Crise et fin d'une présence encombrante des ex-libérateurs
BANGUI, 29 avril 2004(AFP) - 19h18 - Les 280 éléments tchadiens de l'ex-rébellion ayant porté François Bozizé au pouvoir en Centrafrique, cantonnés dans un camp militaire à Bangui depuis un affrontement avec l'armée le 17 avril, ont quitté la capitale centrafricaine, a annoncé jeudi une source officielle.
Le départ de ces derniers ex-libérateurs, qui avaient été intégrés dans l'armée centrafricaine après avoir pris Bangui et renversé le président Patassé, mais avaient rejoint leurs anciens camarades dans un affrontement avec les forces centrafricaines le 17 avril, marque "l'épilogue de la crise", a estimé un conseiller présidentiel.
"Escortés par un détachement de la force militaire de la Cémac (Force de paix de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale, ndlr), et par des éléments de l'armée centrafricaine, les 280 ex-libérateurs qui avaient été placés sous surveillance dans un camp militaire ont quitté Bangui mercredi à destination de la frontière tchadienne", a déclaré à la radio nationale ce conseiller, Alain Georges N'gatoua.
"Contrairement à ceux, partis dans la journée du dimanche (...) les 280 derniers (...) avaient été affectés dans les rangs de l'armée nationale", a expliqué M. N'gatoua.
"Mais dès début de la crise, ils ont (...) rejoint leurs camarades installés au PK11 (point kilométrique 11), dans le nord de Bangui", qui avaient érigé des barricades le 17 avril pour réclamer des "indemnités" pour leur participation à la rébellion menée entre novembre 2001 et mars 2003 par l'actuel président Bozizé, a-t-il poursuivi.
L'affrontement avec l'armée centrafricaine appuyée par des éléments de la force Cémac avait fait ce 17 avril six morts dans leurs rangs, et un parmi les soldats centrafricains.
Des tirs, notamment d'armes lourdes, avaient repris le 22 avril, durant une partie de la soirée.
"Dans ce contexte, le traitement de ces militaires relevait de décisions différentes de celles qui avaient été prises pour ceux qui n'avaient pas intégré les rangs de l'armée", a indiqué M. N'gatoua.
"Avant leur départ et eu égard au temps de service qu'ils avaient accompli, les autorités centrafricaines leur ont versé un pécule pour les aider à se réinsérer socialement", a précisé Alain Georges N'gatoua.
M. N'gatoua a estimé que "ce dernier départ marque l'épilogue de la crise qui avait débuté le 17 avril".
Un compromis avait été trouvé le 24 avril entre le président Bozizé et ses anciens partisans, dont certains avaient été recrutés au Tchad où il s'était réfugié en novembre 2001, qui l'avaient porté au pouvoir le 15 mars 2003.
Dimanche 25 avril, un premier groupe de quelques 200 ex-libérateurs centrafricains et tchadiens avaient quitté Bangui à destination du nord de la Centrafrique et de la frontière tchadienne.
BANGUI, 26 avril 2004 (AFP), 17h36 - Les ex-combattants de la rébellion ayant porté François Bozizé au pouvoir en Centrafrique, qui avaient affronté l'armée centrafricaine le 17 avril dans le nord de Bangui, semblaient avoir quitté lundi leurs positions, au lendemain d'un accord annoncé par la présidence centrafricaine.
Quelque 200 de ces ex-"libérateurs" centrafricains et tchadiens ont été rapatriés vers le nord du pays ou le Tchad et environ 200 autres regroupés dans un camp militaire de la capitale, a annoncé le conseiller en communication de la présidence centrafricaine, Alain Georges N'gatoua.
Deux convois ont quitté la capitale dimanche soir, a-t-il indiqué lundi à l'AFP, ce qu'a confirmé un responsable de la force de paix de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac).
Un groupe de deux cents autres, "qui n'a pas pu pour des raisons techniques être embarqué, a été rassemblé dans un camp militaire et placé sous surveillance des militaires de la Cémac", a ajouté M. N'gatoua.
L'ancien camp militaire du PK 11 (point kilométrique 11) ainsi qu'un terrain vague, où s'étaient regroupés entre 300 et 500 ex-rebelles depuis le 17 avril, étaient totalement vides lundi à la mi-journée, a constaté un journaliste de l'AFP dans le nord de Bangui.
Environ 200 hommes du Bataillon mixte d'Intervention et d'appui (BMIA), récemment formé par l'armée française pour lutter contre l'insécurité en province et rappelé d'urgence à Bangui, étaient déployés dans ce secteur, ainsi que des éléments de la gendarmerie et de la police.
Les anciens "libérateurs", dont des Tchadiens recrutés lorsque le général Bozizé s'était réfugié au Tchad en 2001, ont quitté Bangui "pour certains, en compagnie de leur famille, après avoir perçu des indemnités", a indiqué M. N'gatoua, sans en préciser le montant.
Ils avaient érigé le 17 avril des barricades et s'en étaient pris à la population pour réclamer des compensations pour leur participation à la rébellion dirigée entre novembre 2001 et mars 2003 par François Bozizé et au coup d'Etat du 15 mars 2003 qui avait renversé le président Ange-Félix Patassé et porté leur chef à la tête de l'Etat.
Des négociations avaient été entamées dès le lendemain, mais elles avaient été rapidement interrompues et de nouveaux tirs, notamment d'armes lourdes, avaient été entendus le 22 avril dans le nord de Bangui.
Le 24 avril, la présidence centrafricaine avait finalement annoncé qu'un compromis, dont les clauses n'avaient pas été rendues publiques, avait été trouvé entre les ex-"libérateurs", qui multiplient les exactions contre les civils depuis un an, et leur ancien chef qu'ils ont porté au pouvoir.
Les candidats au retour à la vie civile ont reçu une somme variant entre 300.000 francs CFA (457 euros) selon les ex-"libérateurs" et 500.000 FCFAeuros) selon une source proche de la présidence.
Un certain flou entourait encore lundi la conclusion de cet accord. Selon M. N'gatoua, huit responsables des ex-libérateurs ont été transférés dès samedi au Tchad, aux termes de celui-ci.
Mais l'un d'entre eux, le capitaine Abakar Sabon, se présentant depuis plusieurs jours comme leur porte-parole, avait indiqué dimanche être à N'Djamena pour négocier, Bangui ayant réclamé la veille "l'arbitrage" du Tchad, et n'être pas au courant d'un quelconque accord.
De même, il n'a pas été précisé si les ex-"libérateurs" se trouvant en province, où ils constituent le gros du contingent des "coupeurs de route", bandits de grands chemins qui détroussent les automobilistes ou passagers des taxis et bus, et se livrent également à des kidnappings contre rançon, pourraient profiter de ce "compromis".
Les "ex-libérateurs" ont vidé leurs camps dans le nord de Bangui
BANGUI, 26 avril 2004 (AFP), 15h44 - Les lieux dans lesquels étaient regroupés, dans le nord de Bangui, les ex-combattants de la rébellion centrafricaine ayant porté François Bozizé au pouvoir étaient totalement vidés de leurs occupants lundi à la mi-journée, a constaté un journaliste de l'AFP.
L'ancien camp militaire du PK 11 (point kilométrique 11) ainsi qu'un terrain vague où s'étaient regroupés, dans le nord de la capitale, entre 300 et 500 (bien entre 300 et 500) Centrafricains et Tchadiens depuis le 17 avril et un affrontement armé avec l'armée centrafricaine, étaient totalement vides, selon ce journaliste.
Environ 200 hommes du Bataillon mixte d'Intervention et d'appui (BMIA), récemment formé par l'armée française pour lutter contre l'insécurité étaient déployés dans ce secteur, ainsi que des éléments de la gendarmerie et des forces de police.
Deux convois transportant environ 200 ex-combattants, centrafricains et tchadiens, ont quitté Bangui dimanche soir en direction du nord de la Centrafrique et de la frontière tchadienne, a indiqué le conseiller en communication de la présidence centrafricaine, Alain Georges N'gatoua, à l'AFP.
Selon lui, "un contingent de deux cents ex-libérateurs qui n'a pas pu, pour des raisons techniques, être embarqué, a été rassemblé dans un camp militaire et placé sous surveillance des militaires de la Cémac", la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale.
M. N'Gatoua a précisé que les ex-"libérateurs" avaient quitté Bangui, "pour certains, en compagnie de leur famille, après avoir perçu des indemnités" dont il n'a pas donné le montant.
Les deux convois étaient escortés par les militaires de la force de paix de la Cémac et de l'armée centrafricaine, a-t-il ajouté.
Entre 300 et 500 ex-"libérateurs" avaient affronté le 17 avril l'armée centrafricaine après avoir érigé des barricades dans le nord de Bangui pour réclamer des "indemnités" pour leur participation au coup d'Etat du 15 mars 2003 qui avait porté M. Bozizé au pouvoir et renversé le président Ange-Félix Patassé.
Le 22 avril au soir, des tirs, notamment d'armes lourdes, avaient également été entendus pendant près de deux heures dans le nord de la capitale.
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