En attendant "Centrafrique pays mort" : détermination des syndicats, mise en garde du gouvernement, inquiétude (Revue avec l'Afp, 8-10 décembre)
Les mouvement de protestation, les revendications salariales, des promesses non tenues font difficilement ménage. Il y a deux poids deux mesures. Force est de constater que les difficultés en République Centrafricaine sont indénombrables mais personne n'accepte plus le train à deux vitesses : ceux qui parlent mais le ventre rempli et bien soignés, en face, les démunis qui crient famine. Alors il faudra un jour oser se remettre en cause. Tout problème se résout; faudrait-il appliquer la meilleure solution, sinon on se trouverait dans un raisonnement par absurde qui aboutirait à une solution logique mais sans matérialité et sans intérêt pour la quotidienneté des populations pétrifiées et en colère.
Violente charge du parti de M. Patassé contre "la France des flibustiers" (Afp, Libreville, 10 décembre 2000 - 19h58)
Le parti du président centrafricain Ange-Félix Patassé a violemment dénoncé la politique de la "France des flibustiers", accusée d'acculer la République centrafricaine (RCA) à la misère, dans un communiqué reçu dimanche par l'AFP à Libreville.
Le Mouvement pour la libération du peuple centrafricain (MLPC) y salue M. Patassé pour avoir dénoncé "la mort programmée de notre pays mise en chantier par une certaine France", dans ce texte signé par son secrétaire national chargé de la communication Djim-Arem Maïtart et intitulé : "Disons la vérité entre amis"
"La France des flibustiers, et non celle qui nous a ouvert la route de la modernité, s'est résolue à acculer notre peuple en le maintenant dans une misère davantage plus inhumaine en guise de représailles pour avoir osé élire Ange-Félix Patassé à la présidence de la République" en 1993, est-il écrit.
Bangui dans l'anxiété avant l'opération "Centrafrique pays mort" (Afp, Bangui, 10 décembre 2000 - 15h20)
Bangui attend dans l'anxiété le déroulement, lundi, de l'opération "Centrafrique pays mort", considérée comme un test de l'adhésion de la population aux revendications des fonctionnaires en grève, alors que le gouvernement a lancé une mise en garde contre tout débordement.
"Je suis arrivé à la station-service à 6H30 (5H30 GMT) pour prendre de l'essence, mais je n'ai été servi qu'au bout de quatre heures", raconte dimanche un Banguissois qui note que la peur d'une pénurie de carburant a poussé la plupart des automobilistes à "faire le plein".
Sur le plus grand marché populaire de la capitale, au "Kilomètre cinq", l'atmosphère semblait calme dimanche, même si les badauds se pressaient pour acheter arachides et oignons, les ingrédients indispensables pour préparer les sauces des plats traditionnels, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Les gens ont beaucoup acheté depuis hier", constate une commerçante centrafricaine assise devant ses tas de légumes et de piments.
Comme d'autres vendeurs, qui se disent prêts à se rendre au marché malgré les appels des syndicats à participer l'opération "Centrafrique pays mort", censée paralyser tous les secteurs économiques du pays, la journée de lundi représente pour elle une inconnue.
"Si je suis chassée du marché, je rentrerai chez moi", lâche-t-elle.
La participation du secteur informel divise néanmoins les commerçants: "on est prêts à soutenir les syndicats car si l'argent circule la population n'a pas de problème", estime Stanislas, un Boubanguéré (vendeur à la criée) local.
Face aux préoccupations des opérateurs économiques qui s'interrogent sur les risques de violences en cas d'ouverture des commerces, le gouvernement centrafricain a lancé samedi soir une "sévère mise en garde à ceux qui espèrent tirer un quelconque profit de cette situation en entravant la liberté de travailler, d'aller et venir des paisibles citoyens".
Par la voix de son ministre de l'Intérieur Maurice Regonessa, le gouvernement a également dénoncé la récupération politique des revendications salariales des fonctionnaires centrafricains, en grève depuis le 2 novembre dernier pour réclamer le paiement de 12 mois d'arriérés de salaire.
Une partie des quelque 17.000 agents de l'Etat ont effet cumulé en huit ans des arriérés allant jusqu'à 30 mois de salaire selon les catégories professionnelles.
Signe d'une certaine nervosité du pouvoir en place face à cette crise sociale, le parti du président Ange-Félix Patassé devait organiser dimanche après-midi un grand meeting en plein centre de la capitale, où sont pourtant interdites toutes les réunions politiques dans des lieux publics depuis plus d'un an.
De leur côté, les cinq principales centrales syndicales de la fonction publique -70% des agents sont syndiqués- font preuve d'assurance quant à la réussite de la journée "Centrafrique pays mort".
La journée de lundi correspondra sans nul doute à "un test pour voir si la population adhère à notre mouvement", explique un dirigeant syndical qui affirme qu'il n'y aura "pas de débordements car tout le monde va rester chez soi".
"Toutes les entreprises et les commerces seront fermés", prédit ce syndicaliste, soulignant que la "grève générale" prendra fin à 15H00 locales (14H00 GMT) pour cause de ramadan et d'approvisionnement des ménages en nourriture.
"Ceux qui oseront aller travailler demain seront notre prochaine cible", ajoute le président de la coordination des centrales, Sabin Kpokolo, en annonçant la tenue de "piquets de grève" dans chaque quartier de Bangui pour "surveiller et relever les plaques d'immatriculation des véhicules qui circuleront".
"Pas de solution miracle" aux arriérés de salaires [ENTRETIEN] - (Afp, Bangui, 10 décembre 2000 - 9h48)
"Il n'y a pas de solution miracle pour résoudre le problème des arriérés de salaire dans la fonction publique", affirme le ministre centrafricain délégué aux Finances, Théodore Dabanga, en soulignant les difficultés économiques traversées par la Centrafrique au cours de l'année 2000.
Tout en reconnaissant la légitimité des revendications des fonctionnaires de son pays, en grève depuis plus d'un mois pour exiger le paiement immédiat de douze mois d'arriérés de salaire, M. Dabanga a rappelé samedi au cours d'un entretien avec l'AFP le grave "déséquilibre bugétaire" de l'Etat.
"Nous n'avons pas touché un franc des bailleurs de fonds internationaux à cause du Fonds monétaire international", alors que le gouvernement comptait sur 25 milliards de FCFA (250 M de FF) d'aide extérieure, dont 13 mds de FCFA (130 M de FF) pour le seul FMI, explique-t-il.
Pour le ministre délégué aux Finances, seule l'institution de Bretton Woods est responsable de l'échec de la table ronde organisée en juin dernier à New-York (Etats-Unis) entre les bailleurs et les autorités centrafricaines, retardant d'autant le décaissement du FMI et des autres bailleurs de fonds.
"A la fin de l'année, nous allons atteindre 90% de notre objectif en ce qui concerne nos recettes propres, fixées à 60 mds de FCFA", se félicite M. Dabanga balayant au passage l'idée, relayée par les syndicats, que l'Etat est en mesure de payer les douze mois réclamés.
"Ce n'est pas parce qu'un mois de salaire de l'ensemble de la fonction publique représente 1,8 md de FCFA (18 M de FF) que nous pouvons en payer douze maintenant", s'exclame-t-il.
Sur 30 mds de recettes propres réalisées jusqu'en juin 2000, près de la moitié a déjà servi à payer six mois de salaire des précédentes années, tandis que le reste a permis de faire face aux échéances de la dette extérieure, des retraites, des bourses des étudiants et des dépenses de fonctionnement de l'administration.
"Si le gouvernement ne privilégie que le paiement des salaires des fonctionnaires, on ne va pas loin", ajoute-t-il, affirmant que depuis septembre la moitié de la masse salariale globale avait quand même été payée, soit l'équivalent deux ou trois mois de salaires selon les catégories.
"Virtuellement, certains fonctionnaires ont toujours 30 mois d'arriérés de salaire, admet-il, mais il ne faut pas oublier que 13 mois remontent à l'époque de (l'ex-président André) Kolingba", sur la période 1992-1993.
"De plus, nous avons payé la moitié de cette masse salariale, ce qui veut dire que des fonctionnaires ont touché la totalité des salaires de cette époque", s'insurge le ministre qui dénonce à la même occasion "la mauvaise foi des syndicats".
"Il y a des gens dans l'opposition qui font croire que s'ils arrivent au pouvoir, la France les aidera à régler tous les problèmes", ajoute-t-il, estimant que l'ancienne puissance coloniale et premier bailleur de fonds bilatéral de la Centrafrique "tiendra toujours le même discours: +prenez vous-même votre destin en main+".
"Depuis l'indépendance, c'est la première fois qu'on ne peut plus circuler sur le fleuve Oubangui", frontière naturelle entre la Centrafrique et la République démocratique du Congo (RDC), note par ailleurs le ministre en allusion à la guerre civile qui fait rage sur l'autre rive du fleuve.
L'impossibilité de naviguer sur l'Oubangui a empêché l'été dernier d'acheminer 50.000 m3 de carburant jusqu'à Bangui, située au bord de l'Oubangui, provoquant "deux pénuries qui ont mis à mal l'économie du pays", rappelle-t-il.
"Il faut que tout le monde soit solidaire devant les difficultés extérieures", a lancé M. Dabanga qui invite une nouvelle fois les syndicats à faire preuve de "patience".
Opération "Centrafrique pays mort": le gouvernement lance une mise en garde (Afp, Bangui, 9 décembre 2000 - 22h33 - )
Le gouvernement centrafricain a lancé samedi soir "une sévère mise en garde" contre les entraves à la liberté de travailler, à moins de 48 heures de l'opération "Centrafrique pays mort" organisée lundi par les syndicats de fonctionnaires, a-t-on appris de source officielle.
Les syndicats des fonctionnaires centrafricains, en grève depuis le 2 novembre pour exiger le paiement de 12 mois d'arriérés de salaire, ont organisé une opération baptisée "Centrafrique pays mort", censée paralyser tous les secteurs économiques du pays.
"A ceux qui espèrent tirer un quelconque profit de cette situation en entravant la liberté de travailler, d'aller et venir des paisibles citoyens, le gouvernement leur adresse une sévère mise en garde", a indiqué le ministre centrafricain de l'Intérieur, Maurice Regonessa, dans un communiqué lu à la télévision nationale.
"Quelques compatriotes exploitent les revendications salariales des fonctionnaires à des fins politiques évidentes", a ajouté M. Regonessa qui a dénoncé "cette dérive grave visant à troubler l'ordre constitutionnel".
"L'implication directe des hommes politiques qui prennent part aux assemblées générales des travailleurs, la substitution des revendications politiques aux revendications salariales (...), la journée pays mort participent à n'en point douter à cette tactique", a estimé le ministre de l'Intérieur qui a rappelé que "toutes les dispositions sont prises pour assurer la sécurité des biens et des personnes".
Vendredi, les syndicats ont annoncé "être prêts à aller jusqu'au bout" pour obtenir satisfaction sur le paiement immédiat de 12 mois d'arriérés de salaires, au cours d'une conférence de presse à laquelle assistaient les dirigeants de plusieurs partis d'opposition.
Ils avaient également appelé les travailleurs à se "coaliser avec des organisations "qui ont des objectifs clairement définis et qui se donnent les moyens de les atteindre".
Faute de salaire, une fonctionnaire vend des beignets pour survivre à Bangui [PORTRAIT] (Afp, Bangui, 9 décembre 2000 - 16h24)
Après avoir accumulé 28 mois d'arriérés de salaire, Rose, une enseignante centrafricaine de 46 ans, se retrouve comme de nombreux autres fonctionnaires à exercer des activités informelles pour gagner l'argent nécessaire à la survie de ses neufs enfants.
"Je suis mère de famille et je ne peux pas laisser les enfants mourir de faim", explique Rose sur un ton jovial qui tranche singulièrement avec les conditions de vie difficiles auxquelles elle est confrontée quotidiennement.
Rose enseigne depuis 1982 dans une école primaire de quartier pour un salaire mensuel de 66.000 francs CFA (660 FF) par mois, mais l'accumulation des arriérés de salaires dans la fonction publique, à l'origine de l'actuelle grève des agents de l'Etat centrafricain, l'a amenée à chercher des revenus annexes.
"Sous l'ancien régime (du président André Kolingba), nous avons eu 13 mois d'arriérés", précise-t-elle en ajoutant que 15 autres mois se sont accumulés depuis 1997, une année marquée par de sanglantes mutineries militaires.
Sa dernière paye, correspondant au mois d'août 1999, remonte à la semaine dernière, soit quatre mois après le versement du salaire de juillet 1999.
Incapable de subvenir aux besoins de sa "colonie", comme elle appelle avec humour sa famille, Rose s'est lancée dans la vente de beignets.
Dès quatre heures du matin, elle se lève pour préparer les petits gâteaux, très prisés des Banguissois pour leur petit-déjeuner, qui seront vendus toute la journée par ses enfants pour quelques dizaines de francs CFA (quelques centimes de FF).
Mais c'est seulement après avoir fait le ménage que Rose pourra se rendre à l'école où elle assure normalement ses cours. Le soir, la mère de famille devra encore corriger les cahiers des élèves pendant plusieurs heures.
Pourtant, la vente de beignets ne suffit pas à nourrir les onze personnes, en comptant le grand-père maternel, qui s'entassent dans sa "concession", une maison familiale construite en parpaing dans le quartier populaire "PK 5" de Bangui? à cinq kilomètres du centre-ville.
Chaque week-end, Rose se rend donc à Sibut, une localité située à 150 km au nord de la capitale pour aller négocier avec des agriculteurs quelque bassines de manioc, une tubercule utilisée couramment dans l'alimentation locale.
Elle revendra le précieux manioc pendant la semaine sur le pas de sa porte, aux abords d'une rue défoncée et poussiéreuse où s'amoncèlent ici et là des petites tas d'ordures.
"Je suis le seul membre de la famille à avoir un travail", précise Rose, divorcée depuis plusieurs années. "Heureusement, aucun de mes enfants n'est malade, sinon je ne sais pas comment je pourrais faire".
Si cette femme cache toutes ses difficultés derrière un sourire espiègle, elle ne peut s'empêcher de déplorer ses conditions de vie: "Regardez dans quoi je vis après tant d'années", lance Rose en regardant son salon, meublé de vieux fauteuils élimés et d'une commode en bois où trônent les photos en couleurs de ses fils.
"C'est décourageant d'aller travailler tous les jours", reconnaît-elle, mais toute seule on ne peut rien faire". Affiliée à la principale centrale de la fonction publique, Rose suit à la lettre les mots d'ordre des dirigeants syndicaux.
"Le gouvernement ne s'en sortira pas tout seul non plus", ajoute-t-elle en espèrant "une aide de l'extérieur... du Fonds monétaire international ou de la Banque mondiale"
Une rumeur oblige la présidence à démentir la démission de M. Patassé (Afp, Bangui, 9 décembre 2000 - 13h01)
Une rumeur persistante selon laquelle le président centrafricain Ange-Félix Patassé avait déposé sa démission a obligé la présidence de la République à diffuser samedi un démenti officiel sur les ondes de la radio nationale.
"Le chef de l'Etat oppose le démenti le plus catégorique à des rumeurs fantaisistes et réaffirme de la manière la plus ferme sa volonté d'assumer pleinement ses charges de président de la République jusqu'à la fin de son mandat", indique un communiqué lu par le porte-parole de la présidence, Prosper N'Douba.
Cette rumeur, qui a circulé avec insistance à travers toute la capitale dans la soirée de vendredi, a amené plusieurs centaines de Banguissois à sortir dans les rues, généralement désertes le soir depuis le début de la grève des fonctionnaires centrafricains, ont rapporté des témoins à l'AFP.
Quelques badauds, essentiellement des jeunes, ont manifesté leur joie à l'idée d'une démission du président Patassé, élu à la tête de l'Etat centrafricain en 1993 et réélu en septembre 1999, selon ces témoins.
La radio nationale a de son côté été submergée d'appels d'auditeurs qui tentaient de vérifier la véracité des faits circulant rapidement d'un quartier à l'autre de la capitale, a raconté un journaliste.
Les dernières réactions populaires de ce genre vis-à-vis d'une rumeur de démission du chef de l'Etat centrafricain remontent aux mutineries militaires de 1996-1997, notent les observateurs dans la capitale centrafricaine.
Depuis plusieurs semaines, la Centrafrique traverse une grave crise sociale en raison du mouvement de grève lancé par les centrales syndicales des fonctionnaires qui réclament le paiement de douze mois d'arriérés de salaires.
Le personnel de l'ambassade de RCA à Yaoundé séquestré par des étudiants (Afp, Yaounde, 8 décembre 2000 - 22h40)
Les personnels de l'ambassade de la République Centrafricaine (RCA) à Yaoundé, dont l'ambassadeur, ont été séquestrés durant plusieurs heures vendredi après-midi par des étudiants revendiquant des arriérés de bourse, a constaté un journaliste de l'AFP.
Ces étudiants, au nombre d'une quarantaine, exigeaient des autorités de leur pays le règlement d'arriérés de bourse allant de 12 à 15 mois et le paiement de frais de scolarité s'étalant sur deux ans.
"Nous étions 14 à l'Ecole nationale d'administration et de magistrature (ENAM) de Yaoundé et nous ne sommes plus que trois, les 11 autres ayant été renvoyés pour non paiement de la scolarité", a affirmé l'un d'entre eux, Moyako Darid.
L'ambassadeur de Centrafrique à Yaoundé, M. Timothé Ndilne, leur a fait valoir que "la RCA vit une situation difficile et que les étudiants doivent en être conscients". "Nous attendons les bailleurs de fonds pour dénouer cette situation", leur a-t-il dit.
En fin d'après-midi, le ministère centrafricain de l'Economie et des Finances a finalement ordonné un transfert d'urgence d'une somme de sept millions de F CFA (70.000 FF) pour le règlement des arriérés estudiantins.
Au vu de la photocopie de l'ordre de transfert de ce ministère, les étudiants ont finalement accepté de lever le siège de leur ambassade, tout en promettant de revenir à la charge lundi "si ces problèmes financiers n'étaient toujours pas résolus".
Grève des fonctionnaires: Les syndicats "prêts à aller jusqu'au bout" (Afp, Bangui, 8 décembre 2000 - 14h54)
Les principaux syndicats de la fonction publique centrafricaine, en grève depuis plus d'un mois, ont annoncé vendredi "être prêts à aller jusqu'au bout" pour obtenir satisfaction sur le paiement immédiat de 12 mois d'arriérés de salaires.
"Nous demandons le paiement de 12 mois et après nous négocierons le reste", ont affirmé à plusieurs reprises les dirigeants de cinq centrales syndicales de la fonction publique au cours d'une conférence de presse organisée à la Bourse du travail de Bangui.
"Nos revendications sont purement salariales, mais si nous nous retrouvons face à un mur, nous prendrons des mesures exceptionnelles", ont-ils ajouté en dénonçant l'absence de volonté de dialogue du gouvernement du président Ange-Félix Patassé, présenté comme "le premier responsable" de la crise sociale actuelle.
Les syndicats ont cependant refusé de révéler les moyens envisagés pour faire fléchir le gouvernement, tout en excluant l'usage de la violence.
Une partie des quelque 17.000 fonctionnaires centrafricains sont en grève permanente depuis le 2 novembre dernier pour réclamer le paiement d'arriérés qui vont jusqu'à 30 mois pour certaines catégories professionnelles.
Les cinq centrales ont par ailleurs réaffirmé leur volonté d'organiser lundi 11 décembre une journée "Centrafrique pays mort", destinée à paralyser tous les secteurs économiques de la Centrafrique.
Ils ont appelé non seulement les agents de l'Etat mais également tous les travailleurs du privé, notamment les petits commerçants et boubanguérés (vendeurs à la criée), à participer à cette journée d'action.
Dans leurs discours commun, les dirigeants syndicaux ont également invité les travailleurs à se coaliser avec des organisations "qui ont des objectifs clairement définis et qui se donnent les moyens de les atteindre".
Sans nommer ces organisations, ils se sont interrogés sur l'éventuel appui que pourraient apporter les partis politiques d'opposition, les organisations non gouvernementales et les confessions religieuses.
L'idée d'une telle coalition avec des organisations de la société civile était évoquée pour la première fois par ces syndicats.
Actualité Centrafrique - Dossier 3