L’INFORMATIQUE
ET LA FRAUDE ELECTORALE
A
l’échéance des élections générales en RCA, et après la mise en place de la CEMI, il nous apparaît plus qu’important d’attirer l’attention des acteurs
politiques Centrafricains sur la nécessité de combattre à tous les niveaux, la
fraude électorale, source de discorde et d’embrasement de la cohésion
nationale.
Nous devons plus
que jamais tirer les leçons des dernières élections de 1993 et de 1999 qui ont
été marquées par des suspicions de fraudes et des contestations des résultats,
afin de mieux préparer celles de 2005.
En
effet, Il est clair que de nos jours, La gestion et l’organisation des
élections, le découpage électorale et le bulletin
unique ne suffisent pas à eux seuls, de garantir la transparence électorale.
Les nouvelles technologies de l’information et de la communication sont
aujourd’hui incontournables dans toutes les organisations et dans toutes
activités de gestion.
La RCA comme par
le passé aura nécessairement besoin d’un outil informatique pour la gestion de
ces élections. Il est donc fondamental que les acteurs politiques
Centrafricains prennent conscience de l’arme fatale qu’est l’informatique,
lorsque celle-ci est utilisée dans le but de fausser les résultats des urnes,
et s’accordent sur les moyens d’anticipation sur une éventuelle fraude
provenant de l’utilisation d’un outil informatique non fiable répondant au
dessein des forces occultes, ennemis de la République.
Il est important
de savoir qu’un programme informatique est un ensemble d’instruction que
l’ordinateur en tant qu’automate exécute à la lettre. De ce fait, le
programmeur et/ou le concepteur(l’auteur ou créateur)
d’un programme informatique fait
exécuter par l’ordinateur sa volonté en bien ( par exemple : la
calculatrice) ou en mal (par exemple : un virus).
Dans le cadre de la gestion des élections,
il y a deux aspects fondamentaux qu’il faudra regarder de près ; à
savoir : Le fichier électoral et La gestion des résultats (procès verbaux
issus des centres de votes).
Concernant, le fichier électoral, Il est
tout à fait possible au programmeur et/ou concepteur d’un programme
informatique de frauder sans que
l’utilisateur final du programme ( par exemple la
CEMI) s’en aperçoive. Donnons deux exemples Classiques qui ont fait recette
dans certains pays Africains :
1.
Inscriptions
de certains électeurs d’une région favorable à un candidat donnée dans un centre
ou bureau de vote fictif ;
2.
Omission d’un nombre
important d’électeurs d’une région favorable à un candidat donné, lors de
l’édition de la liste définitive des électeurs.
Quant à la gestion des résultats, le
programmeur et/ou concepteur d’un programme informatique a
une marge de manœuvre inimaginable, s’il en éprouve le besoin ou s’il est à la
solde d’un candidat donné. Deux exemples classiques nous édifierons
d’avantages :
La fixation d’un quota (Un nombre de voix que le candidat
ne pourra jamais dépasser quelque soient les données entrées) à un ou
plusieurs candidats donnés et le report de voix en plus à un autre
candidat donné ;
Omission des voix d’une région favorable à un candidat
donnée.
Pour anticiper et endiguer cette source
probable de fraude électorale, il importe que la CEMI puisse mettre en place
une commission technique paritaire pouvoir/opposition, de contrôle et de
validation de l’outil informatique devant être utilisé dans le cadre de la
gestion de ces élections, depuis la conception et la réalisation jusqu’à la
proclamation des résultats.
Cette commission technique aura pour
mission :
Le contrôle et la validation du modèle conceptuel et du
code source du programme ;
De préparer les jeux de test et de Valider le
programme ;
De veiller à la compilation, et à la production de
l’exécutable ;
De mettre en place deux bureaux distincts de saisie des
résultats pour la nécessité de comparaison des chiffres ;
De contrôler la saisie et de veiller au bon
fonctionnement quotidien de l’outil ;
De veiller à l’administration de la base de données et
plus particulièrement au sauvegarde ;
De définir le mécanisme de sécurité de l’application, etc. ..
Ainsi nous pourrions, si nous en avons la
volonté, préparer une élection digne de ce nom, gage de la stabilité et du
développement.
Nous osons espérer que cet article retiendra l’attention des
acteurs politiques Centrafricains, afin qu’ils puissent s’accorder sur les voies
et moyens de se prémunir de la « fraude informatique ».
La RCA notre cher et beau pays a besoin de
renaître à jamais de ses cendres. Nous sommes à tous les niveaux responsables
de son piteux état actuel et nous devons en prendre conscience afin de lui
insuffler une nouvelle vie.
Cette nouvelle vie devra être bâtie sur des
institutions Républicaines crédibles, fiables et viables, ne souffrant d’aucune
contestation majeure, Car « Le mal élu » même s’il s’impose par la
force, souffrira toujours dans son for intérieur du rejet de son projet
politique de la part du peuple, qui du moins reste le souverain.
Crépin MOMO KAMA
Expert en SI.