Centrafrique : certaines faces cachées de l'histoire récente
A la recherche de la vérité sur l'histoire récente de la République Centrafricaine et sans amalgames.bonjour à toutes et à tous,
A la suite de mon "point de vue" sur sangonet, les réactions des uns et des autres ne peuvent que me rassurer. Beaucoup d'entre vous veulent en savoir plus sur certaines faces cachées de l'histoire récente de la République Centrafricaine. Malheureusement je suis dans l'incapacité d'en dire plus. trop d'intérêts sont en jeu et je ne souhaite pas - vu la situation actuelle - jeter de l'huile sur le feu. Je renvoie donc tout le monde à ma lettre ouverte au général Kolingba diffusée en 1993 à Bangui. Dans cette lettre je demandais au Général:
1°)- de ne pas se présenter aux élections présidentielles mais d'observer une pause.
2°)- de ne pas écouter son entourage qui souhaitait le voir demeurer à son poste malgré la volonté de changement observée par tous au sein de la population.
3°)- de rencontrer les leaders de l'opposition d'alors pour négocier toutes les garantis de sécurité pour lui même ses proches et leurs biens car il était indéniable à mes yeux que l'opposition était majoritaire depuis bien longtemps dans le pays.
4°)- d'éviter que le pays ne plonge dans un indescriptible chaos si des actions étaient menées pour contrer les aspirations du peuple.
Je sais par les canaux que j'avais mis personnellement en place et qui me restent dévoués, que le général Kolingba voulait effectivement abandonner le pouvoir mais son entourage le lui avait fortement déconseillé. Je sais également que d'autres membres de l'entourage du général était d'accord avec moi notamment le chef d'escadron KONZI, le colonel GRELOMBE. GRELOMBE était le parrain d'un de mes enfants et nous avions eu souvent des discussions sur la manière d'avoir une transition à peu près normale en République Centrafricaine. Contrairement à ce que pensait l'opposition d'alors, GRELOMBE était un républicain et ne craignait pas l'arrivée de PATASSE au pouvoir au contraire il le souhaitait pour " calmer la situation" disait-il.
L'assassinat de GRELOMBE a été une effroyable bêtise. Certains dirigeants de l'oppositions que je ne citerai pas avaient à plusieurs reprises rencontrer GRELOMBE en cachette. Ils savaient ce qu'ils attendaient du colonel et le colonel savait ce qu'il attendait d'eux. Mais GRELOMBE ne pouvait en aucun cas être un obstacle pour la démocratie. Il était même en disc race auprès du général d'où son éloignement comme ambassadeur à Taiwan.
Je crois que le commandant GAMBOR pourrait également donner son point de vue sur cette période. Avant son exil, il savait exactement ce qu'était ma position. Lui aussi est un parrain d'un des mes enfants. Je cite aussi KOUMBA un autre parrain d'un de mes enfants que j'avais réussi à imposer comme secrétaire d'état au budget qui s'était retrouvé par je ne sais quel magie, secrétaire d'etat au tourisme. Lui aussi connaissait le combat que je menais pour que le général KOLINGBA ne puisse pas présenter aux élections.
Il faut que les gens parlent pour que tout un chacun sache que les yakoma n'étaient pas tous des inconditionnels du général. La majorité regardait d'abord l'intérêt supérieur de la nation. De cela je peux en témoigner. La chasse aux YAKOMA est une hérésie. Il n'y a jamais eu de chasse aux NGBAKA après les folies de BOKASSA. Il ne devrait pas avoir de chasse aux YAKOMA après ce qui vient de se passer. Il y va de l'intégrité et de l'unité nationales.
Merci !
Denis MBALLA
Samedi, 4 août 2001
Rappel : Centrafrique, déception à déception sans tribalisme par l'auteur