Report probable dans le processus électoral 2005 en Centrafrique : à qui la faute ?
Les dés sont jetés. Les candidatures se peaufinent et les groupes de supporters poussent les prétendants hésitants à se lancer dans la course. Les Jeux s'organisent à coups de déclarations et d'accusations. Plus personne n'est sûre du calendrier électoral : présidentiel, municipal, cantonal. Alors à qui la faute ? A qui profite ce décalage ? Cela va-t-il se terminer par un affrontement ? Le gouvernement et le Conseil National de Transition (CNT), chacun pour des raisons bien particulière, accusent. En attendant, c'est la misère et la déchirure des familles centrafricaines aux abois, qui ne savent plus à quel saint se vouer. [06 juin 2004]
BANGUI, 5 juin 2004 AFP) - 14h29 - Le Conseil national de transition (CNT, Parlement de transition) centrafricain a retourné, par la voix de son président, les accusations du gouvernement le rendant responsable du retard dans le processus électoral, et regretté que la présidence "privilégie l'affrontement".
"Le Conseil national de transition regrette que la présidence de la République (...) privilégie l'affrontement, avec les risques de crise politique majeure, au détriment d'un dialogue constructif en cette phase délicate de l'histoire du pays", a indiqué le président du CNT, Me Nicolas Tiangaye, dans un communiqué lu vendredi soir à la radio nationale.
Le gouvernement, qui avait attribué le 3 juin au CNT la responsabilité du retard pris dans l'adoption des textes relatifs aux élections de fin de la transition en Centrafrique, n'a "pas élaboré dans les délais (...) les textes relatifs au retour à l'ordre constitutionnel", a expliqué Me Tiangaye, dans son communiqué.
"Après la tenue du Dialogue national (...), le gouvernement a laissé passer trois mois sans élaborer un projet d'agenda du processus électoral", relève-t-il.
"Le gouvernement a mis cinq mois pour envoyer au CNT le projet de loi sur la Commission électorale mixte indépendante (Cémi) et six mois pour les autres textes relatifs à l'ordre constitutionnel", alors qu'il aurait dû le faire avant la première session ordinaire du CNT, poursuit le communiqué.
"En quoi le Conseil national de transition peut-il, au regard des faits susmentionnés, être responsable du retard constaté dans la mise en route du processus électoral?", s'interroge le président du CNT.
Un référendum constitutionnel est prévu en Centrafrique en octobre 2004, avant des scrutins présidentiel et législatifs en janvier 2005 devant marquer la fin la transition en vigueur depuis le coup d'Etat de François Bozizé, actuel chef de l'Etat, le 15 mars 2003.
Des textes importants relatifs à ces scrutins, notamment le projet de Constitution, le texte du Code électoral révisé, le projet de texte relatif aux partis politiques, n'ont toujours pas été adoptés alors qu'ils auraient dû l'être avant la fin mai, selon le calendrier électoral arrêté par les institutions de transition. Les bailleurs de fonds réclamaient même leur entrée en vigueur avant le 30 avril.
La presse centrafricaine émet depuis début juin l'hypothèse d'un report des élections et de la fin de la transition en raison de la lenteur du processus électoral.
Le CNT a été convoqué vendredi par le président Bozizé en session extraordinaire du 15 au 30 juin pour examiner ces différents textes.
BANGUI, 4 juin 2004 (AFP) - 19h13 - Les 3O membres de la Commission électorale mixte indépendante (Cémi) en Centrafrique ont prêté serment vendredi devant le tribunal de grande instance de Bangui, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le président centrafricain, François Bozizé, avait nommé le 24 mai dernier par décret les membres de cette commission, représentant les partis politiques, la société civile et l'administration.
L'article 2 de ce décret stipule "qu'avant leur entrée en fonction, les membres de la coordination nationale de la Cémi prêtent serment devant le tribunal de grande instance de Bangui".
Les 30 membres de la Cémi devraient ensuite élire leur président, choisi parmi quatre candidats, également membres de la commission. Deux seront proposés par le Premier ministre, Célestin Gaombalet, et deux autres par le président du Conseil national de transition (CNT, Parlement de transition), Nicolas Tiangaye.
Le président Bozizé entérinera cette élection, ce qui permettra la mise en route du processus électoral de retour à l'ordre constitutionnel en Centrafrique.
Sous le régime du président Ange-Félix Patassé renversé le 15 mars 2003, le président de la Cémi était une personnalité indépendante, politiquement neutre, nommée par décret présidentiel.
Les comités locaux de la Cémi devront également être constitués prochainement. En sont membres de droit certaines autorités locales, notamment sous-préfets et maires, ce qui a suscité une vive contestation des partis politiques, des syndicats et du CNT.
Créée le 30 avril dernier, la Cémi est chargée d'organiser et de superviser le référendum sur la nouvelle Constitution, prévu en octobre 2004, et les scrutins présidentiel et législatifs prévus en janvier 2005 dans ce pays pauvre et enclavé d'Afrique centrale.
BANGUI, 4 juin 2004 (AFP) - 11h24 - Le Conseil national de transition (CNT, Parlement centrafricain de transition), a été convoqué par décret présidentiel en session extraordinaire du 15 au 30 juin prochains, afin d'examiner des projets de textes relatifs au processus électoral, a annoncé vendredi la radio nationale.
Au cours de cette session, les conseillers nationaux examineront notamment le projet de Constitution, le texte du Code électoral révisé, le projet de texte relatif aux partis politiques, a précisé la radio.
Selon le calendrier électoral de retour à l'ordre constitutionnel arrêté par le gouvernement de transition, ces textes auraient dus être adoptés avant la fin mai, les bailleurs de fonds réclamant même leur entrée en vigueur avant le 30 avril.
Mais ils n'avaient été examinés ni lors de la session ordinaire du CNT, du 20 avril au 25 mai derniers, ni lors d'une session extraordinaire ultérieure de 45 jours, pourtant déjà convoquée à cette fin.
Le calendrier électoral prévoit un référendum constitutionnel en octobre 2004, avant des scrutins présidentiels et législatifs en janvier 2005 devant marquer la fin la transition en vigueur depuis le coup d'Etat de François Bozizé, actuel chef de l'Etat, le 15 mars 2003.
La presse centrafricaine a, ces derniers jours, émis l'hypothèse d'un report des élections et de la fin de la transition en raison de la lenteur du processus électoral.
Jusqu'ici, le seul texte important relatifs aux scrutins à avoir été adopté est celui portant création de la Commission électorale mixte indépendante, chargée d'organiser et de superviser les élections.
BANGUI, 2 juin 2004 (AFP) - 18h12 - Deux journaux de la presse centrafricaine émettaient mercredi l'hypothèse d'une modification du calendrier électoral pour des scrutins visant au retour à l'ordre constitutionnel dans le pays et d'un report de la fin de la transition, initialement prévue pour janvier 2005.
"L'absence de contribution du gouvernement centrafricain aux préparatifs et au déroulement des prochains scrutins, le retard accusé dans l'examen et le vote des textes qui les régissent, concourent sans doute à la prolongation de la transition", estime le quotidien indépendant Le Confident.
"Après la clôture de la session du Conseil national de transition Parlement de transition) qui a duré 45 jours, nous pouvons dire sans risque de nous tromper que les consultations populaires n'auront pas lieu aux dates initialement fixées", poursuit-il.
"Les conditions matérielles pour la tenue d'élections transparentes ne sont pas encore réunies en RCA" (République centrafricaine), écrit Le Citoyen, autre quotidien indépendant.
"Pourquoi ne pas discuter carte sur table avec les bailleurs de fonds, au lieu de garder profil bas et de continuer de conduire le pays vers la catastrophe?", s'interroge ce journal qui estime qu'il "n'y a pas de honte à soutenir qu'on n'est pas prêt".
Le calendrier électoral de retour à l'ordre constitutionnel arrêté par le gouvernement prévoit un référendum constitutionnel en octobre 2004 avant des scrutins présidentiels et législatifs en janvier 2005, devant marquer la fin la transition en vigueur depuis le coup d'Etat de François Bozizé, actuel chef de l'Etat, le 15 mar 2003.
Selon ce calendrier, les textes relatifs aux scrutins, notamment l'avant-projet de Constitution et le Code électoral révisé auraient dus être adoptées entre janvier et mai 2004, les bailleurs de fonds réclamant de leur côté leur entrée en vigueur avant le 30 avril.
Or une session supplémentaire du CNT, du 9 avril au 24 mai n'aura permis d'adopter que le texte créant la Commission électorale mixte indépendante (Cémi) chargée d'organiser et de superviser les élections.
Le Code électoral et l'avant-projet de Constitution sont eux toujours examinés par un comité ad hoc du CNT.
Les fameux Conseillers, membres du CNT, font-ils de la diversion pour prolonger la Transition pour des indemnités ? (04 juin 2004)