Méningite, une épidémie qui sévit dans l'indifférence "presque" générale du pays
Une maladie très contagieuse et foudroyante non encore prise au sérieux en Centrafrique :
La République Centrafricaine vit des moments très difficiles. Si ce n'est économique, c'est sanitaire et social ou encore scolaire. Des catastrophes naturelles comme les orages, s'y ajoutent faisant de nombreuses victimes : des sans-abrits, de décès, des récoltes détruites. Ailleurs, c'est le Sida qui se banalise, atteignant le quart des populations; on ne compte plus le nombre des cas. Les campagnes de sensibilisation et de prévention sont sans effet, parce que non efficaces; les moyens à mettre en oeuvre sont détournés vers d'autres fins et les malades sont laissés pour compte.
Un malheur n'arrive jamais seul. La méningite fait son apparition. En 24 heures ou 48 heures, le patient risque de trépasser. Très contagieuse et foudroyante elle n'est pas encore prise au sérieux en Centrafrique. L'écho d'un cri alarmant a été fait dans des pages de Sangonet :" Une épidémie de méningite en Centrafrique à faire crier le monde entier et personne ne s'en soucie."
De nombreux foyers de méningite et décès signalés en Centrafrique
De nombreux foyers de méningite ont refait apparition sur le territoire centrafricain depuis plusieurs mois faisant des dizaines voire des centaines de victimes, selon la radio nationale.
Les décès dus à cette épidémie se comptent tant à Bangui qu'en province et la situation s'apparente à celle de 1999-2OOO où plus de 2OO morts avaient été signalés dans l'ensemble du pays, d'après des estimations de la radio comptabilisés mercredi par l'AFP.
Ainsi, entre février et mars, un foyer de méningite a fait 3O morts sur plus d'une centaine de malades déclarés dans la sous-préfecture de Paoua (nord), zone frontalière avec le Tchad.
Mercredi, la radio nationale a fait état d'un autre foyer à Yaloke, à un peu plus de 2OO km à l'ouest de Bangui, où sept personnes sont décédées sur 43 atteints de la maladie.
En février, le maire de la ville de Bimbo, située à la sortie sud de Bangui, avait tiré la sonnette d'alarme quant à une dizaine de cas de décès sur 6O malades présentant des signes cliniques comparables à ceux de la méningite.
Durant le même mois, les autorités du 6ième arrondissement de la capitale, voisin de Bimbo, faisaient état de cinq morts susceptibles d'avoir été occasionnés par la méningite.
Des prélèvements effectués au quartier Gbakondja, dans le 5ième arrondissement de Bangui, ont confirmé l'existence d'un foyer de contagion qui a déjà fait onze victimes parmi la population.
Ces décès avaient été d'abord attribués par les habitants de cette zone à des sorciers ayant envoûté leurs victimes. Plusieurs de ces présumés coupables avaient été lynchés par la population de Gbakondja à la suite de ces "morts suspectes".
Enfin, d'autres foyers isolés de l'épidémie ont été récemment signalés par la radio nationale à Bambari, Bria et Mobaye (est du pays), à Bossangoa (nord) ainsi qu'à Bozoum (ouest).