Grève des fonctionnaires : les syndicats acceptent une trêve de deux mois

Les centrales de la fonction publique centrafricaine, en grève depuis le 2 novembre 2000, ont décidé d'observer une trêve de deux mois dans le cadre d'un accord signé mardi avec le gouvernement centrafricain, a-t-on appris de source syndicale.

Cette trêve, renouvelable une fois, met fin à l'important mouvement social déclenché par six centrales syndicales pour obtenir le paiement "immédiat" de douze mois d'arriérés de salaire sur un total de 29 mois depuis plusieurs années.

Le gouvernement a "inscrit au plan de trésorerie 2OO1 quatorze mois de salaire, dont deux au compte des arriérés de salaire", indique l'accord signé mardi.

Il s'est engagé en outre "à rechercher des financements hors budget en vue de réduire substantiellement les arriérés de salaire pendant la période de trêve", selon le texte dont l'AFP a eu copie.

En cas de non respect des engagements de l'Etat centrafricain, "la partie syndicale se réserve le droit de reprendre le mouvement de grève à l'expiration du délai de trêve", précise la même source.

"Le gouvernement, qui prend acte des inquiétudes manifestées par les syndicats, s'engage à veiller à la sécurité des travailleurs pendant et après la grève", ajoute le texte.

Les autorités ont aussi pris l'engagement d'organiser une "journée portes ouvertes sur la gestion de la trésorerie de l'Etat", ainsi que des "Etats généraux de l'économie et des finances", auxquels les centrales syndicales ont accepté de participer".

Les deux parties sont convenues de la mise en place d'un "comité de suivi et d'arbitrage (CSA)", chargé de suivre l'exécution des décisions arrêtées et "d'aplanir les points de divergence en vue de garantir la paix sociale et renforcer la justice sociale".

La grève des fonctionnaires, très largement suivie au début du mouvement par les 19.500 agents de l'Etat, a été soutenue par les partis politiques de l'opposition, entraînant le pays dans une de ses plus graves crises sociales depuis les mutineries militaires de 1996-1997.

Depuis le paiement de trois mois d'arriérés de salaire en janvier, nombre de fonctionnaires avaient néanmoins repris le chemin des administrations, obligeant les syndicats à reprendre le dialogue avec les autorités.

Une nouvelle rupture des négociations, le 14 février, a amené ces derniers à choisir l'archevêque de Bangui, Mgr Joachim N'Dayen, comme médiateur, rôle partagé avec le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique, Cheick Tidiane Sy.

(AFP, Bangui, 6 mars 2001 - 17h20)


Actualité Centrafrique - Dossier 4