Risque de paralysie de la presse écrite pour cause de rupture de papier.

 

Faute d'approvisionnement de Centrafrique en papier, tous travaux d'impression, de confection de journaux, d'informatique sont en passe de s'arrêter ou de tourner au ralenti. Il est étonnant quand on sait que la République Centrafricaine est un pays riche en bois de toutes sortes, de très bonnes essences, qui part de la forêt dense équatoriale en passant par la forêt à galeries, la savane boisée aux hautes herbes, des forêts en bordures d'abondant cours d'eau qui arrosent les deux grands bassins (l'Oubangui au sud et le Chari au nord) - jusqu'à la limite du Sahel. Les pâtes à papier ne sauraient faire défaut à ce pays béni que des observateurs ou des étrangers évoquent quand on les aborde : "avec 3 600 000 habitants et une superficie de 623 000 km2, du bois, du diamant, de l'or, du coton, de l'uranium, de la banane, du manioc, du parc animalier, du poisson (du tilapia et du capitaine entre autres), chaque centrafricain devrait vivre décemment - à condition d'une bonne répartition de cette richesse, du travail effectif (et non de l'argent facile)".

Les conditions humaines sont déplorables; le cortège, qui sont les maladies, emporte facilement.

Un développement harmonieux impose que tout le monde participe. Que nul ne monopolise les champs d'activités tout en se plaçant au four et au moulin, ou voulant chasser plusieurs lièvres à la fois : résultat, c'est un fiasco pour tout le monde, des aigreurs, des intrigues, des gens qui ne trouvent pas de quoi se payer un médicament, les assurances scolaires pour leurs enfants. L'instinct de survie se manifeste; alors, il faut se débrouiller même au risque de sacrifier la vie des autres. Finalement on en arrive à la surenchère, au racket. Et c'est là que la position politique ou administrative (même sans production réelle), est recherchée, imposée ou monnayée... C'est lamentable.

La presse fait les frais, sans oublier les titres de voyage dont la délivrance s'est faite rare faute de papier - en soudoyant fort la chaîne de confection d'un passeport et en s'y prenant d'avance, un agent serait en mesure de trouver un exemplaire vierge qui dormirait dans un tiroir.

Les mémoires du pays disparaissent aussi : qui peut s'étonner de voir des fichiers administratifs, des pages de livres, servir de papier d'emballage dans les rues ou sur le marché ! même observation pour les support magnétiques, informatiques (numériques, visuels, sonores)...

Dernière minute : Nous apprenons qu'il n'y aura pas d'élection des maires de communes. Le président de la République décidera par décret. L'état de la Caisse ne permet plus d'aller aux urnes. Ce sera une économie de faite. Nous n'avons cependant pas de précision sur les critères de choix de ces "élus" ou représentants des peuples.

Actualité Centrafrique - Dossier 2