Le MLPC accuse l'opposition de vouloir prendre le pouvoir par les armes

Le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC, au pouvoir) a accusé certains partis de l'opposition centrafricaine de vouloir prendre le pouvoir par les armes, selon un communiqué du MLPC transmis samedi à l'AFP à Libreville.

"Certaines formations politiques mal intentionnées, profitant de justes revendications de travailleurs, tentent de prendre le pouvoir par les armes", indique ce communiqué, qui dénonce "le risque grave de guerre civile aux conséquences désastreuses".

Le parti présidentiel, qui ne donne dans son communiqué aucun nom de parti, lance aussi un appel à la jeunesse du pays en lui "demandant avec insistance de se lever comme un seul homme pour barrer la route à la violence largement prônée par des partis politique".

"La souffrance (de la jeunesse) ne peut que s'aggraver par le trouble criminel que certains partis politiques d'opposition appellent de tous leurs voeux", ajoute le communiqué.

Cet appel intervient deux jours après la mise en garde du président centrafricain Ange-Félix Patassé contre ceux "qui veulent prendre le pouvoir par la force", à la suite d'une saisie d'armes à Bangui.

Ces armes - des grenades offensives, des pistolets mitrailleurs, des munitions de guerre et un lance-roquettes - ont été saisies dans plusieurs arrondissements de la capitale pendant la récente grève de huit jours des fonctionnaires, selon les autorités centrafricaines.

Vendredi, le ministre centrafricain de l'Intérieur, Maurice Regonessa, avait également accusé les présidents de deux formations politiques de l'opposition, Charles Massi et Jean-Paul Ngoupandé, de "vouloir mettre le pays à feu et à sang".

Convoqués par M. Regonessa à une réunion portant sur "des questions d'intérêt national", à laquelle ils ne se sont pas présentés, préférant envoyer à leur place une délégation, les deux opposants ont appris de leurs représentants que le ministre les soupçonnait d'être les commanditaires des manifestations du 14 novembre.

Le 14 novembre, des jeunes centrafricains ont érigé des barricades et enflammé des pneus sur certaines avenues de la capitale, obligeant les forces de l'ordre à user de gaz lacrymogènes et de tirs de sommations pour les disperser.

"Le ministre nous a accusé d'être derrière le FLAC et d'avoir le soutien de la France", ont expliqué à l'AFP MM. Massi et Ngoupandé en référence au Flambeau centrafricain (FLAC), un mouvement de jeunesse jusqu'ici inconnu qui a revendiqué ces manifestations

(AFP, Libreville, 18 novembre 2000 - 18h24)


Actualité Centrafrique - Dossier 3