Le Dilemme Centrafricain: Prendre ou Garder le Pouvoir par la Force

L'évolution de la situation en Centrafrique, depuis quelques temps déjà, met aux prises trois principaux acteurs :

  1. Une majorité présidentielle (le chef d'Etat, le Gouvernement et le MLPC) aux abois, sourde et dépourvue de toute initiative claire et réfléchie pour sortir le pays de la crise aiguë qui sévit sur tous les fronts : politique, social et économique, selon le mandat qu'elle a pourtant librement sollicité auprès de ses concitoyens. Une majorité acculée à ce point, qu'il ne lui reste de souffle que pour accuser l'Opposition de chercher à prendre le Pouvoir par la force;
  2. Une opposition apeurée, affamée, dont l'accès à tous les media publics est interdit, au demeurant divisée, et grossièrement incapable d'assumer le rôle de balancier politique qu'une Constitution digne de ce nom lui aurait conféré en démocratie. Une Opposition qui n'a plus que des yeux et de bouche pour voir agir la majorité présidentielle à sa guise, et l'accuser à son tour de vouloir garder le Pouvoir par la force; et, entre les deux,
  3. Un peuple. Celui de Centrafrique, abusé et minablement spolié, qui lutte pour sa survie. Un peuple qui pourtant a cru en une démocratie, dont l'ivresse et l'irresponsabilité des institutions le soumettent à l'extinction.

Mais, entre une majorité présidentielle, qui n'a que l'usage de la force pour conserver le Pouvoir, sous prétexte qu'elle l'a acquis démocratiquement, et une Opposition, réduite à croire en la force, si non accusée de vouloir en faire usage pour acquérir ce même Pouvoir, à défaut des conditions propices au juste jeu de l'alternance, lequel le Peuple du Berceau des Bantous, encore souverain, devra-t-il choisir pour éviter ce dangereux jeu de force et asseoir une réelle démocratie? Les éléments pertinents pour tenter de répondre à ces questions ne peuvent se trouver que dans l'observation sérieuse des différents événements qui ont cours au pays depuis 1993, en particulier ceux qui perdurent depuis novembre 2000.

On disait de la situation qui prévalait en Centrafrique aux alentours des élections de 1993, lesquelles consacrèrent la conduite des affaires de l'Etat à M. Patassé, qu'elle était dans un état de déliquescence avancée. Elle constituait le planché absolu, duquel on ne pouvait tomber plus bas. En d'autres termes, juste un cancre, en matière de gestion publique, aurait été incapable de remettre la pente en situation ascendante, compte tenu de tous les potentiels du pays. Si les Centrafricains avaient choisi d'en confier la tâche à M. Patassé, quand bien même qu'il en avait le charisme présumé, ils ne s'attendaient pas à ce que ce dernier, par un abracadabra insolite, ou un miracle, les sortît de la gigantesque ornière où ils étaient collectivement enlisés. Non, soyons sérieux, la Centrafrique, dans son ensemble, s'attendait à tout le moins à des initiatives vigoureuses, aptes à canaliser le maximum de son potentiel et des énergies de tous ses enfants, sans distinction, aucune, vers une voie de sortie noble, à l'image de sa devise c'est à dire dans l'Unité, la Dignité et le Travail.

Mais depuis lors, le pays a connu deux principales crises, et non des moindres, dont la situation politique, économique et social actuelle n'est que le reflet, à mon avis. Voyons brièvement comment ces crises ont été gérées, et quelles en sont les conséquences.

Des mutineries de 1996 le gouvernement avait dit qu'elles n'étaient que tentatives d'une faction nostalgique de l'armée, tribalo-réactionnaire, de reprendre le Pouvoir de l'Etat. Ces mutineries ont été traitées et évacuées comme telles. Leurs conséquences parlent d'elles-mêmes :

  1. Anéantissement et humiliation de l'armée nationale, pendant qu'il y a
  2. Instauration et développement pures et simples d'une milice puissamment équipée,
  3. Augmentation de zèle du parti au pouvoir (intimidations, corruptions...) avec,
  4. Assassinats politiques de tout genre, prévarications et scandales politico-financiers en chaîne,
  5. Aggravation de la situation économique et réduction de l'opposition, et j'en passe.

Près de cinq ans plus tard, les agents de la fonction publique vivent une léthargie avec de retard de salaires avoisinant les 30 mois. A travers leurs syndicats, ils entament des négociations avec le gouvernement, lesquelles échouent. Ils lancent des mouvements de grève pacifiques. L'Opposition, tout comme le Gouvernement, trouve le mouvement légitime. Le chef d'Etat va jusqu'à leur promettre une contribution de 10 millions de dollars...sur son compte personnel! Cette promesse ne se réalise pas, pendant que le gouvernement, lui, reste de marbre. Frénétiquement l'Opposition se regroupe, prend position aux côtés des manifestants. Non seulement elle critique l'apathie du gouvernement, mais s'apprête à proposer sa vision des choses, en vertu des droits que lui confère la Constitution. Le chef de l'Etat et le gouvernement lui refusent ces droits. La situation s'aggrave : La démission du chef de l'état est exigée. Mais celui-ci et le gouvernement taxent l'Opposition de vouloir prendre le Pouvoir par la force. Sans attendre cette fois, ils lancent une opération de force et d'intimidation, frappant çà et là membres et chefs syndicaux et ceux des partis d'opposition et civils...

Différentes remarques méritent d'être soulignées ici. A savoir que: 

En somme, ces mouvements sont des symptômes patents d'un malaise social permanent et profond, dont le remède idoine tarde à venir. Patassé et son équipe, non seulement font abstraction intentionnellement de toute objectivité dans l'interprétation de ces signes, mais encore plus, ils en font de la sur enchère à dessein pour justifier, d'une part les résultat d'une gestion qui démontrent à satiété leurs capacités réelles, et d'autre part leurs véritables intentions insanes, mal occultées.

Les mauvaises analyse et interprétation d'une donnée, en matière de gestion, publique ou corporative, dénotent d'une incapacité sérieuse, aux conséquences imprévisibles et dangereuses. En matière politique, de telles manœuvres, intentionnelles de surcroît, démontrent un caractère machiavélique et cynique aux portées inquiétantes pour la Démocratie.

En fait, en résumant toute revendication, de quelque côté que ce soit, à de vulgaires tentatives de prendre le pouvoir par la force, sans pour autant chercher à résoudre de façon décisive et définitive le problème palpable qui en est à la base, Patassé et son équipe tentent, eux, de garder illégalement et illégitimement le pouvoir. Plus encore, quand ils utilisent une milice aux vues et sues de tous, ce sont eux qui font usage de la force, pour garder un pouvoir acquis démocratiquement. Patassé et son régime ont frustré l'Armée nationale et frappé idiotement l'Opposition et les fonctionnaires, sans résoudre la crise. Attendons-nous à une réédition plus vigoureuse de ces revendications avec l'alliance des deux victimes.

L'Armée nationale, bafouée depuis lors, en tant qu'institution républicaine est issue du peuple. Elle est entretenue et équipée légalement sur les deniers publics. Son rôle légal et légitime est de garantir la sécurité et la liberté des citoyens et des autres Institutions, et de l'intégralité du territoire de l'Etat centrafricain dans le respect de la constitution, mère de toutes les lois. A ce titre, cette armée n'a aucun droit de tirer sur ses géniteurs et protégés : les citoyens et, plus encore, d'utiliser ses armes pour exiger la destitution d'un pouvoir, qui plus est démocratiquement établi. Dans tous les cas, ce serait un coup d'état.

On parle de coup d'état quand l'usage est fait de la force pour acquérir ou garder le Pouvoir établi; que cet établissement ait eu lieu démocratiquement ou pas du tout. Le coup d'état est illégitime et illégal. Sauf qu'en matière de relations internationales, d'un geste illégitime peut naître la légalité, c'est à dire la force de loi, à condition qu'il y ait certaine(s) reconnaissance(s) internationale(s); or l'opinion internationale n'est pas figée... Les spécialistes savent que seule la préparation d'un coup d'état peut exiger beaucoup d'heures et même des jours; mais jamais son  exécution. M. Patassé le sait si bien, qui, en un temps deux mouvements, de djellaba vêtu, arpentait déjà les concessions de l'Ambassade de France...

Ceci dit, même si elles pouvaient aboutir à cela, les dernières différentes mutineries ne constituaient pas une tentative de coup d'état de prime abord. Car dès le départ les soldats mutins ont spécifié ce qu'ils voulaient, et leur disponibilité à négocier. Et, selon les écrits de M. Kossibela, pourtant membre influent du MLPC d'alors, un comité avaient été établi dont il faisait partie, pour discuter avec eux.

L'échec dans de telles négociations est susceptible de transformer ces genres de mutinerie en coup d'état. Le Cas de la Côte d'Ivoire est encore frai dans nos mémoires. L'armée française n'intervenait pas que le paysage politique de la RCA aurait été transformé depuis. En mal ou en bien, nul ne le sait, si on se réfère à ce qui s'y passe en ce moment.

Ce devoir de protéger le patrimoine national, que la Constitution confère à l'Armée, peut être exercé, si les circonstances l'exigent, devant des abus et l'incapacité avérés d'un régime, même établi démocratiquement. Aux Philippines, quoi que mis en place par les urnes, Estrada a dû abandonner, dès qu'il a perdu l'appui de l'armée, dans le processus de sa destitution exigée par la rue(!) pour corruption et abus de pouvoir! Il se serait entêté à garder ce Pouvoir dans ce cas, qu'il aurait ouvert la porte a beaucoup d'éventualité, même à celle d'un coup d'état. Mais aucune constitution au monde ne prévoit le coup d'état comme moyen idoine de maintenir un pouvoir ou de lui faire changer de main.

C'est pourquoi, en Démocratie, il y a l'Opposition. Celle-ci doit constituer légalement et légitimement l'alternative au pouvoir en place. La vitalité de cette Démocratie est largement fonction de celle des partis d'opposition. Ces derniers doivent avoir la capacité de se renouveler, de générer des idées qui vont enrichir le débat et faire progresser la société. Ces partis se doivent d'être aussi dynamiques et créatifs que possible. Pour leur faciliter l'exercice de leur rôle, ils doivent avoir pleinement la liberté de circuler, de se réunir, de tenir des meetings, et surtout avoir accès aux média publics.

L'opposition centrafricaine est divisée, c'est vrai. Si elle est famélique et que beaucoup de ses membres n'ont de principe que la politique du ventre, comment cela peut-il en être autrement dans un système, supposé démocratique, mais où :

Cela constitue tout simplement un abus de Pouvoir, qui, non seulement est en contradiction avec toute démarche démocratique, mais lui est fatal, ainsi qu'à tout le reste de l'appareil de l'Etat. La preuve est patente, là devant nous tous Centrafricains et Centrafricaines : Un vide désolant à la tête de l'Etat, aux conséquences dramatiques, qui transforme tout le pays en un paisible mouroir. Un appareil d'état dont ce qui reste, anémique, est malencontreusement sous l'emprise de la sclérose en plaque, si non de l'ataxie qui lui privent de toute coordination dans ses mouvements, pendant que la mendicité est honteusement érigée en système de gestion budgétaire, aussi bien sur les plans national et international. Le temps est révolu, où le passage annoncé des Responsables centrafricains dans les institutions internationales, à Washington DC plus précisément, est méticuleusement préparé par leurs homologues, fonctionnaires de ces lieux: Les experts centrafricains étant réputés maîtriser leurs dossiers, qui de surcroît, sont bien ficelés... Aujourd'hui la carence centrafricaine est même palpable à l'extérieur. La réalité étatique au pays est identique à celle que peignait Dacko lors du procès de Bokassa, qui, parlant de la période entourant la chute de l'empire, disait : '...L'Etat centrafricain n'existait plus...il était mort. Sa tête, décapitée. Les conseils des ministres n'étaient que rencontres d'amis, pour des séances de beuverie. Comment voyez-vous un Conseil des ministres que l'accusé commençait par : " D...mama ti ala kwé na ya ti da so!... "?'

Patassé n'a plus foi qu'en la force pour garder le Pouvoir. De part les actions qu'il entreprend pour cela, il a tué la Démocratie en Centrafrique. Car une Démocratie ne peut se prétendre effective et en santé, quand il manque d'alternative réelle au Pouvoir en place; si celui-ci n'est pas quotidiennement confronté à des idées qui ne sont pas siennes, mais qui n'en ont pas moins de légitimes assises populaires.

Être institué démocratiquement n'accorde pas un tel abus de Pouvoir à l'élu.

Cela n'impose pas non plus au peuple l'obligation de piaffer jusqu'à la fin d'un mandat, en particulier quand il y a incompatibilité triviale entre les intérêts et objectifs de l'élu et ceux de l'ensemble de la population.

Au contraire, puis que cet élu ne montre pas de capacité et d'envie réelles de redresser la situation, attendre la fin de son mandat est une perte blanche, qui lui donne tout le temps de renforcer sa position au détriment du peuple et de la Démocratie.

En dehors du cas des Philippines, auquel nous avons fait référence plus haut, l'échiquier politique international abonde d'autres où les chefs d'Etat élus démocratiquement ou pas ont dû accrocher en plein exercice sous la pression des rues; Aux USA, le Républicain Richard Nixon fut obligé de démissionner avec l'affaire Watergate, qualifiée d'anticonstitutionnelle et d'abus de pouvoir. En Côte d'Ivoire, au Pérou où Fuji Mori, pourtant réélu, a été obligé de démissionner. En Indonésie, après que les étudiants et la population en furie eurent exigé et obtenu le départ de Suharto et sa famille pour corruption, abus de pouvoir et enrichissement illicite, les militaires avaient repris momentanément le pouvoir, pour ensuite le remettre aux civils. Mais ce nouveau président institué démocratiquement, Abdurrahman Wahid, fut contraint par les mêmes, étudiants et rues, de reconnaître l'inadéquation et la faiblesse des mesures entreprises pour corriger la situation économique et politique après les Suharto. D'ailleurs il n'en a pas encore fini, celui-là.

Devant cette contradiction flagrante, le Peuple de Centrafrique de nature pacifique et tolérant, semble pris en otage. Otage, surtout d'un régime qu'il a fait asseoir démocratiquement, mais qui s'est transformé en monstre, et d'une opposition incapable de défier ce monstre, en dépit des droits qui lui accorde une Constitution décapotable. Mais, même si les circonstances paraissent limiter ses choix, un peuple n'est jamais pris en Otage. Il fait peur, et le monstre a déjà entamé son processus d'auto destruction.

Comment épargner l'avenir de ce genre de dilemme et ses destructrices conséquences?

Un système où on sollicite son élection auprès du peuple, pour se faire garantir sa sécurité et celui de son régime par l'étranger, où tout simplement par une milice spéciale, parallèlement à l'armée nationale, n'est pas de la Démocratie. Cette façon de procéder est celle qui a fait ses preuves sous les régimes précédents, et dont le peuple de Centrafrique en a gardé les affres. Cela fait partie de l'ensemble de tous les maux que nous tous, centrafricains et centrafricaines, Patassé et les faucons du MLPC y compris, avons reproché à ces régimes. Et, ce pour lequel nous avons exigé le changement. Mais, ces régimes précédents, nous les avons désignés sous le vocable de Dictature. En d'autres termes ce sont des systèmes avec concentration de tous les pouvoirs entre les mains d'un seul individu, un seul parti, une classe, une ethnie...en un mot, un système de Pouvoir absolu, Pouvoir dont le détenteur fait ce qu'il veut, comme il veut.

En Démocratie, le peuple qui élit, est celui-là même qui garantit la sécurité de l'élu et de son régime. Il est ainsi dans toutes les anciennes Démocraties qui existent actuellement. La présence d'une milice à la disposition d'un chef d'Etat mis en place démocratiquement constitue un danger très grave, incompatible et fatal à la démocratie. C'est comme permettre une arme à un enfant, avec laquelle il va tuer ses propres parents. Il faut bannir constitutionnellement l'existence des milices du Président et/ou des partis politiques. L'élu et son régime en seraient plus conscients, et prendraient leurs responsabilités devant leurs électeurs, le peuple, advenant le cas. Ils sauraient limiter leurs zèles, et ajouter plus de rigueur, de sérieux et faire preuve de plus d'honnêteté dans la gestion des fonds publics et de tout le patrimoine national. Aux temps de Bokassa et Kolingba, c'était d'abord une partie de l'Armée nationale qui était orientée à la sécurité du Chef de l'Etat. Ce dernier en prenait ensuite le commandement total, la grossissait sur une base ethnique, l'entretenait et l'armait pour sa sécurité et toutes les autres basses besognes. Actuellement, au temps de Patassé, et en Démocratie s'il vous plaît, c'est tout simplement un corps paramilitaire hétéroclite, constitué aussi sur une base ethnique, sinon régionaliste, indûment entretenu, équipé et puissamment armé par des moyens illicites et illégaux, - scandales politicofinanciers étant la nouveauté! - pour non seulement protéger M. Patassé, son régime et toutes leurs activités commerciales anti-constitutionelles, mais aussi intimider et tuer, si possible mater la population et empêcher, advenant le cas, tout mouvement de revendication même pacifique. Le mot d'ordre de base est de tuer, de façon expéditive, de dépecer les corps de leurs victimes et de les exhiber à tout le monde pour faire peur : Grélombé & fils, Gbodo & compagnie...de la sauvagerie la plus abjecte, et du jamais vu en terre de Boganda. Tous les moye! ns sont permis, de la brutalité la plus vile, à l'empoisonnement alimentaire. Aucun symbole n'est respecté, de la bannière des Elus, à la cellule familiale : les Députés , et les Mandaba, père & fils et François Kouassi-Agbolan-Kagni ....

Relever le défi de la Mondialisation économique et technologique exige une certaine mondialisation de l'art de gouverner. En matière de sécurité de l'Etat, et pour garantir l'ordre public et l'équilibre des pouvoirs:

A mon avis, la division au sein de l'opposition et donc sa faiblesse, en dehors des considérations internes, sont directement fonction du nombre et de la taille des partis politiques qui la composent, et du sérieux et de l'honnêteté du parti au pouvoir. La population de la Centrafricaine est de trois million cinq cent milles habitants, sinon moins, si on considère l'opération de soustraction qu'imposent la faim, le sida, les maux de tête, le paludisme (!)... Il devrait avoir une limite supérieure au nombre de partis politiques, pouvant conduire à un meilleur fonctionnement de la Démocratie, pour le mieux être de tout le monde. Des procédures peuvent être conçues, sur lesquelles on chercherait un consensus, pour ensuite les légaliser afin de fixer un maximum à ce nombre. Par exemple, actuellement 5 (cinq) % est le seuil en deçà duquel les candidats malheureux à la Présidence de la République perdent leur mise de fonds de cinq millions de francs cfa. On pourrait s'entendre et étendre cette logique, par exemple, à 4% pour les partis politiques, tel que :

        1. S'intégrer tout simplement à des grands partis politiques, moyennant une entente, pour continuer;
        2. Fusionner, une fois pour toutes, avec d'autres partis politiques de petite taille, sur des bases idéologiques ou autres..., afin d'en constituer un seul, ayant un seul nom, pour siéger à l'AN avec les avantages nécessaires;
        3. Travailler seuls, sous leur nom d'origine sur le terrain, afin de mieux se faire connaître, sans assise à l'Assemblée Nationale et ses avantages, en attendant les prochaines élections.

Les limites des 4% et la sévérité imposée dans la gestion du fonds de fonctionnement de deux cents millions de cfa serviront, je suis sûr, à faire des partis politiques de l'opposition un peu plus sérieux et un peu plus respectés. On peut encore ajouter beaucoup d'autres idées pour faire des partis beaucoup plus nationaux et donc moins régionaux, et beaucoup plus efficaces, pour que vive la Démocratie en RCA.

A Wakodro ti Bè-afrika, nous n'avons ici que des idées, qui ont pour objectif de lancer un débat général de fond à l'issue duquel nous espérons munir notre paysage politique du minimum d'objectivité, d'honnêteté et d'humilité nécessaires à l'utilisation et au respect de nos voies que nous prêtons à nos élus. Quant à l'adoption et l'application de ces idées, nous devrions savoir qu'il n'appartient qu'à nous et à nous seulement de nous donner de la valeur et du sérieux à travers le respect de nos institutions républicaines, et nos lois. C'est pourtant ce qui se passe ailleurs en occident. A mon entendement toute tentative réelle de changement doit commencer par ces différents points, afin qu'un gouvernement en place n'ait autre chose que les résultats de son travail, à brandir pour prétendre garder le pouvoir, respecter ses électeurs et faciliter le libre jeu de l'alternance.

Merci.

Blackys-Vincent Biandé-B., Montréal, Québec, Canada


Actualité Centrafrique - Dossier 4