WAFIO de PATASSE à BOZIZE
ou comment organise t-on les élections pour les gagner !

http://www.centrafrique.com/wafio.htm (Fri, 16 Jul 2004 20:25:01 +0200 (CEST))

Citation 1...Si le report des élections ne semble étonner personne, tant il est vrai que plusieurs portes voix du régime à la tête desquels se trouve Jean-Serges Wafio président du PDCA (Parti Démocratique Centrafricain) ont déjà avancé l’insécurité  comme argument pour justifier une quelconque prolongation de la Transition. Cet argument pourrait tenir debout  s’il n’y avait pas été  abordé sous la chaleur de la passion, si l’intention ne se limitait  pas à la seule personne du président François Bozizé.
Aujourd’hui, tous les observateurs s’accordent à dire que seules les élections transparentes et démocratiques sortiront la Centrafrique du chaos. La CEMI se doit de ne pas trahir la confiance du peuple centrafricain et de toute la communauté internationale.
Source : La Rédaction du Confident le 13 Juillet 2004

Citation 2...Dans le cas du directeur de publication du Citoyen, il est la victime de la vengeance de WAFIO, leader du clan des " durs " de l’entourage du général BOZIZE, qui reproche à ce quotidien d’avoir révélé à longueur de colonnes, preuves à l’appui, les actes de prédation auxquels se livrait l’ancien directeur général de l’ENERCA. En fait, ce n’est pas MAKA GBOSSOKOTO qui devrait être entendu par la justice, mais M. Jean-Serges WAFIO.
Source : COMMUNIQUE DE PRESSE  A.D.P – F.C – M.E.S.A.N – M.D.D – P.S.D –P.U.N – R.D.C,  Objet : DE L'ARRESTATION DE M. MAKA GBOSSOKOTO, Directeur de publication du quotidien Le Citoyen

Comment organisait on les élections sous Patassé pour les gagner !

Le cinéma présenté au Centrafricains par les acteurs sur scène de la jungle politique centrafricaine met en exergue les prochaines échéances sur arrière plan coloré de comportements acquis dans le système MLPC dont les maîtres à penser sont à la recherche d’arguments de conviction pour le report des élections prévues pour Janvier 2005. Ces derniers ont beaucoup de raisons de vouloir à tout prix reporter ces élections, histoire de bien s’armer pour truquer.
Pour rappel, la rédaction choisit exprès les gesticulations nocturnes de 1999 et présente à titre d’exemple deux anecdotes liées à l’organisation et le déroulement des truquages d’élections. Il s’agit des votes dans les arrondissements de Bangui la capitale Centrafricaine, notamment :
- au premier arrondissement avec les candidats Mr Honoré Nzessouwé du RDC contre Alfred Poloko du MLPC
- au quatrième arrondissement avec les candidats Mme Marie Wafio du MLPC contre Jean-Luc Mandaba du MLPC
Dans les deux cas, les candidats MLPC étaient soutenu directement par un certain Jean-Serges  Wafio, aujourd’hui personnage central du débat de la gestion politique en Centrafrique sous le Général Bozize. Notons en passant que les mêmes pratiques étaient à l’ordre du jour à Paoua, Bossangoa, Bozoum et d’autres fiefs du MLPC.
Dans le cas du quatrième arrondissement de la capitale Bangui, la rédaction traite du combat « MLPC contre MLPC »  ou la candidate faisant face au Dr Mandaba n’était autre que l’épouse de Jean-Serge Wafio. Les électeurs de Boy-Rabé, en concurrence Gbaya et Ngaka-Mandjia  ont été les otages de ce Hold-Up. L’astuce tribaliste a été utilisée à fond pour éliminer le Dr Mandaba qui pouvait s’appuyer sur des réalisations et des projets  tel Amis- d’Afrique bien connu pour se secours et l’aide aux malades du SIDA alors que Madame Wafio n’était qu’une inconnue pour l’électorat du 4ème. Des actions conduites de nuits, pensées et appuyées par la logistique MLPC, feront de Mme Wafio la candidate qui aura battu le Dr Mandaba à 80%. Pendant ces actions nocturnes, on distribuait de fausses cartes électorales accompagnées de petits flacons contenant le produit qui permettait d’effacer avec efficacité l’encre du doigt. Ce liquide permettait la marque du doigt afin que la même personne puisse voter plusieurs fois. Pas tous au MLPC  étaient mais juste un certain nombre de personnalités parmi lesquelles Patassé, Koyangbonou, Kado, Wafio et d’autres dignitaires du MLPC habitants de Boy-Rabé.
Vu le score obtenu par Mme Wafio contre Mandaba, la direction de campagne du MLPC décida de récompenser ceux qui avaient participé à ce succès. Mais Mme Marie Wafio, rendue faible par les billets de banque, décida de ne donner que 1000 CFA à chacun des quinze heureux éléments qui n’en revenait
pas. Cette situation avait failli provoquer une rébellion de palais. Il aurait fallu que les 15 membres de cette action aillent se plaindre chez Mr Toyéma un autre maître des manipulations et DG de la Douane de l’époque et membre de la direction de campagne. L’intervention de ce dernier permit d’augmenter la récompense.
Dans le cas « RDC contre MLPC » au 1er  arrondissement, le candidat du RDC connu pour son argumentaire, son charisme et sa capacité intellectuelle (de la promotion des glorieuses périodes de l’ENA) a été éliminé sous utilisation d’une autre tactique.  Le candidat concurrent était un inconnu au 1er  arrondissement mais pouvait s’appuyer sur la machine à fraude du MLPC  connu sous l’acronyme CRAD. Notons que le CRAD était la machine à penser la fraude du MLPC mis en place par Wafio. Au 1er  arrondissement, l’astuce était plus minutieuse, astucieuse et réfléchie  autrement. Il fallait faire voter tous les soldats sous contrôle  au Génie Militaire.
Ainsi les cartes d’électeurs sont confectionnées pour  le vote ou tous les hommes de tenu ont été instruits par la hiérarchies de voter au premier arrondissement sous peine de sanction pour ceux qui ne voterons pas. Deux jours avant les élections, des militaires choisis ont été conviés à la résidence de Wafio  ou devait venir se présenter le candidat Poloko.
L’instruction donnée par la hiérarchie militaire sous le Dr Pascal Kado avait permis de mobiliser approximativement 300 soldats ce jour là.
L’histoire veut que l’hôte qui est un orateur maladroit et sans charisme, aurait proposer du GBAKO  (boisson distillée traditionnellement) comme rafraîchissement  au lieu d’une boisson moderne telle que la bière. La réaction des soldat fût tellement violente au point de provoquer un dérapage au du Rendez-Vous, n’eut été l’arrivée au bon moment du candidat Poloko qui aurait expliqué aux hommes de tenue que c’est lui qui invitait et que son choix pour la résidence de Wafio s’expliquait par le respect du droit de naisse. Dans cette qualité, Poloko offrit la bière à gogo, ce qui permit de calmer les esprits. On proposa à ces derniers d’aller voter le candidat du Président contre une certaine somme qui serait remise sur présentation du bulletin de Nzessouwé ramené chez Wafio après le vote. Les militaires auraient, sur les lieux du vote, usé de leur gâchette pour voter plusieurs fois le même candidat faisant ainsi un score que le malheureux candidat du RDC ne pouvait égalé. Les résultats de ces votes furent remis en main propre au Dr Pascal Kado, qui était accompagné de son aide de camp cette nuit. Ce dernier était venu chercher les résultats devant le centre de santé urbain de Boy-Rabé vers 1 h 00 du matin dans une Pajéro grise.  Le porteur du résultat était sorti juste après avoir été instruit par Wafio de la présence de la Pajéro sur les lieux. Kado aurait donné 2000 CFA pour remercier le porteur du résultat, comme quoi il ne suffit pas de beaucoup d’argent pour truquer les élections en RCA.
N’importe qui ayant réussi à rassembler autant de soldats en son domicile à cette époque en aurait fait les frais, mais Wafio avait la bénédiction du Ministre de la défense Nationale Dr Pascal Kado.
Les mêmes pratiques « WAFIO » auraient fait preuves lors d’autres votes au niveau de l’assemblée nationale à plusieurs reprises; on parle de motions de censures ou d’autres votes ou le MLPC semblait divisé dans un premier temps  mais unit à la dernière minute.
Il n’est pas inutile de mentionner que ce sont mêmes pratiques « WAFIO » qui ont fait passer Patassé au premier tour des élections présidentielles de 1999. On se rappelle que le Président de la CEMI n’était autre que Adama-Tamboux du MLPC nommé par Patassé et secondé par Dogonendji-Beh aussi du MLPC et Nzssouwé du RDC. Ce dernier n’avait, aucune chance d’influencer quoi que ce soit puisque tout était verrouillé par le MLPC avec Dogo et Adama Tamboux comme acteurs. La même source note que tous deux, Adama-Tamboux et Dogonendji étaient parfaitement au courant de la pratique des fausses cartes électorales distribuées à des militants choisis. Ce qu’il faut retenir de cette anecdote est un message simple qui permet de comprendre que WAFIO cherche a gagner du temps pour trouver les nouvelles astuces afin de faire gagner ces élections à qui de droit c'est-à-dire lui-même ou Bozizé. Il sait ce que pensent Kado, Koyangbonou et Poloko pour ne citer que ceux là et doit être prudent.
Si Patassé avait écarté Poloko, c’était parce que ce dernier avait eu la malhonnêteté d’ajouter un zéro au 17000000 CFA sur la note manuscrite que Patassé lui aurait remis pour aller chercher la somme chez le DG du trésor de l’époque. Quelques jours après, le même Patassé aurait demander dans une autre note d’obtenir d’autres millions et c’est ainsi qu’il aurait été informé que 170000000 CFA ont été remis à Alfred Poloko il n’y a pas longtemps.  Hormis cette histoire, Poloko qui est parfaitement au courant des pratiques de vote made by Wafio serait encore dans le clan des intouchables au moment du départ. Poloko, Koyangbounou et Kado et d’autres sont vivants et peuvent parler.
Maître Wafio, créateur du CRAD devenu PDCA, est un expert manipulateur qui cherche encore sa nouvelle méthode. La mise au point est remise en cause par l’existence des anciens MLPCistes membres du CRAD devenus antagonistes du pouvoir. Mais on sait que l’aile du MLPC devenu PDCA cible le même électorat qui risque d’être de nouveau pris en otage.
Le CRAD de Wafio a gagné à 80% dans les 1er et 4ème arrondissements et a fait gagner Patassé au premier tour en 1999. Il a donc confiance en sa méthode mais il n’a pas oublié que ceux qui faisaient partie de la machine de truquage sont encore là et risque de parler. Il a organisé tous les coups tordus du parlement de Patassé. Mais il avait surtout mal récompensé les acteurs et les hommes de main. Ceux-ci n’ont pas oublié ces coups tordus. Il sait comment il doit s’y prendre pour truquer les prochaines élections mais il y a encore ces anciens acteurs et ces anciens hommes de main qui représentent du sable dans son engrenage. Pour enlever ces grains de sable, il faut repousser juste un peu, le temps d’affiner le nouveau système. Wafio cherche donc à prendre le temps de creuser afin d’affiner la méthode avant de la mettre en pratique.
Wafio a été en mesure de faire descendre 4000 adolescents dans les rues de Bangui pour prouver à l’opinion internationale que le peuple soutient Bozizé. Il est capable de faire voter des vaches et des moutons.
Source : Un membre du CRAD de Boy-Rabé sous anonymat

L’argent et WAFIO sous BOZIZE

53 millions ont été engloutis dans des marchés hasardeux suite au train de vie de l’ENERCA dont les dépenses ont plus que quadruplé. Dans les dépenses de prestige, le Directeur Général sortant avait fait payer pour son domicile du matériel électroménager  et abonnements à des chaînes cryptées pour près de cinq millions de francs.
 L’ENERCA s’était transforme sous M. Wafio en organisation philanthropique, qui faisait payer les frais d’inscription, des billets d’avion et allouait des bourses de doctorat qui n’ont rien à voir avec la société.  Plus explosives, les relation avec l’entreprise BEFIO-BOIS, société du directeur général, M. Wafio et les causes d’avance qu’il s’octroie. Dans des marchés de gré à gré, aucune société n’est admise en dehors de BEFIO – BOIS : ce qui a scandalisé les administrateurs, le 20 avril 2004, l’ENERCA a payé en espèce à cette entreprise la coquette somme de 4.332.900 F.CFA. Or l’usage voudrait que pour les montants supérieurs à 200.000 F.CFA, les paiements soient libellés par chèque.
 Comme le cabri ne broute que là où il est attachée, pour la seule année 2004, alors que nous ne sommes qu’au 6ème mois, l’ancien directeur général s’était déjà octroyé 3.400.000 F.CFA d’avances sur salaire décomposées ainsi qu’il suit : le 13 mai 2004 – 1 millions de francs ; le 27 mai alors que les agents sont payés le 25 de chaque mois, un million et le 8 juin 2.400.000.
 En plus de toutes ces violations, le directeur général se fait payer systématiquement le jetons de présence réservés aux membres du Conseil d’Administration, alors qu’il ne l’est pas. Même au dernier Conseil où il s’est terré à Boali le 11 juin, il s’est fait payer les jetons de présence.
Pire, le directeur général accumule les caisses d’avance qu’il ne justifie jamais. En cinq mois, 39.688.045 F. ont été mis au titre de caisse d’avance à la disposition de M. Wafio, qui n’a justifié que 5.910.784 et est redevable vis à vis de l’ENERCA de la coquette somme de 33.777.261 F.CFA.
Véritable aubaine que l’ENERCA, chaque semaine 500.000 F.CF étaient mis à la disposition de M. Wafio. Que faisait-il de cet argent ? Certaines sources disent qu’ils les utiliseraient comme fonds secrets à l’instar de la présidence. Voulait-il concurrencer sur ce plan le chef de l’Etat.
D’ici là, il n’y a qu’un pas. Le comble de ces malversations est l’audace qu’avait le directeur général de faire procéder à ses achats domestiques au super marché RAYAN pour achats divers et 120.000 F toujours pour achats divers.  à Concord.
La visite du chef de l’Etat le mercredi 30 juin à l’ENERCA lui à certainement permis de mesurer l’ampleur des dégâts et donner des instructions pour que cela ne se répète plus trop, c’est trop.
La balle est maintenant dans le camp des organes de contrôle qui auront fort à faire, si jamais ils étaient commis pour un audit à l’ENERCA. Après cette analyse et tous  ces constats, l’ENERCA est aujourd’hui une société exsangue au moment où M. Tozoui prend ses fonctions –technicien de la Maison, il verra ce que les administratifs et les politiques ont fait de sa société

A l’occasion d’un voyage qui l’a récemment conduit en France et au Maroc, M. Jean  Serges Wafio s’est offert le luxe d’amener une caisse d’avance d’au moins 40 millions de FCFA ! Par ailleurs, une nouvelle pratique était instituée par M. Wafio qui, à tour de bras, sur des bouts de papier, ordonnait que la caisse de l’Enerca lui verse ce que ses besoins lui commandent. Au Maroc, il aurait signé un contrat  au nom de la société…
        Qu’il s’agisse d’un contrat en dehors de la RCA – qu’il s’est isolément permis de conclure – ou des soustractions désordonnées de fonds – qu’il effectuait -, Monsieur Jean Serges Wafio a prouvé ses capacités à tirer la société Enerca vers le bas. En effet, il agissait exactement comme un homme  orchestre : Tout se passe comme s’il était à la fois directeur général, conseil d’administration, président du conseil d’administration, chef de caisse et caissier etc. M. Jean Serges Wafio violait quotidiennement les statuts de cette société. L’article 21 desdits statuts fait état des pouvoirs les plus étendus du conseil d’administration qui agit en toutes circonstances au nom de la société. Dans l’alinéa 2 dudit article, il est bien stipulé que le conseil d’administration, entre autres :
- représente la société vis à vis des tiers et de toutes administrations publiques ou privées,
- passe tous les actes, contrats, traités ou marchés,
- établit les règlements intérieurs de la société,
- conclut tous achats, ventes ou locations d’immeubles,
- contracte tous emprunts avec ou sans hypothèques ou nantissement sur les biens de la société etc… Cela nous amène à nous interroger sur le silence et le temps mis par le président et de tous les membres du conseil d’administration pour enfin réagir.
Doit-on déduire qu’ils ont été tous solidairement complices de M. Wafio ?
La constitution des statuts de l’Enerca s’est faite conformément au traité de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA). Et selon les textes de l’OHADA, le Conseil d’Administration et le Directeur général sont responsables de la gestion au même titre . C’est dire qu’en cas de poursuite judiciaire, le Général Xavier Sylvestre Yangongo et ses collaborateurs devront comparaître pour s’expliquer au même titre que Jean Serges Wafio.
Sans doute le président François Bozizé s’est-il accommodé de ces prestations controversées de M. Wafio, mais il nous apparaît nécessaire et indispensable de dénoncer l’attitude de ce cadre, ancien député devenu chef de parti qui s’est résolu à ne plus serrer la main à une bonne partie de ses administrés n’appartenant pas  à son ethnie. Cela  est d’autant plus regrettable que M.Wafio affichait déjà ce comportement à la CAADE :
Ces collaborateurs haïs qu’il ne saluait  pas, lui ont refusé des dossiers importants pour des explications devant les missions conjointes FMI/Banque mondiale. Conséquence : le FMI était obligé d’exiger la dissolution de la CAADE puisque M. Wafio, ne pouvant défendre les dossiers, a adopté une stratégie à éclipses vis à vis desdites missions.
Il était temps de stopper ces  pratiques qui ont miné cette entreprise. Il faut donc que le président de la République et le gouvernement se concertent promptement pour instruite le nouveau directeur général Samuel Tozoui de ce qu’il devra faire pour sauver cette société économiquement importante pour notre pays. Cela serait digne et bénéfique pour la nation toute entière.
Source :
http://icicemac.com/nouvelle/cf/

 WAFIO et le passé politique de la RCA
En 1998 et 1999, le président Ange Félix Patassé conscient qu’il avait atteint un taux d’impopularité très élevé et qu’il risquait de perdre le pouvoir, a décidé de procéder par la corruption pour faire voter des lois antisociales et scélérates par les élus de la nation. Le leader du MLPC ne s’était pas arrêté là. Face au front syndical et politique qui se radicalise, celui-ci utilisait l’OSLP pour briser les grèves.
En 1998, le parti d’Ange Félix Patassé n’a pas eu la majorité à l’Assemblée nationale. Fertile en imagination, le leader du MLPC a débauché un député PSD Koudoufara et des députés indépendants pour avoir la majorité parlementaire, afin de confisquer la présidence de l’Assemblée et la primature

Le vent de remaniement ministériel souffle sans vraiment souffler. Le gouvernement de transition, qui ne sera pas à sa première épreuve, doit normalement être remanié. Le président François Bozizé est, selon des sources concordantes, déterminé à donner un autre souffle à son gouvernement avant la date butoir qui annoncera les couleurs de la présidentielle. Rien de tel que de former une équipe pour le moins équilibrée et acquise à la cause du chef de l’Etat. Ceci n’est que normal si l’on sait que le général président sera -sauf surprise de dernière minute-  candidat à la candidature.
En dépit du malaise et de multiples contradictions au sein de ce fameux gouvernement, le président de la République est obligé de jouer aux prolongations. Il veut certainement prendre tout son temps avant d’agir en toute intelligence.
 Car, au fil des jours, on remarque que les choses ne sont pas aussi faciles qu’on pouvait l’imaginer. Il faut procéder avec méthode, il ne faut pas trop frustrer les partenaires et associés d’hier.
 La tâche relève donc d’une grande magie politique, et les observateurs savent dorénavant que le président centrafricain est quelque peu coincé et bloqué. A l’origine, la «partition» du CPC (coordination des patriotes centrafricains). Celle-ci est d’autant plus divisée que certaines voix s’élèvent déjà pour déplorer la gestion de la transition consensuelle.
 Aujourd’hui, beaucoup de signataires des accords qui ont mis en place la plate forme de l’époque visant à combattre Patassé, s’entraînent vers l’opposition. Mais pour qui connaît les querelles politiciennes centrafricaines et les appétits égoïstes des leaders centrafricains, il se doit de douter de l’efficacité de cette opposition qui aura quelque mal pour sortir un seul et unique candidat contre Bozizé. C’est un fait, analysent les analystes, à prendre en compte. D’autant que, poursuit-il, chaque leader compte d’abord sur son charisme et sa renommée. Et Dieu seul sait l’ambiance qui règne entre les leaders de plusieurs partis politiques centrafricains
Source :
http://www.sangonet.com/
BANGUI, 21 oc. 2001 –
Le député centrafricain Jean-Serge Wafio, membre du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC, au pouvoir), a qualifié de "délétère" et "suicidaire" l'atmosphère au sein du parti du président Ange-Félix Patassé, dans un texte transmis lundi à l'AFP à Bangui.
L'"atmosphère délétère" qui règne au sein du MLPC ne peut être que "suicidaire pour tout parti politique", écrit le député Wafio dans cette longue réflexion intitulée "le MLPC face à lui-même".
"En huit ans de gestion de pouvoir, assure l'acien ministre des Mines et de l'Energie, le MLPC est loin d'avoir concrétisé ses nobles idéaux pour des questions d'intérêts égoïstes. (...) Le régime MLPC a fait montre d'un laxisme qui lui est aujourd'hui préjudiciable", juge-t-il.
"Nous manquons de vision d'avenir, nous subissons les faits et évènements politiques et nous faisons preuve d'incapacité d'anticipation au MLPC", déplore encore ce membre influent au sein du parti. "Nous devons avoir l'honnêteté politique de reconnaître que nous, dirigeants et cadres MLPC, avons commis beaucoup d'erreurs (...) qui ont failli nous faire perdre le pouvoir", poursuit M. Wafio.
Selon le député, "maintenant, le MLPC doit se faire violence, reconnaître ses erreurs, se réconcilier avec lui-même et adopter de nouvelles approches pour sa redynamisation (...) Le refus de le faire équivaut à une mort politique certaine".
En novembre dernier, pendant la tentative d'arrestation de François Bozizé, ancien chef d'Etat-major des Forces Armées Centrafricaines, Jean-Serge Wafio, actuel député de Bossangoa, fief du président Patassé dont François Bozizé est également originaire, avait été accusé de détention illégale d'armes de guerre.
Arrété, soumis à de mauvais traitements et détenu dans les locaux de la Section Enquête Recherches et Documentation (SERD, police politique), il avait été libéré grâce à l'intervention du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en RCA et aux pressions du parlement centrafricain.
N° 240 du 30/11/2001  Centrafrique

L'Assemblée interpelle le gouvernement sur l'arrestation de députés
Le gouvernement a été interpellé le 22/11/2001 par l'Assemblée à propos des arrestations de deux députés en marge de l'affaire Bozizé, sans levée préalable de leur immunité parlementaire.
Jean-Serge Wafio, premier vice-président de l'Assemblée nationale, et Barthélémy Boua, tous deux députés du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC, au pouvoir), ont été interpellés début novembre, en marge de troubles liés à la rébellion de Bozizé.
Détenu depuis le 6 novembre, M. Wafio est soupçonné d'avoir distribué des armes aux partisans du général Bozizé. M. Boua, qui a été libéré le 15 novembre, avait été interpellé 48 heures plus tard alors qu'il allait rencontrer M. Wafio sur son lieu de détention.
Les députés ont accusé le gouvernement d'avoir violé la Constitution et ont exigé la libération de leur collègue Wafio.
"L'Assemblée nationale voudrait connaître le sens que votre gouvernement accorde aux dispositions de l'article 49 de la Constitution", a déclaré à l'adresse du Premier ministre le président de l'Assemblée, Luc Appolinaire Dondon Konamabaye, à l'ouverture des débats.
Cet article stipule que "les membres de l'Assemblée nationale jouissent de l'immunité parlementaire" et qu'un député "ne peut, hors session, être arrêté qu'avec l'autorisation du Bureau de l'Assemblée nationale, sauf dans les cas de flagrant délit, de poursuites autorisées ou de condamnations définitives".
Le Premier ministre, Martin Ziguélé, et le ministre de la Justice, Marcel Météfara, ont réaffirmé de leur côté "l'engagement et la détermination du gouvernement à respecter les dispositions de la Constitution centrafricaine".
Tout en refusant l'immixtion de l'exécutif dans le pouvoir judiciaire, "je souhaite que la procédure judiciaire soit accélérée" pour trouver une solution "dans un souci d'apaisement" dans l'affaire Wafio, a ajouté le premier ministre Martin Ziguélé.

Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 19