Les syndicats envisagent de suspendre la grève des fonctionnaires
"Aujourd'hui le contexte dans lequel nous vivons n'est pas un contexte normal. Nous sommes dans une situation de post-conflit et il y a lieu de revoir la position des syndicats quant aux revendications qui ont conduit dernièrement à la grève des fonctionnaires", a déclaré à Bangui M. René Sackanga Mourouba Abdallah, membre de la coordination des centrales syndicales.
Les centrales syndicales du secteur public avaient conduit une grève de près de cinq mois entre novembre 2OOO et mars 2OO1 pour protester contre d'importants arriérés de salaires dus aux fonctionnaires. Après une trêve de deux mois, les syndicats avaient repris leur mouvement le 6 mai pour exiger du gouvernement le paiement des mois d'avril et de mai 2001.
Déplorant que "les activités syndicales tournent totalement au ralenti en raison du dispersement des responsables syndicaux et des travailleurs", après la tentative de putsch, M. Sackanga a ajouté que les syndicats avaient "sagement et mûrement réfléchi à la possibilité de prendre attache avec les pouvoirs publics pour que la sécurité des travailleurs soit assurée afin de leur permettre de regagner leurs domiciles et de reprendre le travail".
Au sujet de la poursuite ou non de la grève des fonctionnaires, M. Sackanga a souligné que la coordination "avait recommandé à chacun des responsables de nos syndicats de convoquer les assemblées générales pendant lesquelles la question de la reprise du travail devra être discutée et décidée souverainement par les bases".
"Nous attendons cette décision pour qu'au niveau de la coordination, nous puissions décider également de la reprise ou non du travail", a-t-il conclu.
La reprise de la grève des près de 20.000 fonctionnaires centrafricains était intervenue quelques jours avant la tentative de coup d'Etat contre le président Ange-Félix Patassé et la reprise en main de Bangui par l'armée.
Cette dernière avait entraîné la fuite de plusieurs dizaines de milliers d'habitants vers le sud et le nord de la capitale.
Début juillet, le Premier ministre centrafricain Martin Ziguélé avait reçu les dirigeants syndicaux présents à Bangui pour leur exposer la position du gouvernement sur les problèmes de sécurité et sa conception du dialogue social.
(AFP, Bangui, 13 juillet 2001 - 17h54)