Droits de l'Homme en Centrafrique : intimidation et arrestation devenues monnaie courante
Qui fait la loi? Qui décide? Qui donne les ordres? Des conseillers aux hautes autorités de l'Etat, un ordre d'opération très musclée peut tomber. Il s'agit d'exécuter tout simplement sous des formes diverses : arrestations, interpellations, intimidations, bastonnades, enlèvements.
Les ordres sont des ordres. Ils sont verbaux et il est inutile de chercher à savoir. Alors malheur à celui qui parle. Des parlementaires, représentants du peuple, les journalistes, les syndicats, la Ligue Centrafricaine des Droits de l'Homme en font surtout les frais. Une question enfin se pose : le Chef de l'Etat, le président PATASSE, garant de toutes les Institutions publiques, de la Sécurité du Citoyen, de la Justice est-il au courant de cette situation ?
La situation des droits de l'Homme en RCA est "très préoccupante" (LCDH)
Dans une déclaration rendue publique lundi, la LCDH affirme qu'"on enregistre une restriction sans limite et injustifiée des libertés individuelles et collectives au mépris de la Constitution, des lois et engagements internationaux souscrits par l'Etat centrafricain en matière des droits de l'Homme"
Tout en regrettant "la volonté du pouvoir d'empêcher toute manifestation pacifique de l'opposition démocratique" alors que "la liberté d'aller et venir est régulièrement bafouée par les pouvoirs publics", l'organisation "appelle à un dialogue constructif entre les pouvoirs publics et les autres composantes politiques et sociales de la nation pour une paix durable".
Elle constate encore que "les responsables des partis politiques de l'opposition sont persécutés et font l'objet de menaces d'arrestation", tandis que "toute velléité d'opinion contraire à celle des pouvoirs publics est sévèrement réprimée"
"Face à cette escalade de répression (...), la LCDH exprime sa très vive préoccupation et interpelle les autorités afin qu'elles restaurent les libertés bafouées", poursuit le texte.
La LCDH "exige" enfin "l'accès équitable de tous les partis politiques aux médias de l'Etat", "la cessation des poursuites et autres tracasseries à l'encontre des journalistes, opposants, syndicalistes et militants des droits de l'Homme" et "la restauration de la liberté d'opinion, de la liberté de réunion, de la liberté d'aller et venir".
Dans cette déclaration, la Ligue cite plusieurs cas de restriction des libertés individuelles et collectives comme la dispersion le 19 décembre 2000 d'un meeting de l'opposition suivie de l'arrestation et du procès de 73 personnes, l'interdiction verbale faite à l'ancien président David Dacko de quitter le territoire centrafricain, etc..