Dur dur d'être communicateur en Centrafrique
Les médias centrafricains ont maille à partir avec le gouvernement Dologuélé. Deux termes se conjuguent : pression et répression. Les agents de l'Etat sont suspendus. Des journalistes de la presse écrite et des radios privée sont menacés dans leur fonction, arrêtés et traduits en justice.
Deux ministres en charge de l'Information (Ouakanga), des Télécommunications (M. Vickos) sont placés au premier plan de ce dossier brûlant. Ces derniers sont aidés dans l'entreprise par le Directeur de Cabinet du premier ministre (M. Bazoli), le Conseiller spécial à la présidence pour des questions de communication (M. Prosper Ndouba), le Chargé de Communication à la prémature (M Yves Sanghamy). L'enjeu réel ne se réduit pas à une question de communication. Les citoyens centrafricains semblent-ils veulent faire passer un message très simple : "donnant- donnant", "un dû est un dû". Ils veulent un partage équitable du bien national qui est énorme et a comme nom : minerais (émeraudes, diamants, or, uranium, fer), bois, fer, café, et autres services rendus (bateau, Internet, avion), etc. Mais enfin, la République n'est pas si pauvre.
Analyse et points de vue
Relations tendues entre la presse centrafricaine et le pouvoir
CENTRAFRIQUE'MEDIAS ET POLITIQUE : LE JOURNALISTE MAKA GBOSSOKOTO EN DANGER !
Sur intervention du nouveau quatuor criminel du régime dictatorial de Bangui, la Télécel, société privée de télécommunication, interdit techniquement au journaliste centrafricain d'accéder au réseau cellulaire, l'empêchant ainsi de rentrer en contact avec la boucle locale de Bangui et le reste du monde.
Malgré le bon fonctionnement du réseau Télécel, M. Maka Gbossokoto ne peut ni passer ni recevoir des appels en dépit du récent rechargement de son portable. En effet, dans la matinée du lundi, le journaliste venait d'acheter une nouvelle carte Télécel d'une valeur de 10 000 Cfa (100 FF) qui devait lui permettre de reconstituer son crédit prépayé de consommation téléphonique.
De source présidentielle non autorisée, M. Maka Gbossokoto figure sur la liste des leaders politiques et syndicaux et autres personnalités centrafricaines à abattre "avant qu'il ne soit trop tard ", précise notre informateur.
Pour le quatuor criminel de Bangui, le journaliste "doit absolument être réduit au silence. IL est le centre nerveux d'un complot orchestré par des opposants pour renverser le président Patassé " ajoute une autre source citant le directeur de cabinet du Premier ministre, Serge Alain Yabouet-Bazoly.
Pour cette haute personnalité centrafricaine, membre à part entière du quatuor criminel, "M. Maka Gbossokoto est un élément central du complot orchestré par des soi-disant opposants en exil. Nous devons absolument les faire taire. Ces Centrafricains, fils indignes du pays, sont dangereux pour la démocratie centrafricaine dans la mesure où ils sont en connexion avec des mouvements dangereux tel Nation of Islam de Farakhan ".
Pour M. Maka Gbossokoto, son isolement confirme les intentions criminelles des sbires du pouvoir. Contacté mardi soir (28 novembre 2000) par Kodro-Centrafrique, le journaliste craint que l'étau ne se resserre progressivement autour de lui. "Je suis en danger de mort ! Mais, je ne me cacherais pas malgré la pression constante exprimée par la mise en scène des sbires du pouvoir. Mon engagement et ma conviction pour des lendemains meilleurs me confortent dans mon combat pour la démocratie et la Centrafrique ".
Mis en relation téléphonique avec Kodro-France, il dresse un rapide tableau des tracasseries subies de la part des autorités centrafricaines. "Sans aucune explication, en mon domicile, je n'ai plus accès au réseau filaire de Socatel depuis un an. Depuis six (6) mois Le Citoyen est aussi coupé du monde ; nos lignes téléphoniques et fax ne résonnent plus. J'opta pour le cellulaire mais curieusement, à la même période, mon portable avait miraculeusement disparu. Depuis six (6) j'en suis à mon énième portable chez Télécel. L'avant dernier vient de connaître le même sort, voici trois (3) semaines. Maintenant le dernier, acquis depuis une semaine, ne fonctionne plus ! ".
Avec Caratel, filiale de la société publique de télécommunication Socatel, Télécel est l'unique provider privé de télécommunication cellulaire en République centrafricaine. Parmi l'un des gestionnaires figure M. Serge Pshimis, un proche du Premier ministre Dologuélé.
Depuis la privatisation de la banque Ubac, négociée par M. Dologuélé au profit du groupe camerounais Fotso, M. Serge Pshimis en est devenu un des membres incontournables du conseil d'administration. Il y représenterait les intérêts de son ami Dologuélé et ceux d'hommes d'affaires centrafricains. De source non autorisée, M. Serge Pshimis aurait servi de prête nom à M. Anicet Georges Dologuélé lors de la privatisation de la banque centrafricaine Ubac.
Kodro rappelle que le quatuor criminel de Bangui est constitué de MM. N'Douba Prosper, conseiller spécial à la Présidence centrafricaine, N'Douba Christophe (frère de Prosper), conseiller à la Primature centrafricaine, Yabouet-Bazoly Serge Alain, directeur de cabinet du Premier ministre Anicet-Georges Dologuélé, et Sanghamy Yves (cousin de M. Yabouet-Bazoly), conseiller à la communication à la Primature.
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.A suivre.