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COMMUNIQUE DE PRESSE

Objet : DE L'ARRESTATION DE M. MAKA GBOSSOKOTO, Directeur de publication du quotidien Le Citoyen

Le jeudi 8 juillet 2004, M. MAKA GBOSSOKOTO, Directeur de publication du quotidien Le Citoyen, a été convoqué à la gendarmerie à la suite d’une plainte en diffamation déposée par M. Jean Serges WAFIO, ancien Directeur Général de l’entreprise publique ENERCA. M. MAKA a été gardé en vue sur instruction expresse du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Bangui, M. FEINDIRO.

Une fois de plus, le Gouvernement National de Transition, qui s’était clairement engagé à garantir la liberté de la presse, renie sa parole. Il foule aux pieds la recommandation du Dialogue National relative à la dépénalisation des délits de presse. Avant MAKA GBOSSOKOTO, d’autres directeurs de publication, notamment Jules ZOSSE de L’Hirondelle, Ferdinand SAMBA du Démocrate, Faustin BAMBOU des Collines du Bas-Oubangui, et Mathurin MOMET du Confident, ont subi le même sort, celui d’être inquiétés pour avoir tout simplement fait leur travail de journalistes.

Dans le cas du directeur de publication du Citoyen, il est la victime de la vengeance de WAFIO, leader du clan des " durs " de l’entourage du général BOZIZE, qui reproche à ce quotidien d’avoir révélé à longueur de colonnes, preuves à l’appui, les actes de prédation auxquels se livrait l’ancien directeur général de l’ENERCA. En fait, ce n’est pas MAKA GBOSSOKOTO qui devrait être entendu par la justice, mais M. Jean-Serges WAFIO.

De façon générale, le Général BOZIZE et son clan reprochent à la presse privée indépendante de faire son travail, c’est-à-dire de révéler les dessous nauséabonds d’une gestion prédatrice et tribaliste. Ce qui vaut à cette presse privée indépendante les foudres actuelles du pouvoir, c’est surtout d’avoir relayé les informations de la presse internationale sur le voyage clandestin effectué le 17 juin dernier par le Chef de l’Etat à Düsseldorf en Allemagne, pour vendre des diamants. Après la mise en garde du ministre de la communication, sur instruction du Général BOZIZE, c’est le procureur de la République qui a convoqué tous les directeurs de publication le 9 juillet 2004 pour les menacer.

Les partis politiques signataires du présent communiqué, qui ont lutté pour obtenir le changement du 15 mars 2003, mettent solennellement en garde le Gouvernement de Transition contre les atteintes répétées à la liberté de presse, qui est un des acquis démocratiques les plus importants de la lutte du peuple centrafricain.

Ils condamnent avec la dernière énergie l’arrestation du directeur de publication du Citoyen, et exigent sa libération immédiate et inconditionnelle.

Ils réitèrent leur détermination à se mobiliser pour barrer la route à toute tentative de retour à un régime dictatorial.

Fait à Bangui, le 10 juillet 2004

Pour l’Alliance pour la Démocratique et le Progrès (ADP) - Pour le Forum Civique ( F.C)
Pour le Mouvement pour le Développement (M.D.D) - Pour le Mouvement de l’Evolution et la Démocratie Sociale en Afrique Noire (M.E.S.A.N)

Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 19