Manifestations de soutien (2) et relâchement de MAKA GBOSSOKOTO, directeur du quotidien Le Citoyen
Le directeur de publication du quotidien centrafricain indépendant Le Citoyen, placé en garde à vue depuis le 5 août à la gendarmerie de Bangui à la suite d'une plainte en diffamation, a été remis mardi après-midi en liberté, a constaté l'AFP.
Alexis Maka Gbossokoto, dont la libération provisoire a été finalement accordée à la suite d'une audience avec le procureur du tribunal de grande instance de Bangui, M. Firmin Feindiro, comparaîtra cependant le 21 août prochain devant le même tribunal pour "diffamation" et "offenses".
Il est reproché au journaliste d'avoir publié le 24 juillet une lettre à en-tête de la présidence signée par le porte-parole du président Ange-Félix Patassé, M. Prosper Ndouba, et adressée aux entreprises privées en vue de leur vendre les "nouvelles effigies officielles" du chef de l'Etat, sous le titre: "Racket dans les sociétés organisé par Ndouba?".
Douze photos du président Patassé étaient ainsi proposées pour la somme de 150.000 francs CFA (1.500 FF).
Le Groupement des éditeurs de la presse privée indépendante de Centrafrique (GEPPIC) et Reporters sans frontières (RSF), avaient protesté lundi auprès des autorités de Bangui contre l'arrestation du responsable du Citoyen dont ils demandaient la libération immédiate et sans conditions.
Par ailleurs, toujours lundi, une quarantaine d'opposants centrafricains avaient occupé pendant plus de deux heures l'ambassade de la république centrafricaine à Paris pour également protester contre cette arrestation, avant d'être dispersés sans violences par la police
(AFP, Bangui, 8 août 2000 -
19h20 -)
NOUVELLE LIBERATION PROVISOIRE DE MAKA GBOSSOKOTO
Suite à une audience précipitée au Tribunal de Grande Instance de Bangui, Maka Gbossokoto a retrouvé provisoirement la liberté hier, mardi 8 août 2000.
Assisté de ses avocats et reçu en audience par le Procureur de la République M. Féïndiro, le Directeur de publication du journal Le Citoyen a contesté les faits qui lui sont reprochés ; à savoir diffamation envers M. Prosper Ndouba et offenses envers de hautes personnalités.
Le fait que le Conseiller en communication à la Présidence ait écrit aux sociétés de la place sur du papier à entête de la Présidence centrafricaine, rehaussé des armoiries de la République, justifie, selon Maka Gbossokoto, la phrase interrogative qui servit de titre à la diffusion de la lettre litigieuse signée par M. Prosper Ndouba, dans l'édition du 24 juillet 2000 de son journal.
Ce faisant, il s'est posé la question, en prenant les lecteurs à témoin, si en usant ainsi de l'autorité de l'État, le Conseiller n'exerçait pas une pression sur les commerçants et hommes d'affaires afin que ceux-ci acquièrent contre versement de 150.000 Cfa sur un compte à l'Ubac, au lieu du Trésor public, une douzaine d'effigies du président Patassé.
Suite à la mobilisation nationale et internationale, le journaliste retrouve une nouvelle fois la liberté. Son procès est prévu pour le 21 août prochain.
Les pressions exercées sur les autorités de Bangui par Paris, Washington et même des personnalités africaines les auraient conduit finalement à reconsidérer leur position face au dossier encombrant de Maka Gbossokoto.
Exigeant la libération du journaliste, le Collectif des Opposants Centrafricains en Exil - Section France a occupé pacifiquement pendant plus de deux heures la représentation diplomatique centrafricaine à Paris, ce lundi 07 août en fin d'après-midi.
Depuis le déclenchement de cette nouvelle affaire opposant la Présidence centrafricaine au Groupement des Éditeurs de la Presse Privée et Indépendante en Centrafrique (GEPPIC), les autorités centrafricaines n'ont pas encore réagi officiellement.
©kodro, août 2000
BIDA KOYAGBELE-BIDA LIBERE DU COMMISSARIAT DE POLICE DE LA PORTE DAUPHINE A PARIS
L'animateur de la COCAE-France, Bida Koyagbele-Bida, a été libéré aux environs de 21h00, du commissariat parisien de la Porte Dauphine où il a été conduit après son arrestation par les forces de l'ordre, suite à l'occupation, pendant plus de deux heures, de l'ambassade de la République centrafricaine à Paris par les opposants centrafricains.
Bida Koyagbele-Bida a été arrêté sur plainte du Premier conseiller de la représentation centrafricaine, M. Loth Kitodjim, qui lui reproche une dégradation de biens privés.
S'étant rendu dans les locaux, après la reprise en mains par les forces de l'ordre, M. Loth Kitodjim, Premier conseiller de l'ambassade, a constaté que le portrait du président Patassé qui trône sur le mur de la salle d'accueil de l'ambassade a été saccagé par les manifestants. Le cadre démonté et la photo déchirée.
C'était aux environs de 19h45 que les opposants centrafricains ont été délogés aux cris de "Libérez MAKA " et sans résistance par les forces de la Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS).
Arrêté sur insistance de la Présidence centrafricaine, Maka Gbossokoto croupit depuis vendredi (4 août 2000) dans les geôles des autorités centrafricaines.
Maka Gbossokoto est le directeur de publication du quotidien centrafricain Le Citoyen.
©kodro, août 2000