Un manifestant rapporte : "deux poids deux mesures"
<< Bangui est entrain de brûler! Les Forces de l'ordre s'opposent au meeting qui doit etre fait par les partis politiques de l'opposition.
Il y a des blesses et on ne sait pas encore s'il y a des morts. Sinon, des grands leaders de partis politiques d'opposition sont blesses par bal ( A ce qu'il parait Gounpande, Goumba, Dacko, ...) sont aussi blesses.
Quel est ce pays? Le parti au pouvoir MLPC a eu a faire son meeting sans blessure ni autres degâts, mais l'opposition ne peut pas faire autant? Non, trop c'est trop! ..."
On dit MERDE au MLPC et son pouvoir, ses dirigeants, ...>>. S.V.
Bangui 16h52min
Dispersion par la police d'un meeting des partis de l'opposition
(Afp, Bangui, 19 décembre 2000 - 17h15)Un meeting de l'ensemble des partis de l'opposition centrafricaine, qui devait se tenir mardi après-midi à Bangui, a été dispersé peu avant son début à coups de grenades lacrymogènes par les forces de police, a constaté un journaliste de l'AFP.
Ce meeting, interdit dans la matinée par le gouvernement centrafricain qui estimait ne pas être en mesure d'en assurer la sécurité, avait été appelé par 15 partis politiques d'opposition demandant le départ du président centrafricain Ange-Félix Patassé "dans l'intérêt de la Nation".
Alors qu'une vingtaine de dirigeants de ces partis, dont plusieurs députés, avaient déjà pris place dans le stade Bonga-Bonga de Bangui en compagnie de plusieurs centaines de leurs sympathisants, les forces anti-émeutes de la police leur ont demandé de quitter les lieux "au nom de la loi".
Refusant d'obtempérer "au nom de la loi sur la liberté de rassemblement", les opposants ont été alors été délogés de leur lieu de réunion, situé non loin du centre-ville, par des tirs nourris de grenades lacrymogènes. S'en est suivie une gigantesque bousculade où plusieurs manifestants ont été légèrement blessés, a constaté l'AFP.
Les policiers, agressés à leur tour à coups de pierres par de jeunes manifestants, ont poursuivi les sympathisants de l'opposition dans deux quartiers voisins - Sika 1 et Saïdou - d'où des tirs en l'air, et cette fois à balles réelles, ont été entendus, ont indiqué plusieurs témoins. Quelques véhicules ont été endommagés.
En milieu d'après-midi, d'importantes forces policières étaient toujours présentes aux abords du stade, mais le calme semblait être revenu en dépit de quelques tirs sporadiques.
Cette dispersion du meeting intervient alors que la Centrafrique est en proie depuis plusieurs semaines à de vives tensions sociales dues à une grève des fonctionnaires qui réclament le paiement d'au moins 12 mois d'arriérés de salaire.
La crise sociale et l'absence de dialogue entre syndicats de la fonction publique et gouvernement a ainsi amené les partis d'opposition à critiquer le "régime Patassé", incapable, selon eux, de payer les fonctionnaires en raison de sa corruption et sa mauvaise gouvernance.
Le 15 décembre, les partis politiques d'opposition avaient demandé le départ, "dans l'intérêt supérieur de la nation", du président Patassé et annoncé la création d'un "comité de coordination" en vue de "préparer un changement politique sans violence".
Les autorités centrafricaines ont de leur côté dénoncé à plusieurs reprises la "récupération politique" des "justes revendications salariales des travailleurs", interdisant systématiquement les réunions des partis d'opposition.
Le gouvernement interdit un meeting des partis de l'opposition
(Afp, Bangui, 19 décembre 2000 - 9h37)