La crise pétrolière en République Centrafricaine perdure. Après un petit moment d'accalmie, la guerre des prix reprend avec des conséquences désastreuses sur l'économie et sur la vie quotidienne des citoyens. Le président de la République Ange Félix PATASSE est interpellé par les syndicats.
Privatisation de la PETROCA : Les syndicats font appel au président Patassé
Forte hausse des prix du carburants en Centrafrique
Le Premier ministre rencontre les syndicats de la fonction publique
Les transports urbains répercutent la hausse des carburants
Privatisation de la PETROCA : Les syndicats font appel au président Patassé
Les syndicats représentant le personnel de la société centrafricaine des pétroles (PETROCA) ont lancé jeudi soir un appel au président centrafricain Ange-Félix Patassé pour obtenir son soutien dans le processus de privatisation de l'entreprise, a-t-on appris de source syndicale.
La Fédération syndicale des sociétés industrielles d'Etat (FSSIE) a demandé au chef de l'Etat que "le recrutement des agents de PETROCA se fasse en toute objectivité dans le respect de nos textes et que le personnel puisse bénéficier conséquemment des mesures d'accompagnement négociées", selon une lettre envoyée à la présidence et dont l'AFP a obtenu une copie.
"Il vous revient, au regard de l'état de convulsion que connaissent nos camarades des sociétés d'Etat, et notamment de PETROCA, de prendre les décisions qui s'imposent en toute conséquence et indépendance", poursuit le texte.
Les employés de la PETROCA, qui manifestent depuis plusieurs jours contre la "privatisation sauvage" de l'entreprise devant son siège à Bangui, accusent "les liquidateurs et les repreneurs" d'organiser un semblant de test de recrutement pour écarter un grand nombre d'agents et recruter ainsi leurs proches et amis, extérieurs à la PETROCA.
Depuis juin 1999, le personnel a négocié des mesures d'accompagnement, plusieurs fois remises en cause, qui ont trait à la pré-retraite et au reclassement des agents au sein de la PETROCA.
La PETROCA, qui réalise environ 30 milliards de francs CFA (300 M de FF) de chiffre d'affaires par an, a été vendue sous la forme de trois lots répartis entre les groupes pétroliers TotalFina, Elf Aquitaine et Shell.
Les actifs de la PETROCA sont estimés à 10 mds de FCFA, mais "la société a été bradée pour le vil prix de 1 milliard 800 millions de FCFA", selon la FSSIE.
Joint au téléphone par l'AFP jeudi soir, le secrétaire général de la FSSIE, M. Yves Fon, a affirmé que, suite à l'appel de la FSSIE, le président Patassé allait recevoir vendredi une délégation de la Fédération.
(AFP,Bangui, 5 octobre 2000 - 0h32)
Forte hausse des prix du carburants en Centrafrique
Les prix des carburants ont fortement augmenté vendredi en République centrafricaine en raison du coût de leur acheminement depuis le port camerounais de Douala, a-t-on appris de source officielle.
A Bangui, le litre de super est passé de 450 F CFA (4,50 FF) à 650 F CFA (6,50 FF) et celui du gas-oil de 400 à 575 F CFA (4 à 5,75 FF). Le pétrole lampant, qui sert à l'éclairage des foyers, est désormais fixé à 300 F CFA contre 260 auparavant.
Les autorités centrafricaines ont justifié cette hausse, prise par arrêté ministériel, par le coût du transport du carburant à partir de Douala, compte tenu de la guerre en Répulique démocratique du Congo (RDC) qui empêche l'acheminement de l'essence par le fleuve Oubangui à partir de Kinshasa.
Mardi, Le Congo-Brazzaville et la RDC se sont "accordés sur l'urgence" de rétablir la sécurité et la navigation sur le fleuve Congo et son affluent l'Oubangui, dont la navigation est totalement interdite jusqu'en Centrafrique en raison des combats en cours dans la province de l'Equateur (RDC).
A l'annonce de cette augmentation, le syndicat des conducteurs de taxis et bus (STB) centrafricain a immédiatement convoqué vendredi tous ses militants à la bourse du travail, pour répercuter ce réajustement sur les tarifs des taxis et des bus.
Ces tarifs avaient déja augmenté en janvier dernier, lors d'un premier réajustement des prix du carburant.
(AFP, Bangui, 6 octobre 2000 - 15h09)
Le Premier ministre rencontre les syndicats de la fonction publique
Le Premier ministre centrafricain, Anicet Georges Dologuélé, a rencontré jeudi une délégation représentant les fédérations du secteur public pour évoquer la question des arriérés de salaires, a-t-on appris de source syndicale.
Le chef du gouvernement, qui est menacé depuis début octobre par une grève des fonctionnaires, aurait promis le versement d'un mois de salaire dès vendredi, suivi de deux autres mois d'ici le 15 octobre, ont affirmé des syndicalistes.
Les syndicats doivent rendrent compte à leur base samedi avant de se réunir, pour la seconde fois, avec le gouvernement, ont-ils ajouté.
Le 2 octobre, les fédérations syndicales de l'ensemble du secteur public ont annoncé vouloir organiser des actions "de grande envergure" en cas de "non versement dans l'immédiat d'au moins douze mois d'arriérés de salaire", rappelle-t-on.
L'Interfédérale des enseignants de Centrafrique (IFEC), qui groupe les six centrales du pays, a par ailleurs exigé "le paiement immédiat et sans conditions d'au moins 12 mois d'arriérés de salaires avant toute reprise".
Dans une lettre adressée au ministre de la fonction publique, l'IFEC estime qu'"aucun travailleur, de quelque pays que se soit, ne peut supporter la politique anti-sociale que pratique le gouvernement de la renaissance".
L'organisation réclame également "l'ouverture immédiate de négociations avec les représentants des enseignants de Centrafrique, en vue de régler durablement la question des salaires en Centrafrique", selon un communiqué de l'IFEC.
(AFP, Bangui, 5 octobre 2000 - 18h11)
Les transports urbains répercutent la hausse des carburants
Les transports en commun en République Centrafricaine (RCA) ont répercuté lundi la hausse des prix des carburants qui avaient fortement augmenté vendredi en raison de leur coût d'acheminement jusqu'à Bangui, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le prix du taxi est ainsi passé de 125 F CFA (1,25 FF) à 150 F CFA (1,50 FF) le jour, tandis que celui de nuit est désormais fixé à 200 F CFA contre 175 auparavant. La "course" (trajet particulier) revient maintenant à 1.250 F CFA contre 1.000 le jour et 1.500 F la nuit contre 1.250.
Le coût du litre de super avait grimpé vendredi de 450 F CFA (4,50 FF) à 650 F CFA (6,50 FF) et celui du gasoil de 400 à 575 F CFA (4 à 5,75 FF).
Les autorités centrafricaines avaient justifié cette hausse des carburants par le coût du transport à partir du port de Douala (Cameroun), compte tenu de la guerre en République démocratique du Congo (RDC) qui empêche l'acheminement de l'essence par le fleuve Oubangui à partir de Kinshasa.
Le Congo-Brazzaville et la RDC se sont accordés, début octobre, sur "l'urgence" de rétablir la sécurité et la navigation sur le fleuve Congo et son affluent l'Oubangui, dont la navigation est totalement interdite jusqu'en Centrafrique en raison des combats en cours dans la province de l'Equateur (RDC).
(AFP, Bangui, 9 octobre 2000 - 23h34)