La "marche pacifique" des fonctionnaires, 24 novembre 2000 (2): sans heurts

 

La controverse sur les chiffres est interminable : 3 000, 5 000, 10 000 personnes ?. Tout le monde s'accorde cependant à souligner la sérénité des grévistes : ce fut une manifestation sans heurts. Le porte-parole du président de la République le reconnaît et ironise sur le fait que nombreux fonctionnaires se seraient rendus au trésor pour percevoir le mois de salaire promis la veille de la "marche pacifique".

Fin de la manifestation des fonctionnaires à Bangui (AFP, Bangui, 24 novembre - 13h27)
La manifestation des fonctionnaires centrafricains pour exiger du gouvernement le paiement d'arriérés de salaires s'est achevée sans heurts vendredi en fin de matinée à Bangui, a constaté un journaliste de l'AFP.
Cette "marche pacifique" de protestation, à laquelle s'étaient joints de nombreux jeunes démunis, a rassemblé dans le calme 10.000 manifestants selon les syndicats, "pas plus de 3.000 à 4.000" selon le ministère de l'Intérieur.
Elle avait été interdite tard dans la soirée de jeudi par ce même ministère, mais les forces de l'ordre n'ont pas tenté de s'opposer aux manifestants, bien encadrés par un service d'ordre syndical.
La marche est partie de la Bourse du travail, située à environ cinq kilomètres du centre de la capitale, en direction de la place de la République, dans le centre-ville.
"Famine, famine, famine, en Centrafrique, la famine sévit!", scandaient sur le parcours les militants, qui brandissaient des tiges de palmier et des banderoles.
"Travail, d'accord, mais 12 mois de salaires d'abord", ou "Non à la misère programmée des travailleurs", pouvait-on lire sur ces banderoles.
Le porte-parole de la présidence centrafricaine, Prosper Ndouba, interrogé par l'AFP, s'est félicité du "bon déroulement de cette marche".
"Il faut reconnaître que les dirigeants des centrales syndicales ont été responsables", a-t-il souligné.
Selon M. Ndouba, de nombreux fonctionnaires ont préféré se rendre au Trésor pour percevoir le mois de salaire promis jeudi par le gouvernement plutôt que de participer à la manifestation.
Les 17.000 fonctionnaires centrafricains sont mobilisés depuis début octobre pour exiger le paiement de 12 mois d'arriérés de salaires s'étalant sur plusieurs années, rappelle-t-on


Actualité Centrafrique - Dossier 3