SEBALET, le député centrafricain oublié dans une maison d'arrêt.

Un député est porté absent de l'hémicycle depuis décembre 1999, et personne ne s'en soucie. Son nom, Hilaire SEBALET. Il semble qu'aucun écho ne soit parvenu à ce jour jusqu'au président du parlement centrafricain, jusqu'a ses pairs et même au niveau du président de la République. Son suppléant pourrait finir sans encombre le mandat du titulaire ainsi empêché. "L'honorable" Sebalet, candidat indépendant et proche du milieu des syndicats, a été arrêté aussitôt après les résultas du second tour des législatives. Toujours détenu sans jugement, il dénonce son incarcération arbitraire, injuste, un complot visant à l'écarter définitivement du banc des députés et en appelle au président de la République Ange- Félix PATASSE.
(18 avril 2001)


Un député de l'opposition dénonce son emprisonnement "injuste"
(AFP, BANGUI, 18 avril 2001 - 16h51)

Un député de l'opposition centrafricaine, Hilaire Sebalet, emprisonné sans jugement depuis deux ans et demi, a dénoncé dans une lettre adressée mercredi au président Ange-Félix Patassé cette situation qu'il qualifie d'"arbitraire" et "injuste".

"Je ne supporte plus cet arbitraire et cette injustice que votre régime me fait subir ainsi qu'à ma nombreuse famille", affirme le député dans une lettre adressée au chef de l'Etat en sa qualité de président du Conseil supérieur de la magistrature centrafricaine et dont l'AFP à Bangui a obtenu une copie.

Candidat indépendant aux élections législatives de 1998 dans la ville de Bambari (centre), M. Sebalet a été arrêté pendant la campagne électorale pour une affaire de meurtre jamais élucidée.

Proche de l'opposition, il explique avoir été volontairement maintenu en prison jusqu'à ce jour pour son refus de rallier la coalition présidentielle à la veille de ces élections dont l'issue était très incertaine pour le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), le parti présidentiel au pouvoir.

"Pourquoi donc continuer à me torturer perpétuellement puisque le MLPC a déjà pris les rênes de l'Assemblée nationale centrafricaine?", s'interroge M. Sebalet dans sa lettre.

Le député de Bambari est aujourd'hui incarcéré à la gendarmerie de Bangui tandis que son suppléant siège à sa place depuis janvier 1999 à l'Assemblée nationale où il est devenu membre de la majorité présidentielle et du bureau de l'Assemblée.

Des parlementaires de l'opposition ont plaidé à plusieurs reprise la cause de leur collègue incarcéré, sans pour autant obtenir de précisions de la part du garde des Sceaux sur la lenteur de la procédure judiciaire liée à cette affaire.

La justice centrafricaine estime de son côté que le député ne bénéficie pas de son immunité parlementaire au motif que le crime a eu lieu avant les élections.


Actualité Centrafrique - Dossier 4