PROCES DES ASSASSINS PRESUMES DE L'AMBASSADEUR DE LIBYE (26 avril 01)

Ce jour 26 avril 2001 s'est ouvert à Bangui le procès des assassins présumés de l'Ambassadeur de Libye devant la cour criminelle. L'événement qui a retenu l'attention au cours des débats est la tentative de mise en cause de l'ancien Premier Ministre Jean-Paul NGOUPANDE, député de DEKOA et Président du Parti de l'Unité Nationale, par le procureur général, M. Joseph BINDOUMI. C'est ainsi que les Centrafricains devaient apprendre en direct à la radio, de la bouche des accusés, qu'ils avaient été soumis à de très fortes pressions au cours de leur longue détention préventive pour qu'ils disent que le " commanditaire intellectuel " (sic) du crime est M. NGOUPANDE. Quelqu'un qu'on a introduit dans la geôle du commissariat de la brigade criminelle, avec un téléphone portable en main, arrêté dit-on pour piratage de ligne téléphonique, leur promettre la libération s'ils déclaraient avoir été en contact avec M. NGOUPANDE.

A la gendarmerie, ils ont été contraints donc de dire que leur commanditaire était M. NGOUPANDE. Par la suite, ils se sont rétractés. Au procès, ils ont déclaré qu'ils ne voulaient pas avoir sur la conscience cette fausse accusation. Le procureur voulait à tout prix qu'ils confirment la thèse du commanditaire. Il n'a même pas cherché à savoir qui était le monsieur avec un portable qui tenait à ce que les prévenus mettent en cause M. NGOUPANDE. Ils ont pourtant donné le numéro précis du portable de ce monsieur (50 88 99).

Finalement, la cour a rendu sa sentence : peine capitale pour NGOAKOSSI Juvénal et MAFOUTA Jeannot pour association de malfaiteurs, assassinat, et attaque à main armée. Le 3e accusé, NGOUANEPA Patrick, écope de 12 mois pour complicité de détention illégale d'arme. Quant au 4e accusé, M. ANOUR MAHAMAT, qui devait acheter le véhicule de l'ambassadeur de Libye, il est acquitté au bénéfice du doute.

(ZP - Bangui, 26 avril 2001)


Actualité Centrafrique - Dossier 4