Coupeurs de route, éleveurs : l'insécurité et massacre sans fin en Centrafrique
La loi du Talion, le massacre des populations, le règlement de comptes à coups de feu ou à arme blanche se banalisent. A la pénurie et au dénuement s'ajoute désormais l'insécurité. La jeunesse et les cadres supérieurs toutes catégories confondues sont décimés par deux maladies principalement : le SIDA et le paludisme. L'avenir du pays est ainsi hypothéqué. Cependant, un petit nombre de "prédateurs" s'attaquent et dépouillent de façon éhontée ce qui reste de la République, y compris les moyens destinés à endiguer ces féaux et de les éradiquer. Une illusion semble encore bien ancrée dans l'esprit de bon nombre de citoyens, et la fuite en avant implacablement installée.
Question du jour posée par JP D : "Comment sommes arrivés en plein jour comme ça à récolter une ignominie de comportement pareil ? Qu'elle en est l'origine ? Ça fait déjà un moment que ça dure. Pourquoi n'arrivons-nous pas à l'éradiquer ? "
(02 mai 2001)
Précision de Kodro sur les massacres de Paoua :
Des éléments en provenance de Kodro-Centrafrique, nous apprenions que les massacres ont plutôt eu lieu dans la sous-préfecture de Paoua et non dans le Kodro de Yaloké...
J'oubliais... DEUX BEBES figurent parmi cette liste macabre... !
Ah! Dounia...
Bien que le périmêtre de sécurité se soit déjà installé bien au-délà de Paoua,Kodro-Centrafrique reconstitue actuellement les faits...
Nous epérons vous en dire plus dans les prochaines heures...
Mais, pour tout vous dire, je souhaite que ces éléments soient infirmés... par l'approfondissement de l'enquête...
Henri GROTHE
(KODRO - Wed, 02 May 2001 09:39:46)
C'est affreux !
Nous n'avions pas besoin de ça ! Notre pays a déjà assez de problème comme ça. En voilà encore une horreur qui va en rajouter à notre réputation au regard de nos voisins, de l'Afrique et du monde entier !
Comment sommes arrivés en plein jour comme ça à récolter une ignominie de comportement pareil ? Qu'elle en est l'origine ? Ça fait déjà un moment que ça dure. Pourquoi n'arrivons-nous pas à l'éradiquer ?
On dirait une guerre civile, comme en Algérie avec les islamistes, sauf que pour les derniers, la cause du moins, est clairement identifiée. Pourquoi les Zarguina n'avouent -ils pas leurs intentions ? Ceci pourrait alors se résoudre par un dialogue pour que la sécurité revienne chez nous au moins de ce côté là.
Quelle malchance qu'ils ont, ces Centrafricains. On dirait que Dieu les a maudits.
Jean Paul Domba
(KODRO - Tue, 1 May 2001 18:04:48 EDT)
21 éleveurs tchadiens massacrés par des "coupeurs-de-route" en Centrafrique
Des brigands "coupeurs-de-route" ont tué 21 éleveurs tchadiens et en ont blessé sept après avoir assiégé leur campement tout au long du mois d'avril, a indiqué un député centrafricain de la région où s'est déroulé le massacre.
Le 27 avril, au moment de quitter le village de Gbapi qu'ils avaient investi depuis près de trois semaines, "les assaillants ont abattu 21 personnes devant leurs proches", a expliqué à la radio nationale centrafricaine M. Joaquim Goyango, un député indépendant de la circonscription de Yaloké (environ 200 km au nord-ouest de Bangui).
"Malgré les appels au secours lancés par la population de Gbapi, personne ne lui est venu en aide", a déploré l'élu en ajoutant que les rescapés de ce massacre n'avaient eu la vie sauve qu'en simulant la mort.
Aucune confirmation officielle de ces meurtres n'a pu être obtenue par l'AFP auprès des forces de sécurité de cette région isolée de la Centrafrique.
En décembre dernier, sept éleveurs tchadiens installés dans la même région avaient déjà été tués par des "coupeurs-de-route", ou "Zaraguinas", des bandits de grand chemin présents un peu partout sur le territoire centrafricain.
Ces derniers, qui organisent le plus souvent des embuscades sur les grands axes de circulation du pays, lancent aussi des attaques sporadiques contre des villages isolés dans la "brousse", en particulier dans le nord de la Centrafrique en raison de la perméabilité de la frontière avec le Tchad voisin.
Pour garantir la circulation des biens et des personnes, les autorités centrafricaines ont récemment créé des garnisons militaires, équipées par la France, à l'est et à l'ouest du pays, mais le manque de moyens empêche souvent les militaires des Forces armées centrafricaines (FACA) d'intervenir à temps.
La férocité des "Zaraguinas", qui n'hésitent pas à piller, violer et tuer leurs victimes, poussent les soldats des FACA à ne faire aucun prisonnier dans leurs rangs tandis que les villageois forment souvent des groupes d'autodéfense, notent les observateurs.