Un bilan du coup d'état du 28 juin 2001 et premier accroc avec la RDC (juin 2001)
200 à 300 morts ? Et des blessés, des disparus... Il est impossible de faire un bilan exhaustif. Entre civils, loyalistes et mutins, règlements de comptes et balles perdues, il est difficile à faire la part des choses, et tout autant à faire la reconnaissance des corps quoi jonchent partout ? Les cadavres en état de putréfaction avancée ont été incinérés immédiatement en lieux et places. D'autres corps ont été enterrés en cachette à cause de l'insécurité régnante.
Le chef de l'Etat centrafricain qui tente de sortir du silence doit également faire face à une menace de dénonciation des accords d'assistance signés avec le Président Kabila. Le ministre des affaires étrangères de la RDC exige une clarification de la part de Bangui pour avoir fait appel au rebelle du MLC Jean-Pierre Bemba. Les "atermoiements" pourraient conduire à considérer que la République Centrafricaine se range dans le "camp des agresseurs de la RDC".
50 morts et 89 blessés, selon un premier bilan officiel du coup d'Etat
50 morts et 89 blessés ont été jusqu'à présent recensés par les autorités centrafricaines dans les deux grandes installations sanitaires de Bangui après la tentative de coup d'Etat du 28 mai, a-t-on appris samedi de source officielle.
Ce premier bilan communiqué par le directeur général de la Santé, Gilbert Dimanche N'Zilkouet, ne prend toutefois pas en compte tous les cas de décès survenus dans les quartiers de la ville où certaines victimes ont déjà été enterrées, a-t-il précisé.
Le coordinateur des activités sanitaires, qui s'exprimait sur la radio indépendante N'Deke Luka, a précisé que 34 corps se trouvaient à l'hôpital de l'Amitié, huit à l'hôpital communautaire et que huit autres cadavres ont été jusqu'à présent signalés en ville.
Toutefois, le comité mis en place pour assainir la ville en procédant à la récupération des corps reconnaît n'avoir pas travaillé dans tous les quartiers et pouvoir donner un bilan exhaustif des victimes du putsch manqué.
L'armée centrafricaine a définitivement repris jeudi 7 juin le contrôle de la capitale après en avoir chassé les derniers putschistes.
M. N'Zilkouet a d'ailleurs appelé la population à signaler la découverte de nouveaux corps, certains ayant déjà été incinérés par la population comme lors des mutineries sanglantes de 1996-97, ont rapporté des témoins à l'AFP.
Le comité sanitaire a également annoncé que les soins étaient gratuits pour les blessés dans les installations sanitaires.
Selon des sources hospitalières, les corps présents dans les deux grandes installations sanitaires sont pour la plupart ceux d'officiers et d'hommes du rang de l'armée, tombés lors de l'attaque par les putschistes de la résidence du chef de l'Etat.