont critiqué le projet gouvernemental de baisse des salaires des fonctionnaires, dans une déclaration remise mercredi à l'AFP.
La Concertation des partis politiques de l'opposition (CPPO) "rejette toute décision dirigée contre les fonctionnaires et agents de l'Etat qui depuis de nombreuses années subissent des brimades inadmissibles", indique le texte.
"Les fonctionnaires et agents de l'Etat sont soumis depuis environ 25 ans à (...) différents arriérés de salaires atteignant à ce jour entre 25 et 36 mois. Ils ne peuvent plus, en conséquence, supporter des décisions arbitraires compromettant constamment la paix et la cohésion sociales", affirment les partis.
La CPPO estime que "les engagements pris dans le cadre des discussions avec les institutions financières internationales ne devraient pas servir d'alibi à la prise de décisions anti-sociales".
"Ces institutions servent souvent de prétexte aux autorités nationales pour se protéger des conséquences de leurs turpitudes en matière de gestion opaque dans les domaines économiques et financier", poursuit le texte.
Se déclarant favorable à "une concertation préalable entre les acteurs de la transition", la Coalition propose notamment "la réduction du train de vie de l'Etat, du nombre pléthorique des ministères, du nombre des conseillers et chargés de mission à la présidence de la République et à la Primature", ainsi que la suppression de la vice-présidence de la République.
Le gouvernement de transition de ce petit pays d'Afrique centrale de 3,8 millions d'habitants, confronté à de graves problèmes de trésorerie, a récemment décidé de réduire de 30% les salaires de l'ensemble de la fonction publique, alors que les fonctionnaires ont été payés pour la dernière fois en octobre 2003.
La CPPO avait été à l'origine des actions ayant fragilisé le régime de l'ancien président Patassé, renversé le 15 mars 2003, par l'actuel président François Bozizé.