BANGUI, 13 janvier 2004(AFP) - 13h34 - Les évêques centrafricains ont dénoncé les nombreuses exactions des "hommes armés et en tenue" depuis le coup d'Etat du général François Bozizé le 15 mars 2003, dans un message publié mardi à l'issue de la conférence épiscopale à Bimbo, au sud de Bangui.
"Dans les villes, sur les routes, dans l'arrière-pays, des hommes armés et en tenue imposent leur loi", ont déploré les évêques centrafricains après leur conférence qui s'est tenue du 2 au 11 janvier.
"Avec vous, nous avons pensé que les violences et les exactions subies pendant les évènements qui ont précédé et accompagné le changement de régime allaient cesser. Hélas, nous devons tous et tous les jours, faire face à de multiples tracasseries, sinon à de graves dangers", ont-ils ajouté.
"Il est temps d'ouvrir le pays à un avenir meilleur, quant à la sécurité, au développement intégral, au sens de la Nation, et à l'engagement civique", ont-il poursuivi tout en déplorant le manque de structures hospitalières et scolaires.
Lors de la présentation des voeux du clergé, le 9 janvier, l'archevêque de Bangui, également président de la conférence épiscopale de Centrafrique, avait estimé que des progrès notables avaient été faits pour endiguer l'insécurité généralisée en Centrafrique.
Mais Mgr Paulin Pomodimo avait tenu à rappeler que des violences "perpétrées contre la population, par les hommes en tenue" persistaient en province.
Le comportement des "libérateurs" - nom donné aux soldats ayant accompagné François Bozizé dans sa prise de pouvoir - a récemment provoqué l'exaspération de la population de Bangui et a été dénoncé par certaines associations centrafricaines de défense des droits de l'Homme.
Le 2 janvier, un adolescent avait notamment été mortellement blessé par un garde du corps de Mme Monique Bozizé, épouse du président centrafricain.
Le président Bozizé a ces derniers temps radié et ordonné le défèrement devant la justice de plusieurs militaires coupables d'exactions.
Cinq soldats ont ainsi été condamnés début janvier à cinq ans de prison ferme chacun pour le viol d'une jeune femme.
Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, s'était déclaré le 8 janvier "gravement préoccupé par la recrudescence des actes de viols, de braquages et d'atteintes au droit à la vie perpétrés dans l'arrière pays (centrafricain) et à Bangui".
"La maîtrise de la situation sécuritaire demeure un préalable incontournable au fonctionnement normal de l'Etat, au bon déroulement de la transition et à l'organisation des prochaines consultations électorales", avait souligné le secrétaire général.