Mouvements sociaux : trêve, rentrée parlementaire, carburants (2 mars 01)


Grève des fonctionnaires: vers une trêve sociale de deux mois
(AFP, Bangui, 2 mars 2001 - 11h44)
Les syndicats de fonctionnaires centrafricains vont prochainement demander à leurs adhérents d'observer une trêve sociale de deux mois, a-t-on appris vendredi de source syndicale.

"Nous sommes d'accord pour une trêve mais elle ne saurait excéder deux mois", a indiqué le secrétaire de la coordination des centrales syndicales, Clotaire Saulet Surungba.

"Les syndicats ont déjà consenti beaucoup de sacrifices depuis la sortie de crise de la République centrafricaine (RCA) après les événements de 1996 et 1997", a-t-il ajouté en référence aux mutineries militaires.

Le gouvernement centrafricain a récemment demandé aux syndicats une trêve de quatre mois pour pouvoir mener "dans la sérénité" ses négociations avec les partenaires extérieurs, en particulier le Fonds monétaire international et la Banque Mondiale.

Les syndicats ont toutefois assorti le principe d'une trêve à plusieurs préalables: paiement des salaires de janvier et février 2OO1, des arriérés du personnel contractuel, et règlement des soldes des agents intégrés en 1999 et 2OOO qui ont pris du retard.

De source syndicale, on souligne que le gouvernement a pris des engagements sur la plupart de ces points mais qu'il est confronté à des difficultés de trésorerie.

Le 2 novembre, une partie des 19.500 fonctionnaires centrafricains se sont mis en grève pour exiger le paiement d'au moins 12 mois d'arriérés de salaires.

En janvier dernier le gouvernement leur a versé trois mois d'arriérés. Depuis la grève s'essouffle et de nombreux agents de l'Etat ont repris le travail, notamment dans l'éducation.

 

Délicate rentrée parlementaire en Centrafrique
(AFP, Bangui, 2 mars 2001 - 11h12)
Les députés centrafricains ont effectué jeudi soir leur rentrée parlementaire pour une session de 90 jours au cours de laquelle ils doivent aborder le renouvellement controversé du bureau de l'Assemblée nationale, a-t-on indiqué vendredi de source parlementaire.

La composition de ce bureau suscite de vives controverses entre majorité et opposition parlementaire depuis les élections législatives très serrées de décembre 1998.

L'opposition refuse d'y siéger depuis 1999 pour protester contre le débauchage peu après le scrutin d'un député de l'opposition par le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC, au pouvoir) qui avait fait basculer la majorité.

En mars 1999, deux autres parlementaires s'étaient à leur tour ralliés à la mouvance présidentielle, lui conférant une majorité de 57 sièges sur un total de 109.

L'opposition avait exigé le poste de 1er vice-président et quatre autres postes au sein du bureau de l'Assemblée qui compte 11 membres, tandis que la majorité lui proposait le poste de 2ème vice-président.

Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en République centrafricaine, avait en vain proposé une co-gestion de l'assemblée.

L'arrestation en décembre dernier de quatre députés d'opposition, après la dispersion du meeting interdit par les autorités, a envenimé les relations au sein de l'Assemblée dont l'opposition a boycotté plusieurs séances.

 

Fin de la pénurie de carburant en Centrafrique
(AFP, Bangui, 2 mars 2001 - 10h05)
La pénurie de carburant touchait la République centrafricaine depuis près d'une semaine a pris fin à Bangui, mettant un terme aux longues files d'attente devant les stations-services de la capitale, a constaté l'AFP vendredi.

Cette énième pénurie, qui ne concernait que l'essence super, avait pour origine un problème d'approvisionnement depuis le Cameroun, pays par lequel transite le carburant depuis que la circulation sur le fleuve Oubangui est devenue impossible.

Sur les 10.000 litres de super consommés quotidiennement par les usagers de Bangui, seuls 5.000 litres ont été livrés le 24 février, a expliqué la compagnie pétrolière Total-Centrafrique, responsable de la distribution en RCA.

Ces problèmes d'approvisionnement sont dus, selon Total-Centrafrique, à "de nouvelles dispositions douanières prises au départ de certains dépôts camerounais".

Les difficultés actuelles "ne sont liées en rien à un manque de ressources et ne tarderont pas à trouver rapidement et de façon durable leur résolution", a précisé la compagnie, dont les dirigeants ont été convoqués mardi par le président Ange-Félix Patassé pour exposer la situation.

La guerre civile qui frappe la République démocratique du Congo (RDC), et qui empêche toute navigation fluviale sur l'Oubangui, a provoqué en juillet 2000 une grave pénurie de carburant en RCA, aux conséquences désastreuses pour l'économie locale.

Depuis, le pays s'approvisionne par camions citernes venus du Cameroun voisin.

Actualité Centrafrique - Dossier 4