République Centrafricaine: Le non-paiement des fonctionnaires est ''une violation des droits de l'homme'', selon une ONG
BANGUI, le 12 janvier 2004 Nations Unies (IRIN)
- Une organisation de défense des droits de l'homme en République centrafricaine
a exprimé ses inquiétudes à la suite de la déclaration mercredi du ministre des
finances, Mohamed Mahdi Marboua, concernant l'incapacité du gouvernement à payer
régulièrement les fonctionnaires tous les mois.
"Le non-paiement des fonctionnaires est une violation des droits humains," a
déclaré Lambert Zokoezo, le président de l'Observatoire centrafricain des droits
de l'homme.
Il a qualifié l'intervention de M. Marboua, qui s'exprimait à la télévision
d'état centrafricaine, de " provocation pour la population qui conduira à des
conséquences dramatiques".
Depuis le début des années 90, la République centrafricaine connaît des
difficultés à payer ses fonctionnaires, engendrant des mouvements de grèves.
Le gouvernement doit ainsi s'acquitter d'un arriéré d'au moins 30 mois de
salaires.
L'administration du leader centrafricain, François Bozizé, lequel avait renversé
le président Ange-Félix Patassé le 15 mars dernier, a toutefois déclaré que les
arriérés seront payés plus tard. Le gouvernement avait néanmoins pu payer les
salaires publics d'avril à septembre 2003.
Par ailleurs, les syndicats avaient décidé en mai 2003 de suspendre les grèves
pour permettre à la nouvelle administration de stabiliser les finances.
A la suite de la déclaration du ministre des finances, la radio centrafricaine
avait rapporté la rencontre, vendredi, des représentants des fonctionnaires et
des directeurs de trois banques locales. Ils se sont entendus pour obtenir le
paiement des salaires cette semaine.
L'archevêque de l'Eglise catholique à Bangui, Paulin Pomodimo, avait pour sa
part réagit à la nouvelle en appelant M. Bozizé à "trouver une solution rapide
pour résoudre le problème des salaires".
"Il n'y aura jamais de paix civile, si les fonctionnaires attendent indéfiniment
leurs salaires," a rapporté samedi la radio centrafricaine en citant les propos
de M. Pomodimo.