Des éleveurs tchadiens tuent 11 villageois au nord de la Centrafrique
Onze villageois centrafricains ont été tués et 16 blessés par des éleveurs tchadiens qui ont attaqué en fin de semaine dernière deux villages du nord de la Centrafrique voisins du Tchad, a rapporté lundi la radio nationale à Bangui.
Les assaillants ont incendié 65 maisons à Dékila I et Déobongo II au petit matin et tiré des flèches sur tous ceux qui tentaient d'échapper aux flammes, avant de se retirer en direction du Tchad, selon la radio.
Un bébé est mort calciné lors de ces attaques, a-t-on ajouté.
Le préfet centrafricain de l'Ouham-Pendé et son homologue tchadien de Goré se sont engagés à oeuvrer ensemble pour identifier les assassins.
Les autorités de l'Ouham-Pendé ont également appelé le gouvernement de Bangui et ses partenaires à porter secours aux rescapés, dont plus de 200 se trouvent désormais sans abri.
On ignorait lundi le mobile de ces attaques.
Les dégâts causés dans les plantations de RCA par les troupeaux des nomades tchadiens sont à l'origine de différends récurrents et parfois violents entre ces éleveurs et les paysans centrafricains.
La frontière entre la RCA et le Tchad, très perméable, favorise en outre les incursions de bandes armées incontrôlées qui violent, pillent et tuent dans les villages reculés.
En mars dernier, cinq Tchadiens munis d'arme de guerre avaient attaqué un autre village dans le nord de la RCA. Deux d'entre eux avaient été abattus par les habitants, constitués en comité d'autodéfense, qui avaient récupéré un fusil d'assaut Kalachnikov sur les agresseurs.
(AFP, BANGUI, 16 avril 2001 - 17h10)