DECLARATION COMMUNE DES GROUPES PARLEMENTAIRES DE L'OPPOSITION : crise sociale aiguë, arriérés de salaires, pensions et bourses.

 

Les Présidents des Groupes Parlementaires de l'Opposition, signataires de la présente Déclaration, se sont réunis le mardi 03 octobre 2000 à l'Assemblée Nationale de 10 h à 12 h 30 mn. Ils ont passé en revue les principaux problèmes auxquels la République Centrafricaine est confrontée au moment où démarrent les travaux de la seconde session ordinaire de l'année 2000.
Ils constatent tout d'abord que la situation nationale est surtout caractérisée par une crise sociale aiguë, due à l'accumulation vertigineuse des arriérés de salaires, pensions et bourses.

- Pour les salaires : Seize (16) mois sous le régime MLPC, dont douze (12) mois depuis que M. DOLOGUELE est Ministre de l'Economie et des Finances (1997 - 1999), puis Premier Ministre et toujours Ministre de l'Economie et des Finances (depuis Janvier 1999).
- Pour les pensions : Sept (7) trimestres (soit 21 mois) depuis Janvier 1999.
- Pour les bourses : Neuf (9) mois à Bangui, mais beaucoup plus pour les étudiants centrafricains inscrits dans les universités étrangères.

La confirmation de la banqueroute financière est illustrée par l'Instruction n° 980 du Premier Ministre en date du 26 Septembre 2000, Instruction qui interdit le règlement des ordres de paiement (OP).
Cette crise financière aiguë est le résultat de la gestion désastreuse du régime du Président PATASSE caractérisée par la multiplication des scandales financiers et la gabegie illustrée par les nombreux et infructueux voyages présidentiels qui obèrent le budget de l'Etat.
La pénurie de carburant due à la duplicité du Président PATASSE dans la crise congolaise est venue aggraver la situation du pays, notamment par la hausse des prix de denrées de première nécessité comme le manioc.
Face à cette situation, les travailleurs centrafricains se mobilisent pour exiger la satisfaction de leurs légitimes revendications. Les Groupes Parlementaires de l'Opposition apportent leur soutien total aux actions décidées par les syndicats et mentionnées dans la lettre adressée au Premier Ministre DOLOGUELE le 02 octobre 2000 par les six (6) fédérations du secteur public affiliées à l'USTC (Union Syndicale des Travailleurs de Centrafrique).
En conséquence, ils adressent ce jour au Bureau de l'Assemblée Nationale une demande d'interpellation du Premier Ministre en urgence sur la grave crise sociale en cours et les réponses que le Gouvernement entend donner aux légitimes revendications des travailleurs.
En plus de la crise sociale, les Groupes Parlementaires de l'Opposition veulent demander d'amples explications au Premier Ministre au sujet des événements survenus dans l'intersession :

1°) Les causes de la pénurie de carburant.
2°) Les raisons de la non convocation d'une session extraordinaire pour le collectif budgétaire qui s'imposait.
3°) Le meurtre de l'Ambassadeur de Libye et la suite judiciaire de l'enquête.
4°) Les nouveaux scandales financiers, notamment l'utilisation frauduleuse du suffixe " cf " sur Internet et la gestion opaque du don libyen de carburant.

Au sujet des manoeuvres politiciennes en cours, orchestrées par la Mouvance Présidentielle, visant à obtenir la démission du Premier Ministre Anicet Georges DOLOGUELE, les Groupes Parlementaires de l'Opposition tiennent à rappeler qu'au cours de la première session ordinaire de l'an 2000, ils avaient déposé une motion de censure contre le même Premier Ministre, suite à l'avalanche de scandales politico-financiers qui ont mis à sac le Trésor Public et pénalisé lourdement le peuple centrafricain (Zongo-oil, BEAC, Centrafrican Airlines, CCCG Trad, etc.)
Ainsi donc, les députés de la Mouvance Présidentielle donnent raison à l'Opposition en reconnaissant le caractère incompétent et prédateur du Premier Ministre Anicet Georges DOLOGUELE.
Pour l'avoir systématiquement couvert et défendu depuis sa nomination comme Ministre de l'Economie, des Finances et du Budget en Février 1997, le Président PATASSE porte une lourde responsabilité dans le désastre socio-économique du peuple centrafricain.
Pour finir, les Groupes Parlementaires de l'Opposition invitent les formations politiques de l'Opposition à se mobiliser pour soutenir par des actions concrètes et concertées la juste lutte du peuple centrafricain pour sa survie.

Fait à Bangui, le 04 Octobre 2000

Ont signé :

-Pour le Groupe ADP - FODEM - UPR : Etienne KEZZA KOYANGBO
-Pour le Groupe FPP :
Professeur Abel GOUMBA
-Pour le Groupe PUN - FC - INDEP. :
Jean-Paul NGOUPANDE
-Pour le Groupe RDC :
Louis Pierre GAMBA


Actualité Centrafrique - Dossier 3