Le premier ministre Dologuélé cherche une ouverture, les femmes solidaires des syndicats exigent le paiement des salaires


Marche pacifique de femmes solidaires des fonctionnaires en grève
Plusieurs dizaines de femmes centrafricaines ont marché pacifiquement jeudi dans les rues de Bangui, en solidarité avec les fonctionnaires en grève depuis plus d'un mois qui réclament le paiement de 12 mois d'arriérés de salaires, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Nous, femmes centrafricaines, soutenons les revendications salariales légitimes des travailleurs et demandons le paiement des arriérés de salaires des travailleurs", pouvait-on lire sur des banderoles, lors de cette marche lancée à l'appel de l'Organisation des femmes centrafricaines (OFCA).
Les manifestantes ont également demandé au gouvernement de payer les arriérés de pensions des retraités et les bourses estudiantines, tout en s'opposant à une "année blanche en République centrafricaine" (RCA).
Elles ont enfin appelé la communauté internationale "à exiger du FMI et de la Banque mondiale le décaissement de l'aide à l'Afrique", dans le cadre de l'initiative en faveur des Pays pauvres très endettés (PPTE), et "une aide à la consolidation de la démocratie en Centrafrique".
La marche a marqué des arrêts devant la Primature et le Bureau d'observation des Nations Unies en Centrafrique (BONUCA) où un mémorandum a été remis au Premier ministre Anicet-Georges Dologuélé et au représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en RCA, Cheick Tidiane Sy.
Le cortège s'est dispersé sans incident en début d'après-midi dans le centre ville.
M. Dologuélé a invité mercredi les syndicats de fonctionnaires, en grève depuis début novembre, à entamer un "dialogue constructif" afin de désamorcer la crise sociale et d'éviter "la fuite en avant", rappelle-t-on.
(Afp, Bangui, 14 décembre 2000 - 15h58)

CENTRAFRIQUE : SOCIAL ET POLITIQUE - LA COTE D'ALERTE....
Bara ala !A ita ti kodro.
Quel dialogue constructif le premier ministre, M. Anicet-Georges DOLOGUELE veut-il avoir avec les syndicats de fonctionnaires ?
Faut-il lui rappeler que sa mauvaise conduite des affaires publiques à disqualifier son gouvernement décadent dans la recherche d'une solution à la crise actuelle ?
Faut-il lui rappeler qu'en date du 29 novembre 2000, les syndicats de fonctionnaires ont rompu tout dialogue avec lui et son gouvernement ?
Faut-il lui rappeler, enfin, qu'il avait voulu casser la journée "
Centrafrique pays mort " par les interventions de ses ministres sur les ondes de la radio télévision Centrafricaine par divers communiqués?
 Quel dialogue constructif peut-il encore espérer ? Chercherait-il tout simplement à se déculpabiliser ?
Les syndicats de fonctionnaires ainsi que les forces vives de la nation Centrafricaine savent très bien qu'il est tout aussi responsable, avec M. Patassé, de la crise sociale actuelle.
Quant aux rumeurs de coup d'état ou de prise de pouvoir par la force, c'est plutôt une révolution populaire qui prend forme aujourd'hui car les centrafricains ont faim de justice sociale et d'une véritable démocratie et ils ne cherchent qu'à reprendre la parole qui leur a été volée lors des consultations, législative de 1998 et présidentielle de 1999.Trop c'est trop! Ils décident de prendre leurs responsabilités devant le monde et pour l'histoire.
Pour conclure je citerai M. Jean-Pierre CHEVENEMENT, ancien ministre français de l'intérieur : " un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne. "
A +
Sergens BOZ
Date: Thu, 14 Dec 2000 17:51:37 +0100 (kodro@egroups.fr)

Le Premier ministre appelle les syndicats à négocier pour sortir de la crise
Le Premier ministre centrafricain Anicet-Georges Dologuélé a invité les syndicats de fonctionnaires, en grève depuis début novembre pour réclamer des arriérés de salaire, à entamer un "dialogue constructif" afin de désamorcer la crise sociale et d'éviter "la fuite en avant".
"Il faut dépassionner le débat sur les salaires", a estimé mercredi soir M. Dologuélé au cours d'un entretien avec un journaliste de l'AFP à Bangui, tout en tempérant les récentes accusations du président Ange-Félix Patassé contre les institutions de Bretton Woods rendant ces dernières "directement responsables" de cette crise.
Pour le Premier ministre, la solution du problème des arriérés réside avant tout dans l'ouverture de négociations avec les principales centrales syndicales qui placent volontairement "la barre très haut" en conditionnant la reprise du dialogue au paiement immédiat de 12 mois d'arriérés de salaire.
"Il est normal qu'on discute le paiement d'un certain nombre de mois et, que pour le reste, on fixe un calendrier de paiement", a dit M. Dologuélé, qui s'est refusé prudemment à avancer de chiffre.
L'impossibilité de payer en octobre dernier trois mois de salaire, promis à l'issue d'une grève "d'avertissement" de quatre jours, et l'annonce d'une "contribution personnelle" - jamais versée - de 10 millions de dollars US du président Ange-Félix Patassé, ont sérieusement entamé la crédibilité du gouvernement Dologuélé, estiment de nombreux observateurs à Bangui.
Depuis, syndicats et hommes politiques de l'opposition ne cessent de relayer l'idée, largement répandue au sein de la population, que le pouvoir est incapable de tenir "ses promesses".
Prêt à désamorcer un conflit salarial qui a mis en lumière une grave crise sociale, notamment à l'occasion de l'opération "Centrafrique pays mort" du 11 décembre, le Premier ministre avance toutefois la nécessité d'un compromis entre syndicats et gouvernement.
"Il faut recenser nos possibilités et les ajuster. Sinon, prévient-il, c'est la fuite en avant".
Un éventuel accord sur un "calendrier de paiement" suppose notamment "des mesures drastiques sur les dépenses budgétaires", ajoute-t-il dénonçant à l'occasion la corruption de certains agents de l'Etat et l'évasion fiscale.
"Tous les fonctionnaires n'ont pas 30 mois d'arriérés", affirme par ailleurs M. Dologuélé qui rappelle volontiers les efforts consentis par son gouvernement pour payer la moitié du montant total des arriérés du régime de l'ancien président André Kolingba, estimés à 12 mois sur la période 1992-1993.
Si les salaires n'ont pas été versés entre juillet et octobre 2000, "nous avons depuis payé deux ou trois mois selon les catégories", lance le Premier ministre. M. Dologuélé a aussi insisté sur l'enchaînement imprévu des difficultés de l'Etat centrafricain, confronté à deux pénuries de carburant au cours de l'été dernier et aux blocages des décaissements prévus des bailleurs internationaux.
"Ce n'est pas le Fonds monétaire international (FMI) ou la Banque mondiale qui sont à l'origine de nos malheurs", a toutefois souligné le chef du gouvernement, tentant ainsi d'atténuer les derniers propos très durs de M. Patassé à leur égard.
M. Dologuélé a également refusé d'en rendre responsable la France, qui conditionne le décaissement de 25 millions de FF d'aide bilatérale à un accord entre la Centrafrique et le FMI.
"Il faut avant tout normaliser le fonctionnement de notre pays", a-t-il défendu, reconnaissant la tendance de la Centrafrique à rechercher une "dérogation" en cas de crise.
"Depuis la doctrine Balladur, la France ne décaisse plus sans accord du FMI, mais pour un peuple qui vit dans l'assistance permanente, c'est perçu comme un abandon", a-t-il expliqué.
Conscient du danger social et politique que représente la question des arriérés de salaire, le Premier ministre a néanmoins avancé l'idée qu'"il vaut mieux sortir un peu d'argent, que d'attendre que les événements se dégradent, obligeant à en dépenser encore plus".
(Afp, Bangui, 14 décembre 2000 - 11h23)

RCA: "Il faut passer à un dialogue constructif avec les syndicats" (PM)

Le Premier ministre centrafricain, Anicet-Georges Dologuélé, a appelé mercredi à l'instauration d'"un dialogue constructif" avec les syndicats de fonctionnaires en grève depuis le 2 novembre pour réclamer le paiement d'arriérés de salaires.
"Il faut un dialogue constructif avec les syndicats et aussi dépassionner le débat sur les salaires", a estimé dans la soirée le Premier ministre au cours d'un entretien avec un journaliste de l'AFP à Bangui.
Le chef du gouvernement a invité les syndicats à venir discuter du paiement "d'un certain nombre de mois" et "d'un calendrier de paiement pour le reste".
"Mais dans ce cas, il faudra sécuriser ce calendrier en prenant des mesures drastiques sur les dépenses budgétaires", a-t-il ajouté en invoquant les problèmes de la corruption et de l'évasion fiscale qui frappent son pays.
Les principales centrales de la fonction publique, qui conditionnent toute reprise de dialogue au "paiement immédiat" de 12 mois de salaire et ont annoncé mercredi des "actions d'envergure" pour soutenir leurs revendications, "créent des conditions pour que les choses n'avancent pas", a encore estimé M. Dologuélé.
"Ce n'est pas avec cette attitude que l'on règlera le problème des arriérés de salaire", a-t-il précisé, jugeant que "les syndicats placent la barre très haut". "Il faut recenser nos possibilités réelles et les ajuster", a jugé le Premier ministre.
Face à la grave crise sociale actuelle et aux rumeurs de coup d'Etat qui agitent Bangui, le Premier ministre a enfin invité les Centrafricains à se détourner de la tentation d'une prise de pouvoir par la force.
"C'est dommage que l'on ne s'inspire pas de ce qui se passe à l'extérieur", a déclaré le chef du gouvernement en faisant notamment allusion à la crise politique ivoirienne.
(Afp, Bangui, 13 décembre 2000 - 22h46)

Actualité Centrafrique - Dossier 3